samedi, juillet 23, 2016

Au bonheur des drames

Au bonheur des drames

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En avril 2015, je m'interrogeais sur la stratégie de la France vis-à-vis des organisations djihadistes. Maintenant, les choses sont plus claires : il n’y en a pas, ou plus exactement des listes d’annonces après chaque attentat en font office. On navigue au petit bonheur des drames en s'efforçant de rester en surface des choses.

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Je crois pour ma part, mais j’ai conscience des faiblesses d’un raisonnement d’un seul homme, qu’il faut commencer par désigner l’islamisme radical comme définitivement incompatible avec les valeurs de la République française et combattre tout groupe ou individu qui prônerait l’imposition de la Charia en France, sous forme « quiétiste » ou non. Les démocraties n’ont pas hésité à le faire pendant la Seconde Guerre mondiale avec les groupes et partis proches de l’idéologie ennemie, faisons de même. Cela fâchera les monarchies du Golfe (et leurs petits amis dans notre classe politique) et cela stimulera la colère de l’ennemi. Qu'il en soit donc ainsi. A l’extérieur, la France doit lutter, de toutes les manières possibles, contre les organisations djihadistes qui la menacent directement et aider les Etats locaux à neutraliser le phénomène.

Cet effort de longue durée suppose une volonté ferme et partagée. Il suppose bien sûr que l'Etat reprenne à son compte son rôle premier de protection des Français. Rappelons une nouvelle fois que si on faisait le même effort qu’en 1990, on consacrerait chaque année au moins 30 milliards d’euros de plus aux ministères régaliens.
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Pourquoi la France est plus touchée que ses voisins par le djihadisme ?

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Tout laisse penser que si la France est plus durement frappée que d'autres pays par le terrorisme islamiste, c'est parce qu'il existe sur son sol une minorité très active d'individus se réclamant de l'islam et qui a développé une haine obsessionnelle de son peuple, de ses valeurs et de ses institutions.

A cet égard, il faut arrêter de se demander, après chaque attentat, si le tueur était ou non un vrai musulman religieux. Ce débat ne rime à rien. Un terroriste islamiste est un terroriste qui se réclame de l'islam, même si cette revendication trouve davantage ses fondements dans un sentiment d'appartenance à une communauté culturelle et identitaire qu'à la puissance de sa foi.

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Rappelons-nous que la haine de l'autorité et de l'Etat poussent parfois des émeutiers à tirer au fusil sur des policiers du haut des tours. N'est-ce pas déjà une forme de terrorisme ?

Ce phénomène n'est pas compris ni accepté par les responsables politiques, encore moins les médias. Personne ne peut comprendre, en effet, qu'une société aussi attachée aux droits de l'homme et à l'égalité que la société française, aussi respectueuse de la liberté religieuse et d'opinion, puisse à ce point susciter autant de frustrations, de rancœurs et de haine. C'est mal comprendre les choses. Plus une société est ouverte et équitable, plus elle proscrit la discrimination, moins l'échec est toléré et accepté par ceux qui le subissent. Humilié et jaloux, celui qui ne parvient pas à réaliser ses ambitions personnelles ou à trouver des réponses à ses aspirations recherche des boucs émissaires et des alibis faciles. Pour ces terroristes vivant en France, notre pays est responsable de tous leurs malheurs. Et elle doit payer le prix fort.

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C'est écrit : nous vaincrons Daech en Irak, en Syrie et en Libye. Ce n'est qu'une question de temps. Mais il est fort à craindre que la violence islamisée lui survivra. Ceux qui nous gouvernent devraient en prendre conscience afin de nous protéger.
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