samedi, juin 25, 2016

Le Brexit gêne les USA

Le Brexit pose un problème aux USA.

La politique des Etats-Unis vis-à-vis de l'UE a toujours été limpide, depuis que la CIA a financé Jean Monnet et ses boys : l'Amérique veut une union européenne qui fonctionne mais mal, une Europe unie mais qui n'arrive pas à monter en puissance. Cette politique est tout à fait compréhensible et intelligente d'un point de vue américain.

Les européistes disent vrai quand ils disent qu'il veulent détruire les nations européennes  mais ils mentent quand ils disent qu'ils veulent construire une seule nation européenne. Ce qu'ils veulent, c'est détruire les nations européennes et s'arrêter là, laissant les ruines sous la domination des USA, qu'ils estiment plus pacifiques que nos vieilles nations belliqueuses (ce qui reste à voir).

Je ne parle pas là de discours ou de propos tenus. Je parle de faits, de décisions prises, de traités signés, d'accords engagés ou refusés.

Le Brexit fait perdre aux USA un des acteurs de cette politique mais ce n'est pas très grave : tous les européistes, y compris français (hein, les young learders), sont les complices, voire les promoteurs très actifs, de cet échec de la puissance européenne pour faire plaisir aux Etats-Unis. Tous les européistes, à part quels rêveurs marginaux, sont des traîtres (Vincennes ou Cayenne) (1). L'Amérique ne sera pas en peine de trouver des complices non-anglais, français, hollandais, danois, italiens, allemands ...

Non, le problème est ailleurs. Il est dans la possible disparition de l'UERSS. Les nations européennes dominées par Bruxelles elle-même dominée par Washington et Bildelberg, c'est tout confort.

Des nations européennes retrouvant chacune le sens de leur histoire, de leur culture, de leurs intérêts et de leur indépendance, là c'est beaucoup moins bisou pour les Américains. Certaines pourraient même avoir l'idée saugrenue de se rappeler, horresco referens, leur vieille alliance russe.

Il faut donc s'attendre à ce que les adversaires les plus acharnés du Brexit, ceux qui voudront le rendre très douloureux ou même l'annuler dans les faits, se trouvent aussi de l'autre coté de l'Atlantique. Et vu l'enjeu, tous les coups sont permis, aucun fair-play ou respect de la démocratie. Ils ont été pris par surprise. Pas deux fois. Les manoeuvres ont déjà commencé autour du nom du futur Premier Ministre anglais.

Mais ce n'est pas perdu d'avance : je pense que le basculement des USA vers l'Asie et un relatif désintérêt de l'Europe sont réels, d'autant plus qu'ils sont inspirés par des faits (déclin démographique, après-pétrole (2), ...).

Face à cela, pas la peine de verser dans l'anti-américanisme : toute tentative en ce sens serait caricaturée par les journalistes vendus et c'est inutile. L'affirmation tranquille mais constante de nos intérêts nationaux suffit à enrayer la mécanique européiste qui vient de se prendre un plomb dans l'aile. Soyons malins et sachons profiter en douceur du fait que le vent a tourné en notre faveur.

Et gardons les yeux ouverts.

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(1) : on notera, comme l'histoire est un éternel recommencement, qu'il ne manquait ni de pétainistes américanophiles, qui seraient passés avec joie de la soumission allemande à la soumission américaine, ni d'Américains pétainistes, à commencer par Roosevelt. Macron ou Juppé auraient trouvé tout naturellement leur place parmi les technocrates de Vichy.

(2) : si on se fout du pétrole moyen-oriental, l'Europe perd beaucoup de son intérêt stratégique comme base de départ pour le contrôle des bédouins.

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