jeudi, septembre 21, 2017

Déficit politique

Le déficit structurel, ce cancer français que le docteur Macron ne guérira pas

Je ne sais plus quel historien (si vous me retrouvez la référence ...), assez peu connu, disait que, dans les comptes d'une nation, on lit ses choix et, au fond, sa morale. Dans les comptes de la France de 2017, on voit donc une âme noire, nihiliste, un esprit de jouissance immédiate honteux, ses divisions, son dsamour.

Voici le commentaire que j'ai laissé sous le billet d'Eric Verhaeghe :

Je pense que la lutte contre l’immigration, clandestine ou légale, est la mère de toutes les batailles.
Mais, peu importe pour le sujet qui est celui de votre billet, puisqu’il n’y a pas de contradiction. L’étatisme et l’immigrationnisme se nourrissent l’un l’autre.
L’Etat trouve dans les populations immigrées, avec les problèmes de tous ordres qu’elles posent, une justification de ses interventions tous azimuths. Et l’immigration trouve une justification dans la nécessité de nourrir le moloch (« Qui paiera nos retraites ? » ).
Cette symbiose n’est pas comprise par tous (osons le mot) les imbéciles (et ils sont vraiment nombreux) qui se disent à la fois étatistes et anti-immigration. Ils fantasment sur un Etat qui serait strictement national, voire nationaliste. Mais rien, dans le concept d’Etat, ne lui fixe de limites naturelles. Au contraire, les Etats, nous le voyons tous les jours, sont des machines tentées de s’étendre indéfiniment sans souci de frontières ni de loyauté vis-à-vis d’un peuple particulier.
C’est pourquoi, dans un pays qui fonctionne, l’Etat n’est pas le maître mais un instrument au service du souverain et c’est le souverain qui limite l’emprise néfaste, potentiellement apatride, de l’Etat.
Quand Henri IV dit « Rien n’est pire que la perte de l’Etat », il sous-entend, car c’est pour lui naturel, l’Etat au service du souverain. Il envisage la dissolution de l’Etat, mais il n’envisage pas l’Etat qui prend son autonomie, sans plus obéir au souverain légitime.
Or, c’est bien ce qui nous arrive aujourd’hui. Le premier but de l’Etat français en 2017, c’est d’abord la perpétuation de lui-même. Il n’est plus subordonné, il vit sa vie propre, en parasite de la société française. Au point, pour assurer le coup, d’avoir porté à sa tête son champion. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Et l’on retombe sur votre histoire de déficit structurel : pour que l’Etat français puisse vivre sa petite vie pépère sans rendre de compte, il faut qu’il arrose largement. D’où déficit maousse costaud.
A partir du moment où vous fixez à l’Etat des objectifs et que vous le jugez en terme d’efficacité, vous posez que sa raison d’être est en dehors de lui, qu’il n’est pas sa propre justification. Bref, vous lui redonnez une position subordonnée. Bon courage !



Les partis politiques français se décomposent. Toute la politique française tombe dans l'insignifiance.

Ceux qui mettent ce phénomène sur  le dos des institutions de la Vème République sont aveuglés par leur envie de retrouver les délices et poisons du grenouillage parlementaire entre bourgeois diplômés.

Le phénomène est plus profond mais pas inconnu. Il a été prédit par les libéraux du XIXème siècle, dont l'immense Tocqueville (on notera qu'il était plus libéral par la force des choses, parce que c'était l'évolution qu'il prédisait, que par conviction).

Nous subissons la dissolution de la politique lorsque domine un Etat qui a pris son indépendance, qui est son propre maître. Il n'y a plus de politique parce qu'il n'y a plus de citoyens mais des assujettis. Il n'y a plus de décisions politiques à prendre mais des paramètres techniques à ajuster.

Pour garantir que ce système perdure, les technocrates ont créé un super-Etat, comme les assureurs prennent une ré-assurance, situé à Bruxelles.

Ce système a été conçu par des pervers, dont, évidemment, l'étrange M. Monnet, mais il n'est pas en lui-même une perversion, au sens d'une dérive malheureuse et inattendue d'un système qui aurait pu être bon. Non, ce système est néfaste par conception, il est tel que l'ont voulu ses concepteurs : destructeur des peuples et des nations.

Comment en sortir ? Je ne sais pas.

La banqueroute pourrait être un élément, mais ce n'est même pas sûr, puisque la monnaie est dans les mains des mêmes pervers anti-démocrates.

A cette tentative de priver les Occidentaux de politique, les Anglais et les Américains tentent de riposter avec le Brexit et Trump. Les Européens continentaux sont beaucoup plus soumis (après cette soumission là, il y en aura une autre, qui suivra naturellement). Les Français se sont laissés refiler Macron, après une campagne électorale qui mérite bien des qualitatifs mais certainement pas celui de démocratique, et les Allemands Merkel.

Le retour de la démocratie est peu probable. En quarante ans, les peuples ont pris l'habitude du joug (par le chantage à la sécurité : « Donnez moi un peu de votre liberté et je garantis votre sécurité »). Au point que, même quand la sécurité disparaît, les peuples ne veulent plus reprendre leur liberté.

Néanmoins, si cela devait advenir, cela pourrait être par le haut, façon Trump, mais l'expérience s'avère très difficile. Ou par le bas, mais la décomposition n'est pas encore assez avancée.

La lumière qu'on voit un bout du tunnel n'est pas celle de l'aurore mais celle du train qui vient en face.


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