mardi, janvier 31, 2017

Macron : le changement, c’est maintenant (enfin … presque)

Un type qui vient de la gauche sociétale, européiste, technocrate, capitaliste de connivence, qui propose de tout changer mais dont tous les non-imbéciles comprennent très vite qu’il sera élu pour surtout ne toucher à rien, ça ne vous rappelle personne (personne, c’est le cas de le dire) ?

Mais oui ! Mais c’est bien sûr ! Mou-Président !

Macron est un Hollande en plus sexy et il n’a pas besoin de régime amaigrissant. A part ça, je ne vois pas ce qui le différencie de François Hollande. Je suis même prêt à parier qu’il a un scooter.

Voici ce qu’en dit Atlantico (je souligne) :

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Eric Verhaghe : Certes, [Macron] chasse majoritairement sur les terres du centre, qu'il s'agisse du centre droit ou du centre gauche. Il chasse surtout sur les terres de l'élite, inquiète des grands nettoyages qui ont commencé ces dernières semaines. Les évictions de Juppé, de Sarkozy, de Hollande, sont un signe qui ne trompe pas. Il indique la fin d'un cycle politique et la tendance au renouvellement en profondeur qui se manifeste. Pour tous les hiérarques qui sont en place et qui craignent pour leur avenir, la candidature Macron est une aubaine. Elle leur demande peu de ralliement idéologique, peu d'engagement moral, et elle leur offre une espérance (trompeuse selon moi, mais comme une bouée de sauvetage). Que demander de plus ?

Thomas Porcher : Se prétendre « hors système » est devenu une mode. Je pense que personne n’est dupe. Quelqu’un qui a fait l’ENA, a été haut-fonctionnaire, puis banquier tout en conservant sa place de fonctionnaire, conseiller à l’Elysée et ministre de l’économie sans être élu n’a rien d’un « anti-système ». Emmanuel Macron est entrée en politique par la grande porte, il n’a jamais distribué des tracts sur un marché. Il fait partie de ces élites qui se reconnaissent entre eux, s’entraident, prétendent savoir ce qui est bon pour les français sans pour autant en connaître le quotidien.

Eric Verhaeghe : L'affirmation du hors système est évidemment une forfanterie, entre le comique de situation et le produit marketing. Macron est en lui-même l'incarnation du système et l'incarnation de tout ce que le système aime. Il est bien élevé, et le fait que Bergé se positionne parfaitement derrière lui n'ajoute qu'à cette incarnation d'une sorte d'idéal aristocratique. Il a tout pour plaire et il correspond à tous les stéréotypes de la classe dominante. Dans ces conditions, il ne peut faire illusion que dans les milieux bobos ou aisés, qui s'imaginent être antisystèmes parce qu'ils fument des joints ou détestent Donald Trump. En réalité, les "petites gens" qui détestent le système ne se reconnaîtront jamais dans les amis de Pierre Bergé. Ils préfèreront toujours le Front National. De ce point de vue, l'analyse très parisienne d'une émergence de Macron comme alternative me paraît fausse. Cette imposture devrait d'ailleurs éclater à mesure que les ralliements du Parti Socialiste s'accumuleront. Il sera de plus en plus difficile pour Macron de cacher qu'il est un homme du système, porté par le système.
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Les Français n’ont, en majorité, pas vraiment envie d’élire un hollande bis.

Bref, si la fausse droite osait pour une fois être de droite et se montrait agressive avec Macron, elle aurait un boulevard. Mais, comme elle n’a pas de couilles et pas de projet authentiquement alternatif (pas d’arrêt de l’immigration, pas d’éclatement de l’Euro, pas de démantèlement de la Sécu, pas d’emprisonnement de la technocratie), elle est bien foutue de perdre cette élection imperdable.

Je reconnais une qualité à Macron : il a eu l'intelligence d'éviter les primaires, intelligence que ni Valls ni Sarkozy n'ont eu.

Éric Zemmour : "Emmanuel Macron donne l'asile politique à tous les perdants de la primaire"

L’honnêteté m’oblige à dire que je me suis fait pipi dessus en entendant ça.

C’est ce que je dis depuis le début : ces primaires n’ont aucune légitimité, les élections présidentielles françaises sont à deux tours, pas à six. Ces primaires ne peuvent amener que des conneries.

Enfin, à quelque chose malheur est bon : tous les couillons qui ont voté aux primaires ont contribué à renflouer l’UMP et le PS. C’est-y pas beau ?





Avec des ennemis comme ça, Trump n’a pas besoin d’amis

Les politiquement corrects sont déchainés contre Trump et j’ai bien l’impression qu’ils sont en train de se faire avoir.

En effet :

1) La mesure anti-immigration de Trump a peu de conséquences pratiques. Peu de pays (et faibles, en plus) et peu de personnes sont concernés, et seulement pour 90 jours. Donc, dans le domaine du réel, que les opposants ignorent totalement (c’est leur grand tort), Trump ne risque pas grand’chose.

2) Dans le domaine symbolique, Trump va prouver que les belles âmes narcissiques s’excitent pour rien, sont impuissantes, sont des grandes gueules et … c’est tout. Alors que lui peut poser au président « qui fait ce qu’il a promis ». Belle victoire symbolique.

On comprend mieux pourquoi il n’a pas inclus le Qatar ou l’Arabie Saoudite : les vrais problèmes pratiques que cela aurait posé pouvaient empêcher la victoire symbolique.

Regardez les dessins que les anti-Trump ont postés. Ils voudraient nous dire qu’ils sont pour le voilage des femmes qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. Et puis, que nous disent-ils d’autre à ne présenter que des femmes, jamais d’hommes ? Qu’ils sont des femmelettes, des pleurnicheuses, des impuissants.





J'aurais préféré ça :




La question posée par Donald Trump à travers cette mesure est claire pour tous, amis comme ennemis :

Un pays occidental a-t-il le droit de se défendre de l'islamisation ?

Les femmes voilées du drapeau américain répondent : non.  La classe jacassante européenne répond : non. Mais ce n'est pas le dernier mot de l'histoire.

Et je crois bien que c'est Trump qui va l'avoir, ce dernier mot.



lundi, janvier 30, 2017

Trump secoue le cocotier

Trump remplit rapidement les espoirs que les conservateurs authentiques ont mis en lui.

Résumons : dix jours de Donald Trump.

Bref, Trump fait ce qu'il annoncé : « Donald Trump est le président du premier degré : il fait ce qu'il a dit qu'il ferait ».

Il le fait en ne raisonnant plus en termes individualistes et moraux, le bien et le mal, le gentil et le méchant, mais en termes collectifs et politiques, nos alliés et nos ennemis :

Pamela Anderson, les migrants et la politique spectacle

La façon « ancienne » (c'est-à-dire celle d'il y a dix jours) de raisonner en termes moraux porte en elle la dissolution de la politique et donc des nations. C'est pourquoi elle va de pair avec le mondialisme.

Et c'est pourquoi les anti-Trump sont si délirants : leur raison d'être « Je suis toujours du coté du Bien » s'écroule si on cesse de présenter les choses du monde en termes de bien et de mal. Ca vous amuserait, vous, que votre raison d'être s'écroule, surtout si vous êtes un narcissique comme tous les gauchistes ? Mettez vous à leur place.

Evidemment, ça les secoue : Trump v. the Borderless Left. For progressives, the universe of victims is infinite.

Et Scott Adams s'amuse :

Be Careful What You Wish For (especially if it is Hitler)

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Now you have literally millions of citizens in the United States who were either right about Trump being the next Hitler, and we will see that behavior emerge from him soon, or they are complete morons. That’s a trigger for cognitive dissonance.

[…]

Lately I get the feeling that Trump’s critics have evolved from expecting Trump to be Hitler to preferring it. Obviously they don’t prefer it in a conscious way. But the alternative to Trump becoming Hitler is that they have to live out the rest of their lives as confirmed morons. No one wants to be a confirmed moron. And certainly not after announcing their Trump opinions in public and demonstrating in the streets. It would be a total embarrassment for the anti-Trumpers to learn that Trump is just trying to do a good job for America. It’s a threat to their egos. A big one.
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The Canadian Option

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Now that I think about it, the Middle East has a lot of space too. Remind me again why Muslim countries are banning Muslim immigrants. Is it because they are Hitler?
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Enfin, les Echos titrent : Le décret Trump, une bourde planétaire. Quand on se rappelle avec quelle constance Les Echos se trompent sur Trump depuis le début, Donald peut rester serein.

C'est très bien, c'est très très bien.

Trump a deux problèmes :

1) Son manque d'appuis à Washington. Je vous en ai déjà parlé.

2) Son énergie. Je m'aperçois que ses ennemis ne désarmeront jamais. Il y a un gros noyau qui capable de rester pendant quatre ans sur le mode anti-Trump hystérique. Trump, qui est tout de même un septuagénaire, devra gérer son énergie pour ne pas se laisser bouffer par cette hostilité constante, sans pour autant s'isoler.

Pour le plaisir :

Le QI des occidentaux s'écroule

L’inquiétant recul du quotient intellectuel

Je n'ai pas de faits précis pour étayer cette thèse mais c'est aussi mon impression : les Occidentaux sont de plus en plus cons.

L'article cite des causes, mais je soupçonne des causes sociales politiquement incorrectes :

♗ environnement moins stimulant : école laxiste, parents laxistes, télé et jeux videos débiles, Etat-providence ...

♗ immigration : ceux qui nous arrivent sont très loin d'être des Einstein en puissance.

♗ : dysgénisme : protégés de leur connerie par l'Etat-providence, ce sont les plus cons qui font le plus de gosses.

Sujet pas récent sur ce blog : Vous avez dit dysgénisme ?





dimanche, janvier 29, 2017

Lattons Macron

Bon, maintenant que Fillon s'est acharné à nous montrer qu'il est un gros nul, passons à Macron.

J'ai beaucoup moins à dire sur Macron que sur Fillon, pour une raison simple : tout ce blog est déjà un cri contre le « macronisme ». Je hais et je méprise tout ce que représente Macron : le mondialisme, le jeunisme, la morgue de classe, la condescendance, la technnocratie, le narcissisme, la connivence entre salopards du pognon, le socialisme, le déracinement ...

