lundi, août 31, 2015

Rémunération de Michel Combes : encore un chiffon rouge pour détourner l’attention

L’histoire de la rémunération de Michel Combes, je m’en fous, je ne suis pas socialiste, je ne suis pas jaloux.

C’est le problème des salariés et des actionnaires d’Alcatel, pas le mien, pas le nôtre.

C’est un grand classique des medias : agiter un chiffon rouge pour exciter les sentiments les plus bas et détourner l’attention.

La seule rémunération d’autrui que je me sens légitime à critiquer, c’est celle des fonctionnaires parce qu’elle est payée avec des sous qui me sont retirés sans mon accord, autrement dit volés. Là est le vrai scandale dont on essaie de nous détourner.

Vous trouvez la rémunération de Michel Combes indécente ? Pourquoi pas ? On peut en discuter.

Mais à condition qu'on discute d'abord des conditions de vie indécentes de ces politiciens et de ces copains de politiciens qui vivent comme des satrapes orientaux à nos frais, à commencer par le sommet de l'Etat jusqu'à la plus obscure intercommunalité où la moquette est si épaisse que l'on n'entend pas les endormis tomber de leur chaise.

La fortune d'un Bartolone n'est-elle pas mille fois plus scandaleuse que celle d'un Combes ? Mais là, personne ne proteste, personne ne crie au scandale.

Si les Français courent après les leurres qu'on leur agite sous le nez, ils méritent peut-être leurs malheurs.

Eric Verhaeghe remet les pendules à l’heure :

Alcatel: incorrigible France, incorrigible gauche


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Dans le cas de Michel Combes, l’enjeu est pourtant celui-là. L’intéressé a pris il y a deux ans la direction générale d’une entreprise en difficulté. Il l’a sauvée et l’a valorisée auprès de Nokia à 16 milliards €. En bout de course, il empoche 0,1% de la transaction sous forme d’actions de l’entreprise. C’est à la fois beaucoup et très peu, et les arguments « de gauche » ne manquent pas pour justifier cette opération: en quoi est-il choquant qu’un directeur général soit actionnaire de l’entreprise qu’il dirige? Cette association du travail au capital part plutôt d’un principe vertueux.

Mais, assez curieusement, la gauche française n’aime pas ce principe. Autant elle admire les fils de bonne famille, les héritiers, les jeunes gens bien éduqués, autant elle déteste les corsaires qui accèdent à la fortune par leur réussite professionnelle. Au fond, la gauche française est la première force conservatrice de France: dans l’esprit de ses membres, l’ordre social devrait être immuable et sortir de sa condition un crime lourdement puni. L’une des premières mesures de Jean-Marc Ayrault fut d’ailleurs de tripler la fiscalité applicable à l’épargne salariale.

[…]

Certes, 5 millions, ce n’est pas rien. Mais enfin, ramenés à son espérance de vie (il a 53 ans), cela nous fait un 200.000 euros annuels, hors intérêt. Cette somme est colossale pour le Smicard, mais elle est bien raisonnable par rapport aux rémunérations des hauts fonctionnaires du ministère des Finances… Entretemps, elle aura contribué à joliment financer le déficit public, et ce n’est tout de même pas négligeable.
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