mardi, octobre 13, 2015

Identité nationale : derrière la sainte colère d'Alain Juppé, le danger des arguments de supériorité morale

Identité nationale : derrière la sainte colère d'Alain Juppé, le danger des arguments de supériorité morale

Je le reconnais, je fais une fixette sur Alain Juppé.

Je sais bien qu'il se pourrait qu'il devienne président de la république. Je choisis mes ennemis haut. Tant qu'à faire.

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Ceux qui récusent la notion d'identité se rabattent sur ce que vous appelez l'argumentaire moral.

Roland Hureaux : Des réfugiés qui viennent en masse à nos frontières ne sont que des individus à accueillir, selon le principes évangéliques, dit Alain Juppé. Mais l'accueil d'un individu par un autre est une chose : l'accueil d'un groupe par un autre groupe qui craint de s'en trouver déstabilisé en est une autre. Ce sont deux registres différents. La morale est une affaire individuelle qui nécessite des adaptations dès que l'on passe au plan politique. Or dès qu'il s'agit de groupes, on entre dans la politique.

Quand on invoque la morale en politique, il faut toujours se méfier. Revenons aux origines de cet afflux de réfugiés : c'est principalement la guerre civile en Syrie. Mais pourquoi cette guerre civile a-t-elle eu lieu ? Parce que l'Occident l'a encouragée au nom du moralisme : il fallait abattre le régime Assad, le pire qui soit, disait-on, fut-ce en aidant les djihadistes, ce que la France fait en Syrie depuis quatre ans. Si on ne l'avait pas fait, Assad aurait rétabli l'ordre, de manière un peu rude, certes, mais la paix aurait été préservée. 250 000 morts en raison du moralisme occidental ! Même chose dans l'ex-Yougoslavie qui nous envoie encore des milliers de clandestins. Même chose en Libye où la morale a conduit à une intervention de l'OTAN qui aurait fait 120 000 morts.

Il se peut que les Français soient en effet plus lucides que leurs gouvernants. Cela arrive souvent aujourd'hui. Vous parlez de cohésion nationale : c'est ainsi qu'il faut poser la question. Et non pas en termes de capacité d'accueil, d'amour du prochain, de phobie ou de philie etc.

J'ajoute que le débat actuel occulte un autre aspect de la question : qu'est ce qui attire ces "migrants " en Europe ?

Quand on ne s'intéresse pas aux vrais problèmes des gens, y compris ceux des migrants, c'est qu'on ne les aime pas. Il est deux façons de ne pas les aimer : les rejeter sans examen ou bien alors prêcher qu'ils faut les accueillir sans chercher à savoir pourquoi ils sont là. Ces dernières semaines, poser cette dernière question, c'était déjà immoral. L'accueil est tenu par la gauche pour une obligation d'urgence ( l'"urgence humanitaire" chère à Kouchner, le grand ami de Paul Kagame) : surtout ne posons pas de questions.
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