Chaque fois, rare, que Macron se rend dans la France profonde, on a l'impression de voir Tartarin explorateur de la jungle.

Soyons clairs : Macron est l'héritier de Hollande. Arrivera-t-il à baiser les Français comme Hollande ?


Complément :

L’hypothèse Macron : un deuxième quinquennat de Hollande, en pire







Le tacle de Fillon se fait attendre (faut-il virer Fillon parce qu’il a commis une malhonnêteté courante chez les politiciens ?) (2)

A l'évidence, je ne suis pas le seul à m'interroger sur les insuffisances de François Fillon que révèle le « pénélopegate ».

Ses partisans nous expliquent qu'il s'agit pour leur candidat d'un « crash test ». J'ai bien l'impression que l'airbag ne s'est pas déclenché et qu'il va avoir du mal à décrocher une étoile Euro-NCAP.

Ces reproches à l’égard de François Fillon que la droite pense tout bas mais qui pourraient bientôt émerger en pleine campagne




samedi, janvier 28, 2017

Je connais des admirateurs de Macron (ne rigolez pas)

Je connais des admirateurs de Macron (ne rigolez pas).

Quand je vois (de très loin) Macron nous faire son numéro de pureté virginale et de renouveau, je ne peux m'empêcher de penser à la réplique des Tontons Flingueurs quand il est question de mariage et de fiancé : « Tu vas voir, mon enfant, qu'il va nous sortir une famille comme tout le monde ».

Car cet homme là, s'il est élu, aura besoin de ministres et d'une majorité parlementaire comme tout le monde. D'où les sortira-t-il ? Quand on voit ses soutiens, Attali, Minc, Kouchner, on a compris. Bonjour la pureté virginale et le renouveau.

Mais, depuis l'élection de François Hollande, je ne jurerais pas qu'il ne se trouvera pas assez de crétins, d'abrutis et d'imbéciles pour que Macron atteigne le second tour.





vendredi, janvier 27, 2017

Le tacle de Fillon se fait attendre (faut-il virer Fillon parce qu’il a commis une malhonnêteté courante chez les politiciens ?)

Pour les besoins de la discussion, je pars de l’hypothèse, raisonnable, que les faits reprochés par la presse à François Fillon (je ne suis pas sûr que les Français lui reprochent exactement la même chose (1)), l’emploi fictif de son épouse comme attaché parlementaire, sont avérés.

Le cas Fillon est intéressant car le délit est choquant mais relativement bénin. Faut-il, pour si peu, se priver de François Fillon ? S’il avait découpé ses voisins avec une tronçonneuse (made in France), la question ne se poserait pas.

Certains ont une position de principe : il faut virer tous les malhonnêtes. Mais cela pose deux problèmes pratiques.

Le premier problème est que le degré de malhonnêteté des politiciens français est très élevé pour un pays européen (30 % des députés ayant eu affaire au fisc ou à la justice). Si on se débarrassait de tous les malhonnêtes, une grosse part des politiciens disparaitrait. Serait-ce dommageable ? C’est à voir.

Le deuxième problème est la vulnérabilité de nos politiciens. Le moindre coup monté suffirait à les faire tomber. Je suis persuadé qu’une des explications de l’honnêteté personnelle scrupuleuse de De Gaulle tient à son souci d’éviter toute vulnérabilité inutile. Mais tous n’ont pas l’intelligence de De Gaulle. Je doute que nos politiciens soient assez fins pour réaliser l’intérêt bien compris d’être irréprochable.

Eric Verhaeghe, lui, a une réponse politique : il faut peser l’intérêt politique du coupable. On ne traite pas le sauveur (potentiel) de la France comme Félix Faure ou François Hollande.

Pour ma part, j’ai une réponse politique, mais qui verse aussi dans le psycho : c’est un test de la capacité de Fillon à surmonter les épreuves. Il démarre sur de mauvaises bases vu qu’il a attaqué Sarkozy au sujet de sa mise en examen (« Imagine-t-on De Gaulle mis en examen ? »), cela fait rire aujourd’hui tout internet avec « Imagine-t-on Yvonne De Gaulle attachée parlementaire ? ».

Ne versons pas dans la naïveté. Sur Atlantico et sur d’autres sites, certains font remarquer que cette affaire ressemble à un coup de professionnels : accès aux infos, timing parfait, faire prendre la sauce (2).

Il est donc important de savoir si Fillon est capable de riposter à ce genre d’attaques. A sa place, j’aurais dit quelque chose comme : « C’est une pratique normale chez les députés, d’ailleurs, Machin, Truc, Tartempion et Untel le font aussi. Et Hollande qui nomme ministre son ex-compagne, c’est mieux ? Et vous les journalistes, qui recevez des enveloppes, des abattements fiscaux et autres cadeaux, êtes-vous donc si purs ? Etc. » Bref, j’aurais mis les pieds dans le plat dans un style trumpien, puis je serais passé à autre chose, une bonne vieille polémique de derrière les fagots (genre : « Parmi mes premières mesures, zéro nouveaux immigrés musulmans »).

Malheureusement, pour lui, il n’a pas l’air à la hauteur. Il a fort mal démarré et continue encore plus mal en promettant de renoncer à sa candidature en cas de mise en examen. C'est se mettre, avec une naïveté confondante, dans la main de juges dont l'impartialité est plus que sujette à caution.

Je soupçonne (simple intuition masculine) que son entourage est médiocre et que c'est un gros handicap. Il paye d'avoir pris les bras cassés et les faux-derches de l'UMP (3). Il lui manque un Buisson pour le conseiller.

Je suis donc curieux de voir la suite.

Comme j'ai toujours l'intention de ne pas voter en 2017, c'est uniquement pour le plaisir de la discussion. On reproche aux journalistes politiques de se comporter comme des journalistes sportifs.

Etant un amateur, je n'ai pas de contrainte : « Alors, putain, Fillon ! Il vient, ce tacle ? ».



Complément du 28/01 :

En se présentant comme le candidat de l'honnêteté, Fillon s'exposait à ce que le moindre PV de stationnement impayé devienne une affaire nationale. Trump ou Sarkozy, en se présentant comme anti-Système ont été plus habiles.

D'où une caractéristique de Fillon que nous avions déjà vue avec Copé et Jouyet : la maladresse.

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(1) : j’ai tendance à penser que les Français reprochent plus à François Fillon la faiblesse de sa défense.

(2) : des noms sont évoqués, Jean-Pierre Jouyet ou, en tout cas, un proche de François Hollande dont il est de plus en plus clair qu'il roule pour Macron. Les vrais coups de professionnels arrivent fin janvier, c'est la bonne date pour des élections en avril/mai.

(3) : je rappelle que les gros diplômes ne sont vraiment pas une preuve d'intelligence et encore moins d'intuition. La vie n'est pas un concours scolaire.






jeudi, janvier 26, 2017

Penelopegate et sans-couillisme fillonien

On imagine assez bien la réaction de Trump ou de Farage dans le cas du Penelopegate, comme les medias appellent l'emploi fictif de Mme Fillon : ils auraient envoyé chier les journalistes en leur rappelant qu'ils sont aussi des profiteurs avec leurs 20 % d'abattement et ils seraient passés à autre chose.

Il est coincé le père Fillon : il a un programme qui effraie un peu le Système mais il se refuse à combattre les medias, qui sont le premier pilier du Système. Il va se planter et ça sera bien fait pour lui.

Comme je l'ai déjà expliqué, le style Trump n'est pas contingent, pas anecdotique, il porte un message simple et essentiel (aller à l'essentiel, là est le génie de l'action) que les électeurs américains ont reçu 5 sur 5 : « Beaucoup prétendent vous écouter et être anti-Système comme vous. Ils vous trompent. Moi, je ne vous trompe pas et je le prouve en grillant mes vaisseaux avec les médias du Système ».

Fillon n'est pas assez courageux ou intelligent pour le comprendre.

Même avec son style notaire de province, il pourrait être plus offensif.

Vous imaginez De Gaulle se laissant dicter son agenda par les journalistes ?




Elle a du cran, cette petite



Elle a plus de couilles que Fillon !


Les gauchistes sont post-vérité mais pas post-connerie



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On croit rêver lorsqu'on voit la gauche américaine s'inquiéter soudain des effets du relativisme. On se pince lorsqu'on observe ses représentants parler tout à coup comme les conservateurs et expliquer d'un ton inquiet que tout ne se vaut pas, que la vérité existe et qu'il faut faire confiance aux professions d'autorité (universitaires, journalistes) chargées de l'établir ou de la diffuser. Que n'y ont-ils songé plus tôt ?

Car, pendant plus de quarante ans, les «libéraux» américains, hégémoniques dans l'université et les médias, ont soutenu l'inverse avec persévérance et succès. Les Radical Sixties, comme on les appelle aux États-Unis, ont entraîné une disqualification de l'idée de vérité, présentée comme une fiction au service de la préservation de l'ordre social.

[…]

Lasch, mort en 1996, prévoyait la suite avec une admirable prescience. «Au point où nous en sommes arrivés dans notre histoire, il est bien possible que la meilleure qualification pour exercer une charge élevée soit de refuser de coopérer avec le plan d'autopromotion des médias. (…) Refuser de jouer le jeu selon les règles fixées par les médias ferait prendre conscience aux gens de l'immense influence illégitime que les médias en sont venus à exercer sur la politique américaine. Ce serait aussi l'indice crucial de la présence chez le candidat d'un caractère identifiable par les électeurs et auquel ils pourraient se rallier.»

