samedi, avril 18, 2015

Loi sur le renseignement : chronique d’une France momifiée

Loi sur le renseignement : chronique d’une France momifiée

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Dans le même temps, on oublie de dire l’essentiel. Non seulement la France est incapable de fabriquer le principal objet de consommation dans le monde : le téléphone portable, mais elle est même devenue incapable de payer correctement les retraites. Depuis novembre, le ministère des affaires sociales tente de résorber le retard pris dans la liquidation des dossiers. Six mois plus tard, on compte encore 3.600 retraités qui ne sont pas payés faute d’avoir été « liquidés » dans les délais réglementaires, dans une indifférence quasi-générale.

Un de mes amis appelle cela la société déceptive : on promet de surveiller toutes les boîtes mails, mais le quotidien se désagrége…

[…]

L’ironie de l’actualité a voulu que la loi sur le renseignement soit mise en débat en même temps que Claude Bartolone ne rendait un rapport proposant de rendre le vote obligatoire. Pour ceux qui n’avaient pas compris que la loi « anti-terroriste » visait les citoyens ordinaires, le président de l’Assemblée nationale a donc jugé utile de faire un ajout tout à fait éclairant.

Citoyens:  vous êtes priés d’être heureux, d’aimer vos institutions décadentes, de voter comme on vous dit de voter, et de ne pas vous plaindre. Un contrôle de police dans votre correspondance privée permettra de s’en assurer. La voie autoritaire de la surveillance et de la punition est tellement plus confortable, pour des décideurs corrompus, qu’un vrai balayage des institutions qui les rendraient à l’esprit démocratique.
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Rappelons que cette loi sur le renseignement est utile comme un emplâtre sur une jambe de bois.

C'est parce que nos politiciens refusent de toutes leurs forces d'aller à l'essentiel (respect des frontières, arrêt de l'immigration, mise au pas ou expulsion des musulmans, fin de l'assistanat sans retenue etc.) que nous devons recourir à ce dangereux accessoire qu'est la loi sur le renseignement.

Dangereux et fondamentalement inefficace : face aux dizaines de milliers de djihadistes potentiels en France, la surveillance n'aura jamais assez de moyens. Il faudrait commencer par faire baisser ce nombre de djihadistes potentiels pour que la surveillance soit autre chose qu'une dérive, dangereuse pour la démocratie, condamnée à l'échec face au terrorisme islamique, qui est son ennemi avoué (mais, comme le Patriot Act américain qui sert à 99 % à surveiller autre chose que des djihadistes, il n'est pas sûr que la lutte contre le terrorisme soit son but véritable).

D'ailleurs, Manuel Valls a dit, dans un journal étranger, qu'il ne permettrait jamais l'arrivée au pouvoir du Front national à cause de l'arme nucléaire. C'est, à l'évidence, un déni de démocratie par anticipation.

Nous avons donc l'argument, le moyen et les hommes sans scrupules qu'il faut pour s'en servir. Et vous croyez encore que la démocratie française n'est pas en danger de mort, n'est pas déjà morte ?

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