samedi, décembre 02, 2017

Chroniques d'un monde qui s'écroule (Black Friday, crise de la virilité et compagnie)

Black Friday : réduction (exceptionnelle) du domaine de l’humanité

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 […] Mais il est une troisième voie encore plus sûre vers le cataclysme, qui, non seulement n’est pas discutée, mais est au contraire valorisée, célébrée, glorifiée : celle du consumérisme fanatique dont le « Black Friday », cette journée de soldes importée des EtatsUnis, offre une excellente illustration. Il faut se réaliser que les manifestations mercantiles dont on nous offre l’affligeant spectacle ne sont que le fer de lance d’un mouvement profond résultant d’un faisceau de forces culturelles, sociales, et politiques aboutissant à la marchandisation complète de nos existences. La totalité des actions humaines est en passe d’être englobée dans une logique de marché. C’est la forme privilégiée dans laquelle s’exprime aujourd’hui l’idée même de progrès : il suffit – à propos justement du Black Friday – d’entendre la jubilation des responsables commerciaux des enseignes concernées, mais aussi l’accompagnement bienveillant de la plus grande partie des responsables politiques, notamment du gouvernement, et de notre président, dont la volonté d’ouverture des magasins les dimanches et jours de fêtes est la meilleure illustration. Plus que de progrès encore, c’est quasiment de salut dont il est question, implicitement, comme si cette frénésie de consommation était une façon de sortir nos sociétés de l’anomie latente dans laquelle elles s’enlisent.

[…]

Pour ce qui est du Black Friday, ce qu’on peut en voir, par exemple sur YouTube, montre sans équivoque la violence extrême qui s’associe à de tels emportements, la dépossession de tous les codes de civilité, la régression vers des formes de barbarie antérieures à la civilisation.

Il est irresponsable de s’en amuser. Il faut comprendre au contraire que cela illustre le fait incontournable que l’univers marchand ne produit aucune forme de sociabilité, et que, au contraire, comme l’a montré Polanyi dans La grande transformation, l’encastrement de la société dans le marché ne peut qu’aboutir à de la régression sociale. Une humanité totalement soumise à la logique marchande ne peut être qu’une société violente, sans ciment social, d’hypertrophie de l’égotisme, de faillite de toute forme de solidarité, de crispation identitaire, avec pour corollaire une dimension orwellienne la conduisant vers la défiance et la délation, ce dont on constate les premiers signes.
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Éric Zemmour : « Le grand retour de la guerre »


Et le conservatisme, qui est notre planche de salut, n'arrive pas à s'organiser :

Excès, petits calculs et confusion idéologique : y-a- t il encore quelqu’un à droite ET au centre capable de dire ce qu’il pense vraiment ?






PY Rougeyron donne à juste titre comme exemple de virilité la Résistance (à laquelle participèrent de nombreuses femmes). La virilité, c'est la vertu, c'est ce qui se tient droit, c'est ce qui ordonne le monde.

Sur cette époque, je ne peux que vous conseiller les Mémoires d'un agent secret de la France Libre, du colonel Rémy. C'est plein de vie, et même d'humour. Rémy avait baptisé son réseau Confrérie Notre Dame, l'avait placé sous le patronage de Notre Dame des Victoires (nous sommes très loin de la caricature actuelle droite=christianisme =Mal)et se croyait protégé de la Providence (il avait quelque raison de le croire. Comme ce jour où il se rend à un rendez vous, où la Gestapo lui tend une souricière ... et il se trompe d'étage).

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