Donald Trump a reçu le message cinq sur cinq et a endossé le costume du tribun de la plèbe, brutal et grossier. Dans ce qui fut un livre culte, Vers une contre-culture (1970), un gourou de l'époque, Theodore Roszak, avait dessiné le programme d'une génération: inverser les codes culturels et le système de valeurs en vigueur dans la société, n'être bridé par aucune convention sociale, se débarrasser de tout surmoi. Trump applique le programme de Theodore Roszak à la lettre. Entre-temps, les contestataires américains d'hier ont vieilli et se sont installés aux commandes des médias, de l'université et de la politique à la place de ceux qu'ils attaquaient jadis. Et ils découvrent, tout surpris, que les coups sont plus agréables à donner qu'à recevoir.
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Bien sûr, ces histoires de « post-vérité » sont de la grosse connerie en barre pour les bobos pédants. Comme si les gauchistes n'avaient jamais menti pour gagner une élection. Vous voulez que je vous fasse la liste des mensonges de gauche ? Jean-François Revel a écrit sur la question des livres de quoi remplir une bibliothèque.

Ils mentent autant les uns que les autres, sauf que les mensonges de Trump, de bas niveau, sont moins nocifs. Même si je doute que leur accumulation soit une bonne chose.

Non, le gros, l'énorme, reproche que les gauchistes font à Trump, ce n'est pas de mentir, c'est de le faire mieux qu'eux et de gagner.





Le parallèle avec la déligitimation de Nixon est intéressant, c'est un vrai danger pour Trump. Il est possible qu'il n'arrive pas à éviter la procédure d'impeachment dont rêvent ses ennemis. Mais les jeux ne sont pas faits. Bill Clinton a réussi à s'en tirer (à quel prix !).

La grande chance de Trump (et nul n'en est plus conscient que lui) est que les médias qui jouent du tam-tam contre lui sont discrédités à un niveau stupéfiant. Mais il ne faudrait pas qu'il abuse de cette chance.

Nota : c'est un poncif aujourd'hui de dire qu'Hitler a été élu démocratiquement. Ce n'est pas tout à fait faux mais pas tout à fait vrai non plus. Il a été nommé plus qu'élu, après avoir fait 37 % des voix.

Les étudiants sont des salauds (et les chauffeurs de taxi des oracles)

Comme le premier article sur le sujet avait mobilisé la (modeste) foule de mes lecteurs :

Taxicab confessions

J'enfonce le clou comme le gros con de « populiste » que je suis :

Theodore Dalrymple : ‘I had that drunken student in my taxi’







mercredi, janvier 25, 2017

Les chinoiseries de Trump

Chine, la muraille de Trump. Quand Donald montre l’exemple aux Occidentaux

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C’est peu dire que Jean-Marc Ayrault n’a pas eu cette audace : « Attention à la Chine. C’est un grand pays. Il peut y avoir des désaccords avec la Chine mais on ne parle pas comme ça à un partenaire », a commenté notre poltron ministre des Affaires étrangères.
Il apparaît donc que le rapport de forces que Trump cherche à obtenir ne tranche pas notablement avec la politique asiatique de Barack Obama, qui visait à établir un véritable « containment », tant militaire qu’économique, de l’Empire du Milieu. À la différence près que Trump joue franc-jeu, casse les codes, s’interdit de faire dans la dentelle, préférant l’irritante « Tweet Diplomatie » au discret « téléphone rouge ». Plein de bon sens, Trump s’est d’ailleurs étonné sur Twitter qu’on ne puisse prendre au téléphone la dirigeante d’un pays auquel on livre des missiles Patriot par centaines… 

Par le style, Trump – installé dans sa « Trump tower » mais pas encore à la Maison-Blanche, c’est important – s’autorise ainsi un surcroît de liberté inédit dans une relation avec Pékin historiquement fondée sur la pleutrerie des Occidentaux, méthode qui n’a guère montré son efficacité. Il faudra s’y faire. À Pékin comme à Paris …
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Méritocratie contre élitisme

Un distinction subtile mais que je crois pertinente et importante, comme la distinction entre intelligent et intellectuel.

Méritocratie, Oligarchie et Populisme



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Il y a une sacrée différence entre méritocratie et élitisme. La méritocratie est une oligarchie qui feint d’être là par pur mérite, alors qu’elle n’y est que par reproduction. L’élitisme consiste au contraire à pousser chacun au plus haut de ses capacités — particulièrement les plus jeunes. Quelles que soient leurs origines.
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Les mensonges de l’équipe Trump

De quelque manière qu’on prenne la chose, l’équipe Trump ment sciemment aux médias (oui, je sais, pas plus que les medias eux-mêmes ne mentent au public, mais ce n’est pas tout à fait le sujet). Comme tout ce que fait Trump, c’est trop rapide de mettre cela sur le compte de la mauvaise foi ou de la bêtise.

Voici donc une analyse des mensonges de Trump (on notera la distinction entre mensonges de haut niveau et mensonges de bas niveau que je fais aussi, comme nombre de conservateurs méprisant les medias (1) ) :

Why Trump's Staff Is Lying




Et des articles complémentaires :

Il est mon Président ...

Manifs anti-Trump : un déni de démocratie. A-t-on défilé contre l’élection de François Hollande ?

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(1) : est-il plus grave d’exagérer le nombre d’immigrés en france ou de répéter, contre toute évidence, que « l’immigration est une chance pour la France » ? Le premier est un mensonge de bas niveau, portant sur un fait précis, le second est un mensonge de haut niveau portant sur une idée. Comme l’expliquait le regretté Jean-François Revel, la gauche a une véritable addiction aux mensonges de haut niveau, sans exclure les mensonges de bas niveau.





mardi, janvier 24, 2017

Eglise et immigration : le grand malaise (L. Dandrieu)

J'ai déjà fait allusion à ce livre récemment : Remettre dans le le bon sens la doctrine catholique sur l'immigration. Un article de Matthieu Bock-Coté et un entretien de l'auteur.

Laurent Dandrieu pose une question simple : le culte actuel, suicidaire, de l'Autre immigré qu'entretient l'Eglise romaine lui est-il consubstantiel, auquel cas l'Eglise est le plus grand danger pour l'Occident ?

L'intérêt est qu'il essaie d'y apporter une réponse théologique catholique.

Et cette réponse, comme la mienne, est tout aussi simple : non. Les catholiques ne sont pas condamnés par leur foi à accepter ou à favoriser l'invasion migratoire musulmane.

Les errements ont commencé il y a soixante ans, sur deux mille ans de christianisme. Faisons donc une comparaison avant/après cet égarement.

Islam

Avant : l'islam est l'anti-christianisme. Le dieu unique des musulmans est un dieu de soumission, celui des chrétiens est un dieu d'alliance. Mahomet est un guerrier sanguinaire et pédophile promettant des récompenses charnelles, c'est l'anti-Christ. Les convergences qu'on peut trouver sont fallacieuses : leur Jésus est le contraire de notre Jésus, leur Marie est le contraire de notre Marie. Les musulmans condamnent la Trinité, l'Alliance leur est une horreur et ils appellent à tuer les chrétiens.

Le chrétien a donc le devoir de combattre l'islam et de convertir les musulmans, et aussi de les combattre, au besoin de les tuer, la mort dans l'âme, si leur violence rend nécessaire cette contre-violence.

Le catéchisme de l'Eglise autorise l'auto-défense et l'Etat à prendre en charge la défense collective.

Cela n'empêche pas une certaine fascination pour le fanatisme musulman, mais elle reste très minoritaire.

Après : on tombe dans le « dialoguisme ». Le dialogue pour le dialogue sans esprit de vérité ni de réciprocité. On s'invente de fausses convergences au nom d'un vague monothéisme et un imam peut prier au Vatican en appelant la malédiction sur les mécréants sans provoquer de sanction. Aussi douloureux que cela soit à constater, c'est le comportement d'hommes qui ont perdu la Foi, fussent-ils prêtres, évêques, cardinaux ou papes, en Celui qui disait « nul ne vient au Père que par Moi ». Alain Besançon, cruel et pessimiste, juge que cette Eglise là est déjà soumise à l'islam et toute prête à s'y convertir.

Ce suicide par soumission graduelle justifie l'attitude des musulmans face à ce « dialogue » de dupes : « Tout ce qui est à moi est à moi. Tout ce qui est à toi est négociable ». Ils auraient tort de se gêner.


Immigration

Avant : Saint Augustin et Saint Thomas d'Aquin sont d'accord. La charité est due à tous les hommes mais, comme les possibilités de chaque homme sont limitées, il doit choisir au profit de qui il exerce sa charité et le choix est simple : les cercles concentriques, plutôt ma femme que mon cousin, plutôt mon cousin que mon voisin, plutôt mon voisin que l'inconnu etc. Il faut accueillir l'étranger, éventuellement au détriment de soi-même, mais pas au détriment des siens : l'injonction de charité est personnelle, pas collective. L'étranger oui, mais les miens premiers servis.

Saint Martin ne donne que la moitié de son manteau. Charité n'est pas suicide.

Après : l'immigration est envisagée exclusivement du point de vue de l'immigré. L'Autre est investi d'une mission prophétique : faire advenir le monde sans frontières (c'est dit clairement dans certains textes officiels du Vatican). Comme toute croyance de ce type (par exemple, tuer tous les riches pour faire advenir le royaume de Dieu), c'est un milllénarisme, une hérésie condamnable.

L'Eglise actuelle reconnaît encore en théorie le droit des nations à réguler l'immigration mais s'oppose en pratique à toute mesure en ce sens.


L'Eglise moderne : bête en politique à manger du foin

Le comportement face à un immigré relève de la morale personnelle, donc de l'Eglise. Le comportement face à un million d'immigrés relève de la politique, donc pas de l'Eglise.

Les exploits depuis cent cinquante ans de l'Eglise romaine en politique ne sont pas glorieux : ralliement injustifié à la république française, abandon des Cristeros au Mexique, sous-estimation du nazisme (rappelons que les membres de l'Action Française étaient privés des sacrements mais pas les nazis encartés !) ... Pas de quoi se vanter. Seul l'anti-communisme de Jean-Paul II échappe à cette critique.

Cela montre un jugement politique pour le moins défaillant. Alors, si les mitrés pouvaient fermer leurs grandes gueules sur l'immigration, qui est un problème politique, cela nous ferait de l'air. Et cela leur libérerait du temps pour s'occuper de leurs ouailles plutôt que de celles des autres.

