mercredi, septembre 14, 2016

La gauche en forme

Le docteur Valls veut amputer la droite qu'il juge "gangrenée"

Une thèse à la mode voudrait que la gauche soit en échec et à l'agonie.

Il n'y a aucun échec de la gauche : plus que jamais elle détient le pouvoir dans l'agora, plus que jamais elle détient le magistère, plus que jamais elle distribue les bons et les mauvais points, plus que jamais ses prétendus opposants s'abstiennent de dire quoi que ce soit qui serait une véritable opposition.

Imagine-t-on un politicien dire "Je suis raciste et en voici les raisons" ou "Je pense qu'on accorde trop de place aux femmes" ou "la diversité n'est pas une chance mais un handicap, l'homogénéité est bonne" etc. ? Je ne veux pas discuter de la validité des propositions ci-dessus. Je dis qu'elles sont une véritable opposition à la gauche et qu'aucun politicien n'ose les prononcer, ce qui prouve bien que le règne de la gauche reste incontesté.

La vérité est que le débat en France (en Occident ?) n'est pas ouvert et démocratique : on peut dire tout ce qu'on veut, à condition de ne pas choquer la gauche.

On nous rebat les oreilles avec les années 30 en oubliant que la diversité d'opinions qui s'exprimaient librement était sans commune mesure. Bien sûr, on insiste sur les propos abjects pour justifier la censure et l'auto-censure actuelles mais c'est une vision tronquée : il y avait des contributions de bonne tenue.

La popularité de la gauche est à l'agonie, mais ce n'est pas grave puisque nous ne sommes plus en démocratie. Son pouvoir est intact. Cette impopularité ne l'entame pas : elle conserve la direction du débat public, c'est elle qui décide de quoi on doit parler (et ne pas parler) et en quels termes.

Par peur de l'ostracisation, aucun politicien ne se permettra une action à laquelle la gauche serait opposée. Des discours, des mots, pour enfumer les gogos, ça passe encore, à condition de s'en tenir à de l'anecdotique, de ne pas aller à l'essentiel, mais une action, jamais (on l'a bien vu avec Sarkozy entre 2007 et 2012).

Donc, non. Je ne vois pas d'agonie de la gauche.

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