jeudi, mars 09, 2017

C'est la merde électorale

Pas de peuple, pas de nation, pas de souverain (et vice-versa) et c’est pourquoi on ne trouve plus d’hommes d’Etat.

Vous connaissez ma conviction : peuple, souveraineté et démocratie sont intimement liés.

L’européisme a sapé la souveraineté. L’hyper-individualisme et l’immigration ont fracturé le peuple en communautés. C’est pourquoi notre démocratie est très malade. Ceci explique aussi qu’on ne trouve plus d’hommes d’Etat : il ne peut y avoir d'hommes d'Etat où il n'y a plus ni peuple ni nation.

Napoléon demandait des sacrifices au nom de la gloire de la France, De Gaulle demandait des efforts au nom du redressement de la France. Qui aujourd'hui sacrifierait quoi que ce soit pour la France, à part quelques fous ?

Cette thèse est soutenue par exemple par Zemmour et de Villiers.

Zemmour et Naulleau 08 mars 2017

(Naulleau est à un sommet de connerie, Pastureau est excellent).

Éric Zemmour : "Comme les Dalton, les candidats à la présidentielle ont leurs boulets"


La conclusion possible ? Il est vain d’attendre quoi que ce soit de cette élection.

Mais c’est excessif. Tous les candidats ne se valent pas. Du moins, la passion mise par certains est ridicule. Il est beaucoup plus utile de maintenir autant que faire ce peut la vie sociale française.

Une fois que l'on a compris que le vrai changement de politique, c'est-à-dire la dissolution de l'Euro et de l'UE, ne pouvait plus venir que de l'extérieur, on peut commenter les prochaines élections comme un genre de match de foot.

Allons y.

Toute le monde sait que Macron ou Fillon ne seront pas au second tour, entrainant leur famille politique avec dans leur faillite.

Il y a un mois, après les primaires de la droite molle et du centre (mou par nature), j'aurais parié que l'éliminé était Macron : c'est une outre gonflée de son propre vent, soutenue de manière un peu trop voyante par le Système. il a pour lui le quart de Français qui ont intérêt à ce que rien ne bouge vraiment et qui se donnent des slogans par antiphrases « Le changement, c'est maintenant », « En marche ! » pour dissimuler leur immobilisme forcené.

Seulement voilà : le mois écoulé a été cruel pour François Fillon, il a révélé à ceux qui l'ignoraient (dont j'étais en partie, malgré ma lecture de Buisson) qu'il est con et pusillanime.

Comme l'analyse un article de la triplette (Atlantico, Figaro Vox, Causeur), l'affaire Pénélope n'a été si dévastatrice que parce que ses partisans ne sont pas fermement accrochés.

Regardez Marine Le Pen : les affaires glissent sur elle comme sur les plumes d'un canard, une raison majeure en est que ses partisans ne doutent pas, ils sont convaincus qu'elle est ce qu'il faut à la France avec le programme qu'il faut et que les affaires pèsent peu face à cette certitude.

Inversement, si François Fillon s'est placé sur le terrain de la morale, choix qui lui est revenu avec justice en pleine gueule, c'est parce qu'il n'arrivait pas à se différencier sur celui de la politique.

Fillon est con : il n'a pas compris son électorat, malgré des analyses disponibles partout. Il a un programme très « France d'en haut », on ne gagne pas une élection avec ça.

Zemmour le dit fort justement face à Valérie Boyer et dans sa chronique RTL, ses électeurs ne veulent pas un recentrage mais une droitisation. Il n'a pas semblé remarquer qu'au Trocadéro, Macron était plus sifflé que Le Pen.

Et vient le deuxième défaut : Fillon est pusillanime. Tenace, mais sans courage, ni audace. Son premier réflexe a été de faire le toutou obéissant face à la presse et à l'appareil judiciaire, ce qui lui a inspiré le malheureux « Si je suis en examen, j'arrête ».

Il s'est repris depuis, mais pas complètement, il est toujours deux ou trois tons en-dessous de ce qu'il faudrait. Par exemple, au Trocadéro, il n'a pas cité un seul nom de juge, de journal ou de journaliste. C'est impardonnable : un combattant nomme ses ennemis, il ne reste pas dans les généralités vagues du genre « Mon ennemi, c'est la finance » (Fillon n'est même pas allé jusque là).

Comme tous les politicards de profession, il essaie de s'en sortir en louvoyant, en jouant sur l'ambiguïté, en godillant. Technique très vulnérable.

Bref, sans tête et sans couilles, il est mal barré.

Mais les dés continue à rouler, la baudruche Macron peut éclater à tout moment.  Les jeux ne sont pas faits.



















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