Le jugement politique sur l'islam, vous le connaissez : l'islam est une religion violente et conquérante, ennemie de tout ce qui n'est pas elle, et dont il faut se protéger à tout prix.

Le jugement politique sur l'immigration de masse, c'est Victor Hugo qui l'a porté : « le jour où la misère de tous saisit la richesse de quelques-uns, la nuit se fait, il n'y a plus rien. Plus rien pour personne ». Quand on transforme un pays prospère en pays de traine-savates par injection massive de traine-savates, cela ne profite, sur le long terme, à personne. La chute de l'empire romain n'a profité à personne, même pas aux barbares, bien au contraire.

Alors, vous savez qu'il faut penser de la combinaison des deux, l'invasion migratoire musulmane.


La bonne théologie

Comme d'habitude, on s'en sort en faisant de la bonne théologie.

Premier point : le catholique doit obéissance, dans des conditions très encadrées, au clergé en matière de foi et de morale. Hors de cela, notamment en politique, l'avis du pape ou de votre curé n'est pas plus contraignant que celui du balayeur du coin. Toute obéissance au-delà de la morale personnelle, comme ce connard (désolé, faut que ça sorte) de Koz et tant d'autres, n'est que cléricalisme et ne vaut pas un pet de lapin.

Vous êtes tout à fait libre d'exprimer votre désaccord politique avec le pape François et vous n'avez pas besoin, comme certains catholiques mal à l'aise, de tordre ses propos pour les rendre plus intelligents qu'ils ne sont. Non, il arrive au pape François de dire des conneries criminelles (la guerre civile en Europe est bien un crime), c'est dommage mais c'est ainsi. Priez pour lui mais ne mentez pas, ne vous mentez pas.

Saint Louis, tout saint qu’il était, n’a jamais confondu la piété filiale qu’il devait au pape avec la soumission politique.

Ensuite, l'inscription de l'Evangile dans la vie passe en pratique par les vertus cardinales : prudence, justice, tempérance, courage.

Prudence : est-il prudent d'accueillir des millions d'immigrés dont on a des raisons de penser qu'ils apportent de la violence ?

Justice : est-il juste d's'occuper de millions d'immigrés alors que les populations autochtones souffrent (chômage, mal-logement, misère, ...) ?

Tempérance : on peut vivre en refusant le travail bon marché offert par les clandestins et essayer de les aider à rester dans leur pays.

Courage : préférer les solutions à long terme à l'achat à court terme d'une bonne conscience que constitue l'accueil sans retenue d'immigrés sans perspective. Laurent Dandrieu cite un abbé italien, spécialiste des migrations, qui tient des propos sanglants : il appelle l'idéologie immigrationniste « une caricature de l'amour ». Les oreilles du pape François ont du siffler genre Boeing au décollage.

Revenons sur la parabole du bon Samaritain, qui sert tant à justifier le délire immigrationniste.

Le bon Samaritain secourt un étranger que les autres passants avaient laissé pour mort et l’emmène à l’auberge à ses frais.

Mais si l’étranger, au lieu d’être un, avait été cent, le devoir du bon Samaritain était de prévenir les autorités. Si le bon Samaritain avait des raisons de penser que l’étranger était un terroriste ou un fauteur de troubles potentiel, son devoir était de prévenir les autorités.

Si le bon Samaritain avait à peine de quoi nourrir sa famille, son devoir était de faire appel aux autorités.

Dans L’éducation d’un prince chrétien (saine lecture), Erasme fait à ce prince un devoir supérieur à tous les autres de rechercher la paix, mais il, précise : la bonne paix, durable et stable, la paix qu’il faut peut-être établir par le combat, pas la lâcheté à court terme du « Fous moi la paix, ne me parle pas de ce qui me dérange ». Cette bonne paix, précise-t-il encore, est mise en danger par l’acquiescement à la cohabitation de populations incompatibles (comme quoi nos problèmes ne sont nouveaux que pour les ignorants).

L'Eglise romaine, en ne pratiquant pas les vertus cardinales s'agissant de l'invasion migratoire, se met du coté des puissants : les passeurs, les mafias, les exploiteurs, les esclavagistes, les tueurs et les terroristes. Peu importent les mots, les faits sont là : quand on encourage l'immigration sans restriction, c'est bien le Malin qu'on aide.

Allons, il n’est pas besoin de discuter plus avant. Quand on prend du recul, quand on sort de soi-même, quand on ne cherche pas à tout prix à s’acheter une auréole pour briller aux yeux du monde médiatique, quand on met les choses en perspective, quand on se remémore les précédentes vagues migratoires de l’histoire, quand on regarde l’islam dans sa vérité, il est évident que la politique migratoire préconisée par l’Eglise est criminelle.

Que faire ?

Ne pas hésiter à expliquer à votre curé ou à votre évêque pourquoi vous jugez illégitimes et vous désapprouvez telle ou telle de ses déclarations politiques sur l'immigration.

Choisir soigneusement ses associations caritatives : préférer l'Ordre de Malte ou Aide à l'Eglise en Détresse ou L'Oeuvre d'Orient, qui aident les chrétiens d'Orient et les autochtones, au Secours Catholique, gangrené d'irénisme migratoire.

Et prêcher encore et encore les hommes qui se cherchent et les chrétiens qui doutent. Oui, l'Eglise d'aujourd'hui est en grave défaut d'intelligence et de courage, un défaut criminel, mais, non, ce crime n'est pas irréversible, pas consubstantiel à l'Eglise, parce que ce n'est pas une question de doctrine mais de politique et parce qu'il y a dans l'histoire de l'Eglise toute la réflexion et tous les exemples qu'il faut pour arrêter ce crime et même le réparer dans la mesure du possible.

En conclusion

L’islamisation de l’Europe offre une chance extraordinaire à l’Eglise, une bouée de sauvetage face aux progrès de l’athéisme : être le rempart spirituel contre cette islamisation, aider les brebis perdues à revenir au bercail catholique et évangéliser les musulmans.

Si les clercs de l'Eglise romaine croyaient encore que le Christ est le messager de la Vérité, et pas le Coran, et pas Mahomet, ils prendraient tout naturellement à leur compte cette mission.

Le pape François nous tympanise avec les franges de la société. Hé bien, allons-y dans ces franges, mais pas celles des pays lointains, celles du péri-urbain cher à Christophe Guilluy. Allons évangéliser ces âmes perdues, qui ont pour seul défaut d'être des âmes de blancs. Allons évangéliser Melun-Sénart, Hénin-Beaumont, Carpentras ... Si ces gens ont abandonné l'Eglise, l'Eglise leur a peut-être donné des raisons pour cela, non ? Elle ferait bien d'y réfléchir, plutôt que de délaisser ces gens.

Des culs-bénis (le journal La Croix, par exemple) font une moue dédaigneuse face aux catholiques culturels, ceux que j'appelle les christianistes, les défenseurs des crèches non-croyants. Mais au lieu de prendre cet air de supériorité mielleuse qui donne envie de balancer des claques dans leurs tronches de cakes (désolé, faut que ça sorte), pourquoi ces messieurs n'essaient pas de transformer l'adhésion culturelle en attirance religieuse ? C'est une autre paire de manches que de critiquer, hein ?

Au contraire, l'Eglise fait le choix véritablement suicidaire de ne s'intéresser qu'à l'Autre d'ailleurs (Rousseau : « Tel aime les Tartares pour ne pas avoir à aimer son voisin») et d’être l’allié objectif de l'islamisation, et l’un des plus virulents. Elle risque d’être entraînée dans le discrédit qui frappe les immigrationnistes (le Brexit, Trump, Orban, ça ne vous dit rien ?). Ce mépris est, hélas, déjà bien installé. Beaucoup d’Européens ne savent pas gré à l’Eglise d’avoir des convictions fermes, ils lui en veulent, à raison, de claironner des convictions politiques erronées et criminelles et de bénir ce qui tue l’Europe.

Tout espoir en l’Eglise est-il perdu pour autant ? Non, pour quatre raisons :

1) Le cœur de la mission de l’Eglise est spirituel, pas politique. Elle peut se tromper en politique, mais elle peut aussi se détromper, parce que cela ne la met pas en cause fondamentalement.

2) Comme dans n’importe quelle organisation, le changement de génération joue : de jeunes évêques prennent le contrepied des vieux croutons soixante-huitards.

3) L’africanisation du clergé a du bon : il ne faut pas trop raconter de conneries lénifiantes aux chrétiens d’Afrique sur l’islam, ils ont une idée assez nette et souvent personnelle des réalités de la chose.

4) Surtout, comme j'espère vous avoir laissé l'apercevoir, il y a tout ce qu'il faut dans la théologie pour prendre la bonne direction.

Ce n’est pas en s’alliant avec l’islam, comme certains imbéciles le croient, que l’Eglise retrouvera son autorité perdue en Europe, mais en le combattant. Est-ce que cela arrivera ? J’ai assez bon espoir.

Le jour n’est pas loin où les chrétiens se comporteront en Europe comme une communauté opprimée et voudront se défendre et être défendus. Les pontes de l’Eglise finiront par se soumettre à leurs ouailles. Comme toujours. Mais combien en auront-ils perdus d'ici là ?


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Addendum du 25 janvier :

L’accueil délicat des convertis catholiques venus de l’islam (merci Curmu)

Devant ces cas concrets qu'il connaît bien, le clergé ne peut prétendre de bonne foi ignorer que l'islam n'est pas une religion de paix.

Il faut beaucoup de mauvaise foi et beaucoup mentir à soi-même et aux autres pour maintenir l'illusion de la non-violence de l'islam.










lundi, janvier 23, 2017

dimanche, janvier 22, 2017

Scandale EDF : coupures d'électricité dues au froid ordinaire

Le froid qui sévit actuellement en France n'a rien d'extraordinaire et pourtant, il y a des coupures d'électricité. C'est un véritable scandale dont nous connaissons tous les raisons (démagogie écologiste, priorités d'EDF tournées vers la paix sociale en interne, délires pharaoniques etc.).

On va encore nous faire le sketch des « courageux électriciens qui affrontent la neige et le blizzard pour réparer ». Mais pour réparer quoi? Des pannes qui n'auraient jamais du se produire. Des pannes dues à l'imprévoyance, à la paresse, à la lâcheté, à l'orgueil.

samedi, janvier 21, 2017

Renan reçoit Pasteur

Le 27 avril 1882, Louis Pasteur est reçu par l'Académie Française.

Comme le veut l'usage, il fait l'éloge de son prédécesseur, Emile Littré. Conformément à son caractère rugueux, Pasteur transforme vite l'éloge en critique.

En tant que directeur, Ernest Renan lui répond :

« Nous sommes bien incompétents, Monsieur, pour louer ce qui fait votre gloire, ces expériences admirables par lesquelles vous atteignez jusqu'aux confins de la vie, cette ingénieuse façon d'interroger la Nature qui, tant de fois, vous a valu de sa part les réponses les plus claires.

En un mot, Monsieur, vous avez ce quelque chose qui appartient au même degré à Galilée, à Pascal, à Michel-Ange et à Molière : le génie.

Mais ce n'est pas une raison pour mépriser les disciplines qui ne sont pas les vôtres.

Chez nous, vous finirez par trouver que les prudentes abstentions de M. Littré avaient du bon. Vous assisterez aux peines que se donne notre philosophie pour faire la part de l'erreur. A la vue de tant de bonnes choses qu'enseignent les lettres, en apparence frivoles, vous arriverez à penser que le doute discret, le sourire, l'esprit de finesse dont parle Pascal, ont aussi bien leur prix. En un mot, Monsieur, nous vous communiquerons nos hésitations ; vous nous communiquerez votre assurance ... Soyez le bienvenu. »

On peut avoir soixante ans, être à juste titre une gloire nationale, et se prendre une volée de bois vert comme un jeune homme.



L'Académie Française est précieuse, elle reste un des derniers conservatoires de cet esprit de finesse qui se perd.

Il y a quelques années, le cardinal Lustiger, atteint d'un cancer qui ne pardonne pas et se sachant près de sa fin, était venu faire des adieux tout en retenue à l'illustre assemblée.

Dans un registre plus joyeux, Paul Valéry fait l'éloge de son prédécesseur, qu'il détestait, sans prononcer une seule fois son nom.


vendredi, janvier 20, 2017

La politique de Trump est plutôt claire (et les sénateurs français sont des brêles)

Un de mes correspondants m'a envoyé le compte-rendu d'une audition de deux chercheuses par la commission des affaires étrangères su Sénat présidée par Jean-Pierre Raffarin (celle du 11 janvier).

On ne peut pas dire que cela remonte le Sénat dans mon estime : les interventions sont verbeuses, les analyses grossières, superficielles et méprisantes pour Trump. Aucune hauteur de vue, aucune réflexion, on reste au niveau du café du commerce avec des mots plus ronflants et beaucoup trop de phrases. Aucun esprit de synthèse.

En lisant cette diarrhée, on se dit (une fois de plus, hélas) que nous sommes vraiment dirigés par des brêles. Des baveux.

Alors disons ici (gratuitement) ce qu'on n'a pas entendu au Sénat.

Trump veut satisfaire son électorat, la classe moyenne américaine, pas seulement blanche (il fait un plus gros score que Romney chez les noirs et les latinos) dont il partage la vision. Déjà, ce point de vue est totalement incompréhensible pour des sénateurs français : s'occuper de la classe moyenne ? En partager la vision ? Hérésie ! Epouvante !

Pourtant, à partir de là, tout s'éclaire.

La mondialisation est dommageable à la classe moyenne américaine ? Trump est contre la mondialisation.

La classe moyenne est patriote et plutôt isolationniste ? Trump est patriote, contre la Chine, et veut cesser de s'occuper du monde entier.

La classe moyenne est hostile à l'immigration et voit en l'islam un ennemi ? Trump veut arrêter l'immigration et combattre l'islam.

Et ainsi de suite.

En suivant ces axes, l'incertitude tant répétée pendant cette audition au sénat (veuillez m'excuser d'avoir mis précédemment une majuscule à ce ramassis d'abrutis) disparaît presque complètement. Il ne reste que l'incertitude normale dans la vie.

Par contre, on a une certitude : les sénateurs français sont des cons.


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Addendum (encore) :


Après la cérémonie d’investiture du 45e Président des Etats-Unis, on comprend mieux la détestation qu’il soulève dans le microcosme politico-médiatique français. Son discours inaugural, qui a respecté les formes traditionnelles du passage de pouvoir, avec les remerciements d’usage à l’égard du couple Obama, a sur le fond été clairement révolutionnaire. Certes, on peut être sceptique sur les moyens qu’il aura d’accomplir cette révolution, mais il faut avoir l’honnêteté de dire quel plaisir d’entendre le Chef d’Etat de la démocratie, la plus puissante au monde, prononcer des paroles qui sont devenues politiquement incorrectes en France depuis les années 1980. Car enfin, América First, cela se traduirait par France d’abord, autrement dit par l’affirmation sans complexe de la préférence nationale. Il faut acheter américain, il faut employer des Américains. Imagine-t-on que le Président français dise cela ? Il est vrai que le marché américain est plus vaste que le Français, et qu’objectivement, aux Etats-Unis comme en France, il faut exporter des produits, et accepter que les pays importateurs puissent également nous vendre leurs produits. Mais pas à n’importe quel prix pour la population nationale ! Elle doit être la première servie, parce que c’est le devoir d’un responsable politique à l’égard de sa nation. Cette réflexion de bon sens est devenue impossible chez nous à voix haute. La « préférence nationale » qui était un leitmotiv chiraquien en 1986 est devenue un péché contre la pensée unique, une marque infamante de l’extrême droite.

En la défendant, Donald Trump, en a commis un autre. Il a osé dire qu’il fallait rendre le pouvoir au peuple, à ce que Richard Nixon appelait la majorité silencieuse, et qu’il appelle les oubliés. Il est étonnant de voir ce milliardaire affirmer sans nuance cette posture décriée chez nous sous le nom de populisme. Car redonner le pouvoir au peuple, à la périphérie, à ces Etats parsemés d’industries rouillées qui l’ont élu, c’est aussi le reprendre à Washington, à cette capitale remplie de fonctionnaires qui votent « démocrate », c’est l’arracher aux technocrates, à la caste de l’Etablishment, qu’Hillary Clinton représentait si bien. Comme on l’a vu ces derniers jours avec les échanges peu amènes entre le Président élu et les responsables des services de renseignement, la tache du nouveau Président ne sera pas aisée. Il lui faudra mettre en oeuvre une politique qui désavoue beaucoup de ceux que leurs fonctions appellent à la servir. Le « spoil system » devra être renforcé. 4000 nouveaux responsables devraient aider l’homme de la Maison Blanche dans sa mission de rendre à l’Amérique sa grandeur, mais il lui faudra compter sur le contrôle d’un Sénat, qui est certes républicain, mais pas nécessairement éperdument séduit par Trump.

Le spectacle était grandiose. Le Président n’a pas hésité à invoquer Dieu à plusieurs reprises, à le citer comme le meilleur protecteur de l’Amérique. Là encore on a pu mesurer la distance infiniment plus grande que l’Atlantique qui nous sépare des Etats-Unis. « Pour croire, faîtes les gestes » disait Pascal. Un pays qui n’accomplit plus les rites avec la pompe souhaitable et qui bannit Dieu de ses discours officiels, un pays qui se déchire jusqu’au perron de l’Elysée lorsqu’un Président sortant est hué ou qu’un élu n’accompagne pas son prédécesseur jusqu’à sa voiture, ne fait plus les gestes de la grandeur et a de plus en plus de mal à y croire. Le 14 Juillet 1790, lorsque l’unité nationale était affirmée en présence du roi et qu’une messe était célébrée, il y avait ce faste et cette ferveur. C’est ce jour et non la prise de la Bastille que nous fêtons le 14 Juillet. Le patriotisme a donné du souffle au discours présidentiel et le contexte cérémoniel l’a rendu crédible et légitime. Dire que l’on va rendre à l’Amérique ses emplois, sa prospérité, ses frontières, mais aussi ses rêves constitue une synthèse difficilement imaginable dans la bouche d’un politicien français. Associer la fermeture du protectionnisme à l’ouverture sur le rêve américain, sur la conquête spatiale, sur les nouvelles technologies est un paradoxe. Ce n’est pas une contradiction. Trump veut que l’Amérique soit un exemple plus qu’un empire, un exemple qui rayonne et suscite la fierté nationale. Il veut des alliés plutôt que des vassaux, des alliés qui partagent les efforts et de nouveaux alliés qui unissent le monde civilisé contre le terrorisme islamiste. On pense bien sûr au changement d’attitude par rapport à la Russie.

Beaucoup de commentaires auront chez nous été critiques ou hostiles. Notre microcosme va regretter Obama, comme cette journaliste française qui devait nous informer sur la politique américaine et qui révèle son parti pris en disant qu’elle rejoint Macron, parce qu’il est l’Obama français. Sans doute a-telle raison en spécialiste de la politique spectacle. Les discours sans effets de l’ex-Président américain ont été applaudis par nos médias comme le sont ceux de Macron. Le microcosme, qui est plein de préjugés, a ses chouchous. Mais, « quand on a le patriotisme au coeur, il n’y a pas de place pour les préjugés » disait Trump ce midi à Washington.

Addendum de l'addendum :

Yves Roucaute ne dit pas que les sénateurs français sont des cons, probablement parce qu'il ignore leur existence, mais, comme moi, il trouve que la politique de Trump recèle peu d'incertitudes :

45e président des États-Unis, c'est parti : tout ce qu'on vous a raconté sur Donald Trump et qui n'a rien à voir avec la réalité

Ceux qui, comme nos cacochymes sénateurs, prétendent que la politique de Trump est incertaine montrent juste qu'ils ne l'ont pas comprise.

Trump : les difficultés commencent

La bien-pensance écume de rage contre Trump, elle se roule par terre la bave aux lèvres (article finalement assez comique du Figaro). Elle a raison : son existence est menacée. Mais ses arguments sont assez ridicules. Comme d’habitude, la bien-pensance prend les gens pour des cons et elle a encore raison, au moins pour ce qui la concerne. Il faut vraiment être con comme un balai pour voter de bonne foi démocrate (ou socialiste chez nous). Voir l’article de Taleb Intellectual Yet Idiot (1).

En revanche, Trump a une vraie grosse faiblesse : personne ne lui doit rien à Washington. C’était d’ailleurs son argument principal : je ne suis pas du Système, je ne dois rien à Washington et Washington ne me doit rien (à part quelques chèques à droite à gauche). Mais cet argument va se retourner contre lui (encore une acception de « Les qualités pour être élu sont l’inverse des qualités pour gouverner »).

Quand on interrogeait Lyndon Johnson sur la facilité avec laquelle il avait passé ses lois, il répondait : « Avec le temps que j’ai passé au Congrès, ils me doivent tous quelque chose. ». Vous comprenez aisément comment cela se retourne contre Trump. Le processus des nominations trumpiennes n’avance pas très vite.



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(1) : et ce commentaire satisfait :

Post-Post Postscript

(Written after the surprise election of 2016; the chapter above was written several months prior to the event). The election of Trump was so absurd to them and didn’t fit their worldview by such a large margin that they failed to find instructions in their textbook on how to react. It was exactly as on Candid Camera, imagine the characteristic look on someone’s face after they pull a trick on him, and the person is at a loss about how to react.

Or, more interestingly, imagine the looks and reaction of someone who thought he was happily married making an unscheduled return home and hears his wife squealing in bed with a (huge) doorman. Pretty much everything forecasters, subforecasters, superforecasters, political “scientists”, psychologists, intellectuals, campaigners, “consultants”, big data scientists, everything they know was instantly shown to be a hoax. So my mischievous dream of putting a rat inside someone’s shirt (as expressed in The Black Swan) suddenly came true.
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Addendum post-investiture :

Trump : une croisade sans ingérence. Ce qu’annonce sa nouvelle administration

« Ceux qui croient Trump stupide n'ont pas regardé ce qui vient de se passer »

Discours d'investiture dur, sans envolée lyrique et même sans hauteur (j'ai trouvé le discours de Theresa May sur le Brexit meilleur), cohérent avec le fait que Trump dit vouloir être juger sur les actes et non sur les mots.

Il faut être couillu pour dire ce qu'il a dit avec l'establishment de Washington dans son dos.

Mais, ce n'est pas le discours de Péricles en l'honneur des morts d'Athènes. Dommage, il n'y manquait pas grand chose : une ouverture sur le monde. Pas grand chose, certes, mais ça manquait vraiment.

jeudi, janvier 19, 2017

Européisme pas mort

Une thèse à la mode chez les conservateurs  : l’européisme est zombie. Il est déjà mort mais il ne le sait pas encore.

Cette idée me paraît d’un optimisme délirant, façon alcoolique breton imbibé au Chouchen, ayant pissé sur les femmes infidèles, venant de découvrir que toutes les bouteilles ne sont pas vides et qu’il va pouvoir continuer à biberonner.

La vérité est que les européistes sont aujourd’hui très largement majoritaires dans les institutions et les lieux de pouvoir des pays européens, y compris dans le gouvernement et le parlement britanniques.

Oui, l’européisme en a pris un coup dans la cafetière, mais il est très très loin d’être mort, ou même mourant. Souvenez vous qu’il a eu la peau de Margaret Thatcher, qui était, me semble-t-il, autrement plus coriace que Theresa May (la « poll tax » n’était qu’un prétexte). Il faudra beaucoup plus qu’un referendum dans un pays de l’UE pour le mettre à genoux. L’européisme est à la fois un messianisme politique et l’idéologie qui justifie le pouvoir et l’opulence d’une caste. Il est donc d’une solidité d’airain. Il ne faut pas sous-estimer sa résistance.

Pour l’instant, c’est toujours l’européisme qui tient le manche bien ferme.


Éric Zemmour : "Theresa May et Angela Merkel... par rtl-fr

Fillon : la confirmation, la désolation

François Fillon met en avant Henri de Castries.

Il n’y a pas plus caricatural comme représentant de l’hyper-classe mondiale honnie, Bildelberg, capitaliste de connivence, et tout, et tout. S'il y en a un sur qui compter pour que rien ne change de ce qui nous tue, c’est bien lui. Entre la douleur sans fin et la fin de la douleur, son choix est facile à deviner : il choisit la continuation de la douleur pour les sans-dents. Pas de sortie de l’Euro, pas de sortie de l’UE. Juste une couche supplémentaire d’économie sacrificielle sans perspective. Encore un qui s’enquerra avec empressement, peut-être même avec tendresse, des desiderata de Berlin, de Bruxelles et de Washington, peut-être de Paris VIIIème, mais certainement pas ceux d'Hénin-Beaumont, de Guéret et de Melun-Sénart.

Pour bien confirmer, François Fillon préfère la bobo-gaucho-mondialo NKM à Rachida Dati. La droite la plus bête a remis en route la machine à perdre, qui ne s’est d’ailleurs jamais vraiment arrêté.

Le titre de ce billet est juste pour la rime : je ne suis pas désolé par cette nouvelle puisque je n’attends rien de Fillon (je reste désolé par l’état de la France en général). Il se peut que François Fillon finisse président, parce qu’il en faut bien un, mais cela sera un choix par défaut, porteur de désespérance.

François Fillon n'est sans doute par un mauvais homme suivant les standards désastreux de la politique française (30 % des parlementaires ayant eu affaire à la justice ou au fisc), mais c'est un prisonnier : prisonnier de sa carrière, de son entourage, de son confort, de son manque d'audace.

Plus l’élection présidentielle approche, plus je suis convaincu que les principaux candidats sont interchangeables, même s’ils surjouent les nuances entre eux pour amuser la galerie médiatique. Nous sommes tellement habitués à la pensée unique que nous ne savons plus ce qu’est une offre politique diversifiée. Faute de cette offre politique permettant de vrais choix, France n’a plus son destin en main. Les changements nous seront imposés par des chocs externes (Brexit, Trump, Italexit, guerre thermonucléaire entre le Balouchistan et le Luxembourg, etc.).

J’en ai marre d’avoir raison, sauf quand j’ai tort (j’ma planté sur le Brexit et un peu sur Trump).

mardi, janvier 17, 2017

Brexit means Brexit (enfin !) ... et pendant ce temps, la classe jacassante française est en extase devant Macron

Enfin ! Le discours de Theresa May d'aujourd'hui a été clair :

1) La Grande-Bretagne sort du marché unique européen (sauf éventuellement pour la finance et l'automobile), de la cour européenne des droits de l'homme et de la cour européenne de justice afin de retrouver sa souveraineté judiciaire et sa souveraineté sur la politique migratoire, qui est un enjeu plus important que l'économie.

2) En cas de position non-coopérative de l'UE, les deux parties souffriront et la Grande-Bretagne sortira son arme atomique : la guerre fiscale.

3) L'accord final sera soumis au Parlement. Ce point me chagrine, il rend un retour en arrière théoriquement possible. Mais dans deux ans, bien des choses auront changé.

Ce n'est pas tous les jours qu'on entend un discours dont on devine qu'il est historique (Jacques Sapir : « Le ‘Brexit dur' et la rupture avec lemarché unique, un événement historique ») :



Pendant ce temps, la France discute de Fillon, Macron, Le Pen, surtout Macron, dont aucun ne propose vraiment de changer de politique, même plus Le Pen. La France va, une fois de plus depuis 1981, rater un tournant de l'histoire.

J'en pleurerais de rage.




430

430 … viols par jour en France en 2016.

Pas entendu les féministes sur le sujet. Comme on ne les entend pas à propos des zones de France gouvernées par la charia. Mais bon, les associations féministes étaient occupées à faire libérer Jacqueline Sauvage qui a assassiné son mari. On ne peut pas tout faire.

Rassurons-nous : si ça se trouve, 430, c’est par jour ouvrable.


Campagne présidentielle, faux policiers et quartiers mis à sac : etpendant ce temps là, l’insécurité au quotidien poursuivait sonpetit bonhomme de chemin

lundi, janvier 16, 2017

Taxicab confessions

Donald Trump fait un usage politique de Twitter. Je n'imagine pas qu'il n'en ait pas discuté avec son entourage et que la chose n'ait pas été débattue (si ce qu'on peut lire du fonctionnement de l'équipe Trump est exact). Dalrymple ne semble pas l'avoir compris, il n'est pas chauffeur de taxi.

Il est vrai que l'attaque de Trump contre Streep n'est pas sa meilleure.

Pour le reste, Dalrymple suggère tout de même, avec son air délicieux de ne pas y toucher, que :

1) n'importe quel chauffeur de taxi est meilleur juge des choses de la vie que Meryl Streep.

2) les étudiants sont des enfoirés (ma traduction de « evil bastards »).

C'est moi qui souligne :

Taxicab Confessions

by Theodore Dalrymple

January 14, 2017

The question of intellectual and moral authority is an important one, especially at a time when everyone can and does give his opinion in public about anything and everything. By intellectual and moral authority I do not mean authority in the legal sense, according to which some people are licensed to speak in a certain context and others are not. I mean rather the natural authority that derives from thought or knowledge that is out of the ordinary.

In other words, whom to believe—or at least to take seriously—in our unprecedented cacophony of opinion?

I suppose all ages have had their charlatans, and in no age has credence been placed in what someone says precisely in proportion to his real authority to say it. Is there anyone who has never been taken in by false credentials or by a bogus air of competence and knowledge? As a doctor I have often exuded a confidence to my patients that I by no means felt. Having been seriously ill myself, however, I know only too well that the last thing a patient wants is a Dr. Hamlet, scrupulously doubting the veracity of his own opinion.

“If there is one person in the world who does not have the right of spontaneous free public expression, it is the President of the United States.” The attention given to the opinions of people from the world of entertainment—essentially actors and pop stars—irritates me. Actors strike me as unlikely gurus because those who spend their lives imitating others are unlikely to have firm principles or even personalities of their own. In practice, moreover, the opinions of actors and pop stars are drearily uniform: When it comes to bad things that might cause suffering, they are always against them.

I cannot imagine why anyone should take any notice of what such people say—except, of course, that being kept constantly entertained is the main purpose of many people’s lives, and they naturally assume that those who entertain them are therefore of immense importance and authority. At any rate, this must be the premise on which the news media report that rock guitarist A wants to save the whales, and actor B is worried about the fate of children in Burkina Faso (formerly the Upper Volta).

Of course, such people have as much right to their opinions as anyone else, but the deference given them by the publicity they receive is rather odd. It is a bit like the publicity given more than a century ago to the testimonials of aristocrats about the value of patent medicines, as if a hereditary title conferred special insight into the pharmacology of bowel movements.

It was only to be expected that Meryl Streep should use the occasion of the presentation of the Golden Globes lifetime achievement award to prove her virtue by criticizing the president-elect, Donald Trump. Mr. Trump is a target whom it is almost impossible to miss, and therefore, insofar as everyone needs an object of disdain and reprobation, he performs a valuable public service. Even quite bad people can, with some justification, feel morally superior to him in some respect or other.

Ms. Streep’s attack was neither unexpected nor original. If instead she had come out in favor of Mr. Trump’s Mexican wall, and furthermore threatened Mexico with war if it did not pay for it, her speech would have been marginally more noteworthy; but as it was, Mr. Trump’s response was the more interesting. He seems to have a rhinoceros hide and a very thin skin at the same time.

He at once replied that Ms. Streep was overrated, presumably as an actress. This was a very adolescent reply. I know nothing of Ms. Streep as a person, whether she is good or bad or something in between the two (as most of us are), and I am not interested; but she is a very good actress, and this would be so even if she were a Nazi, a Communist, a flat-earther, a vegetarian, a spiritualist, a sadomasochist, or a child molester. Her acting ability has nothing to do with the justification of her opinion (or lack of it); and for the president-elect to react like a child in a playground quarrel is alarming. Someone should take his mobile phone from him. If there is one person in the world who does not have the right of spontaneous free public expression, it is the President of the United States.

But to return to my original question, if I do not believe in the intellectual and moral authority of persons such as Meryl Streep, in whose intellectual and moral authority do I believe? If not actors’ and rock musicians’, whose?

My answer is simple: that of taxi drivers. A lot of my information about humanity and the world comes from taxi drivers, and on the whole I have found them more reliable, accurate, intelligent, and realistic than, say, the commentators in the Financial Times. They are generally much more interesting, too, and express themselves more vividly, even if English is their seventh language.

I was once in Singapore trying to catch a taxi. You cannot just hail a taxi on the street in Singapore, you have to go to a taxi stand. This I did, but still no taxi would stop for me. The taxis swept past me as if I did not exist. Then someone came and hailed a taxi about two feet to my right. A taxi stopped immediately and took him. Was this some kind of discrimination, in the politically correct sense of the word? No: When I stood two feet to the right of where I had been standing, a taxi stopped for me immediately.

I told the driver of my experience and he, Chinese without a great deal of English, replied, “Singapore velly, velly law.”

Have you read anything in the Financial Times, or any other serious newspaper, that so succinctly and accurately sums up a country or society?

Take another example, more recent. I was in an English university town where I took a taxi from the station to the university. We fell to talking, the driver and I, and to keep our conversation going I asked him whether the students were nice.

“No,” he said, “they’re evil bastards.”

This judgment was so spontaneous, so deeply felt, and so obviously the fruit of what sociologists call lived experience, that it could only have been true.

When I was young, I was told that if you wanted to know the time, you should ask a policeman. If you want to know what the world is like, ask a taxi driver.



dimanche, janvier 15, 2017

Trump continue à bien me plaire

Donald Trump s'en prend à une icône des droits civiques

C'est bien, c'est très bien.

C'est peut-être injuste pour l'homme visé par Trump, je n'en sais rien. Mais, dans la véritable guerre qu'il faut mener à la dictature du politiquement correct, c'est une bonne tactique : une des techniques du politiquement correct pour nous imposer ses tabous et ses idées, c'est de nous cerner de prétendues "icônes" (remarquez le vocabulaire pauvre, stéréotypé ... et religieux) qui seraient intouchables et impossibles à critiquer.

Ainsi, en France, Christiane Taubira, proclamée "icône" par une certaine presse, devenait impossible à critiquer sous peine d'encourir la peine de mort sociale qu'est l'accusation (d'ailleurs, le soupçon suffit) de racisme.

Il est donc sain à long terme que Trump ne plie pas, même si à court terme, ça tache.

Bien sûr, je préférerais vivre dans un monde dans lequel les débats seraient entre gens de bonne foi et les arguments justes et équilibrés.

Mais ce n'est pas le monde dans lequel nous vivons et les excès de Trump (qui ne sont pas si excessifs, examinés de près) sont nécessaires pour briser le cercle de fer du politiquement correct.

Agression à l'acide chlorhydrique à Echirolles en Isère : le suspect a fui en Algérie

PETER HITCHENS: For once Donald Trump is right - these sordid claims stink (and you can take that from a man who knows a lot about seedy stings in Russian hotels)

Ou en français :

Les coups de pied de l’âne démocrate …

Hé oui, nous ne vivons pas dans le monde des Bisounours. Il serait peut-être temps de s'en souvenir.


Portrait d'un homme heureux, André Le Nôtre1613-1700 (E. Orsenna)

Les ignorants font ce qu'ils savent faire de mieux : ils méconnaissent. Il est ainsi de bon ton chez les imbéciles de trouver les jardins à la française trop géométriques, trop droits.

Ils ne savent pas une chose : tout jardin un tant soit peu travaillé, français, anglais, italien, japonais, chinois, est un rébus, et les jardins à la française pas moins que les autres. Et, inversement, les jardins anglais ne sont pas plus naturels que les jardins français.

Les jardiniers français, entre autres, jouent avec le visiteur, entre les symboles explicites et les effets optiques.

On découvre en marchant que telle allée qu'on croyait droite et sans mystères dissimule des escaliers et n'est pas tout à fait droite, que tel bosquet raconte vu d'en bas l'histoire exactement inverse de celle qu'il raconte vu d'en haut,  que les sujets des statues nous envoient un message etc.

Je ne suis pas original. A Versailles, mes bosquets préférés sont les trois fontaines, la salle de bal et les bains d'Apollon. Le chateau n'a guère d'intérêt, mais les jardins sont une merveille de la France, comme le Mont Saint Michel ou Notre Dame de Paris.


vendredi, janvier 13, 2017

Zemmour et les collabos

A partie de la 47ème minute (et vous pouvez regarder ensuite Tanguy Pastureau) :

Zemmour et Naulleau 11 Janvier 2017

Dans ce dialogue avec Moix et Naulleau (on remarquera la conception « équilibrée » du débat télévisuel à la française : Z. seul contre trois, l'animatrice n'étant pas vraiment neutre) , Zemmour a eu raison de ne pas céder un pouce de terrain, de ne pas faire une concession.

En effet, c’est un problème aussi vieux que le monde : les radicaux, les envahisseurs, les révolutionnaires ne pourraient rien s’ils restaient isolés. Ils ont besoin de l’aide du marais, les collabos mous qui minimisent le danger, nous invitent à regarder ailleurs, détournent l’attention, discutaillent en tournant autour du pot et permettent aux violents de progresser jusqu’à ce qu’il soit trop tard (ou presque).

Ne pas mettre le doigt là où ça fait mal, ne pas assumer les situations conflictuelles, donner la préférence à l’abaissement, au renoncement, préférer faire soi-même toutes les concessions plutôt que d’en exiger aucune de l’Autre. Ne pas voir ce qu'on voit. Et ne pas en tirer les conséquences.

Les collabos nous donnent toujours la même justification : le pacifisme. Ils n’hésitent pas à se parer de la vertu et à peindre ceux qui veulent réagir sous les couleurs les plus noires : bellicistes, extrémistes, diviseurs, manquent de nuances, de finesse etc. Et en plus, les collabos ont généralement le culot de se prétendre intelligents ou, au moins, rusés. Toi qui veux te battre immédiatement, sois plus intelligent, sois raisonnable, temporise, procrastine, manœuvre, contourne, agis mais pas tout de suite attends le moment propice … jusqu’à que le désastre soit si avancé qu’il ne soit plus possible d’agir.

Si De Gaulle avait été « nuancé » et « intelligent » à la manière des collabos, il ne serait jamais parti pour Londres.

Moix et Naulleau ont été à juste titre vexés de se faire traiter de collabos : il n’y a que la vérité qui blesse. Zemmour a bien fait.

Le travail des collabos est d'autant plus facile  qu'il suffit que les non-violents ne se sentent pas soutenus face aux violents pour qu'ils cèdent du terrain (c'est pourquoi les violents n'ont plus besoin d'exercer la violence, la simple connaissance de leur extrême « susceptibilité », la proverbiale « sensibilité » des banlieues du même nom, suffit pour qu'ils obtiennent ce qu'ils veulent. C'est pourquoi la quiétude des banlieues françaises est inquiétante : c'est la preuve de la victoire des barbus. C'est le calme de la soumission, non celui de la concorde) :

Cette France abandonnée aux islamistes

Georges Bensoussan : « L'antiracisme dévoyé a fait taire le peuple français »

Profs, médecins, policiers ... Ils brisent la loi du silence






jeudi, janvier 12, 2017

Remettre dans le le bon sens la doctrine catholique sur l'immigration

Les catholiques qu'on voit et qu'on entend  dans le poste déconnent complètement sur l'immigration.

Mais, s'ils sont, à juste titre, inquiétants, ce ne sont pas les seuls catholiques ni les plus fidèles à l'histoire de l'Eglise.

Les mitrés, eux, sont fidèles à eux-mêmes : dès qu'ils causent de politique, c'est la foire du slip. Comme le fait remarquer, Alain Besançon, l'analyse du communisme par le Vatican dans les années 20 était juste et profonde, pourquoi a-t-elle été révisée ensuite pour aboutir à de fâcheuses complaisances ?

Allez, on attaque avec Carl Schmitt :

La notion de politique de Carl Schmitt

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Le Christ et l’Église catholique à sa suite recommandent d’aimer ses ennemis et de prier pour eux et leur salut. Schmitt rappelle à ce sujet la distinction latine entre inimicus (ennemi personnel) auquel l’Évangile fait référence et hostis (ennemi politique). Pour illustrer son propos, il donne l’exemple suivant :

« Dans la lutte millénaire entre le christianisme et I ’Islam, il ne serait venu à l’idée d’aucun chrétien qu’il fallait, par amour pour les Sarrasins ou pour les Turcs, livrer l’Europe à l’Islam au lieu de la défendre. L’ennemi au sens politique du terme n’implique pas une haine personnelle, et c’est dans la sphère de la vie privée seulement que cela a un sens d’aimer son ennemi, c’est-à-dire son adversaire. »

Cette citation brille par son actualité. Face à l’invasion migratoire et à la place de plus en plus importante que prend la religion mahométane en France, l’Église catholique dans la continuité du Concile Vatican II propose aux chrétiens d’accueillir l’autre sans distinguer l’étranger en tant qu’individu de l’étranger en tant que masse politique. Pourtant, si un chrétien doit aider l’étranger en tant qu’individu lorsque ce dernier lui réclame de l’aide, d’un point de vue politique, l’Église et la sphère étatique doivent se prononcer contre cet afflux considérable d’étrangers qui présente une menace pour le bien commun et l’unité du pays (insécurité culturelle, baisse des salaires, danger pour la foi catholique, violences interethniques etc.). Carl Schmitt le confirme d’un point de vue conceptuel : lorsque l’antagonisme extérieur consistant à distinguer les nationaux des étrangers disparaît, l’État peut perdre son unité politique et l’antagonisme risque alors de se situer à l’intérieur de l’État à travers une guerre civile.
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On continue avec Dandrieu :

Éric Zemmour: « Pour qui sonne le glas ? »

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Laurent Dandrieu n'est pas Lénine, mais il pose quand même la question fatidique: que faire ?

Il ne prône pas la Révolution mais la révolte. Une sorte de dissidence qui s'appuie d'abord sur les témoignages des chrétiens d'Orient, qui connaissent mieux que personne l'islam réel, et non l'islam fantasmé en Occident: « Nos souffrances d'aujourd'hui constituent le prélude de celles que vous, Européens et chrétiens occidentaux, subirez aussi dans un proche avenir…Vous dites que tous les hommes sont égaux. L'islam ne dit pas que tous les hommes sont égaux. Vos valeurs ne sont pas les leurs. Si vous ne le comprenez pas à temps, vous deviendrez victime de l'ennemi que vous avez accueilli chez vous » (Mgr Amel Shimoun Nona, archevêque chaldéen de Mossoul dans le Corriere della Sera).

Dandrieu dénonce les chimères de certains exégètes bienveillants de la parole papale qui y voient une inspiration prophétique de celui qui compte bien convertir à la fin des fins les millions de musulmans qui déferlent sur le continent européen, comme l'Église avait christianisé les «barbares» francs ou normands à la chute de l'Empire romain. Mais, pour l'instant, c'est l'islam qui convertit les jeunes Européens déchristianisés en mal de spiritualité et de repères. Dandrieu évoque les erreurs politiques que le Vatican a accumulées au cours du XXe siècle, dans un mélange de fausse habileté et d'ingénuité qui ressemble beaucoup à son comportement actuel vis-à-vis de l'islam, lorsqu'il rallia la République en 1892, condamna l'Action française ou abandonna les cristeros mexicains en 1926. Dandrieu aurait pu ajouter que le Vatican n'a guère été plus lucide face au communisme stalinien dans les années 1950, comme l'a rappelé avec autorité Alain Besançon dans son dernier livre.

Enfin, et surtout, notre auteur note avec pertinence que l'Église n'a pas toujours tenu ce discours exclusivement universaliste, mais qu'elle l'a longtemps équilibré dans une dialectique subtile par un attachement aux patries, aux nations, aux cultures enracinées. « Toutes choses étant égales, les plus proches ont un droit de priorité », disait ainsi saint Thomas d'Aquin.

C'est le point sans doute le plus audacieux de cette dissidence: jouer l'Église d'hier contre l'Église d'aujourd'hui ; opposer la tradition millénaire d'un christianisme européen contre un christianisme mondialisé qui ne serait plus qu'une ONG. Saine colère et utile révolte. Instinct de survie de peuples européens condamnés à mort par l'Histoire et le mépris de tous les puissants, dont l'Église.
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Tintin au pays des Soviets colorisé (mais pourquoi n'est-il pas venu en France ?)

Tintin au pays des Soviet a été colorisé. Les colorisateurs sont-ils venus s'inspirer de la France de 2017 ?

Car les socialistes qui trainent François Hollande dans la boue ignorent ou font semblant d'ignorer que celui-ci est un président très socialiste, façon communisme insidieux.

Car jamais la liberté individuelle n'a autant reculé, la solidarité et les traditions n'ont été dissoutes, l'Etat n'a été autant envahissant. Je vois mal ce que les socialistes peuvent reprocher à Hollande.

L’épidémie de grippe engorge les hôpitaux français : y a-t-il encore un médecin libéral dans l’avion France (et comment en sommes-nous arrivés là) ?

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La politique dogmatique anti- secteur privé menée par Mme Touraine a évidemment dégradé la couverture médicale en ville, avec des jeunes médecins qui n’osent plus s’installer tant les pouvoirs publics ont déprécié l’exercice libéral. Les cliniques privées ont été exclues du service public, i.e. que plus aucune clinique ne peut obtenir de nouvelle autorisation d’ouvrir un service d’urgences. Le rééquilibrage ville-hôpital nécessite de réformer simultanément les deux piliers de la médecine française pour les rendre plus solide dans le nouveau monde. Dans l’esprit du modèle français, cela signifie de renforcer la médecine libérale en ville et de maintenir la mixité public-privé à l’hôpital (avec l’hôpital public comme pilier). On a détruit le modèle français sans proposer d’alternative. Il va falloir reconstruire lors du prochain quinquennat.
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Et l'école française ressemble au goulag (la surveillance et l'humiliation des zeks par d'autres zeks) :

Harcèlement scolaire: l’école moderne est responsable. L’idéologie de la “bienveillance” a construit le phénomène

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En voulant éradiquer l’humiliation des élèves par le professeur, l’école moderne a construit l’humiliation des élèves par leurs semblables. En invitant les « apprenants » à échafauder eux-mêmes leur propre savoir, elle a confisqué l’autorité du professeur. En cherchant par tous les moyens à faire de ce dernier un égal de l’élève, elle a fait de lui un être pas davantage capable de le protéger que ses camarades. 

« Traiter tous les hommes avec la même bienveillance et prodiguer indistinctement sa bonté peut tout aussi bien témoigner d’un profond mépris des hommes que d’un amour sincère à leur égard » disait Nietzsche. On ne saurait mieux résumer l’idéologie de l’Education nationale.
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Mais lui, Tintin, il est plus classe, il n'a pas un scooter, il a une auto.








mardi, janvier 10, 2017

The servile Mind (K. Minogue) … Presque

Je m’aperçois qu’en 2014, je vous ai promis une recension de The servile mind, par Kenneth Minogue, que je n’ai jamais faite … et que je ne ferai pas aujourd’hui !

En revanche, je peux vous proposer ce texte :


La thèse de Minogue : notre démocratie (moderne et occidentale) érode la vie morale, qui est la condition même de fonctionnement de la démocratie (chaque citoyen doit être capable de porter un jugement moral, personnel, qui lui appartienne, pour que la démocratie fonctionne). Le  socialisme libertaire, liberalism en anglais, fait qu’on délègue à la collectivité sa responsabilité individuelle, donc son jugement moral. Emettre l’opinion « correcte »  et « faire les bruits "corrects" » deviennent un substitut au jugement propre. Tout l’édifice intellectuel de la démocratie en devient bancal.

On aboutit donc à une série de paradoxes : les qualités pour être élu ne sont pas les qualités pour gouverner, les citoyens réclament toujours plus de libertés mais s’en remettent de plus en plus à l’Etat, etc.

La résolution de ces paradoxes se fait par la proposition suivante : nous ne vivons pas dans une démocratie mais dans une oligarchie dont les oligarques ont l’intelligence d’entretenir l’illusion de la démocratie. Ce que Maurras avait dit (il n’a pas dit que des conneries, même s’il en a beaucoup au compteur) : « La démocratie, c’est ce régime où les démocrates décident pour qui on a le droit de voter ».

Par quel mécanisme en est-on arrivé là ? Très simple : en collectivisant les devoirs personnels. La justice et l'équité, c'est très bien tant que c'est un devoir qui s'impose à chacun. Mais si cela devient un devoir de la société, cela se transforme en chasse infinie aux inégalités, puisque la nature humaine est inégale, chasse qui opprime et qui emprisonne. Nous connaissons, hélas, le mécanisme par coeur : à chaque « inégalité » résolue par une privation de liberté, on  nous trouve une nouvelle « inégalité » à chasser, qui se résoudra en une nouvelle privation de liberté.

Minogue était un conservateur burkeien : ce qui fait vivre une démocratie, ce n’est pas la théorie, ni même les lois, ce sont les traditions, les coutumes, les habitudes et ce n’est pas parce qu’on ne comprend pas une tradition qu’elle mérite d’être supprimée. On est, bien sûr, à l’opposé du positivisme contemporain, qui éradique ce qu’il ne comprend pas, c’est-à-dire tout.

Dommage que Minogue soit décédé en 2013, je suis curieux de savoir ce qu’il aurait pensé de l’élection de Trump.

Pour notre universitaire de service, Curmu, un extrait de la nécrologie de Minogue :

Minogue came to take a jaundiced and uncompromising view of contemporary British universities, in 2006 describing most of them as decadent institutions « full of unsophisticated people with opinions about how society and its members ought to conduct themselves ».