mardi, mai 12, 2015

Les catholiques-zombies, cette horreur politique

Il y a un point où je suis en accord avec Emmanuel Todd, c’est lorsqu’il décrit François Hollande comme un «catholique zombie» (mes commentaires entre crochets) :

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L'homme se pense sans doute de gauche [n'en déplaise à Todd, François Hollande est sans conteste socialiste, tendance étatiste, européiste et clientéliste], et ne saurait facilement admettre que ses valeurs profondes demeurent celles de son enfance [Todd est-il totalement libéré des valeurs de son enfance ? Qu'y a-t-il de mal à garder les valeurs de son enfance ?]: hiérarchie, obéissance, matriarcat peut-être [j'ai déjà expliqué que François Hollande est une femme dans un corps d'homme ou un castrat]. Le dernier catholicisme fut en effet une religion de la mère, centrée sur le culte de la Vierge Marie, particulièrement dans l'ouest de la France.

Ce simple coup d'oeil à la carte d'identité religieuse du Président nous permet de comprendre bien des choses. Placé à la tête d'une nation en difficulté, le Président s'obstine à ne rien faire, à ne pas décider, à ne pas être grand, à rester, en conformité avec l'éducation qu'il a reçue, humble. Mais c'est bien cette modestie qui, dans sa version originelle, avait permis aux catholiques de l'armée française de ne pas trop gravement désobéir à la République durant l'affaire Dreyfus, ou à l'état-major de la Royale de saborder la flotte à Toulon le 27 novembre 1942. L'incapacité à décider ne vient pas, à l'Elysée, ainsi qu'on le suggère parfois, du radical-socialisme. Elle a une origine culturelle, collective, mais ce n'est en fait que l'une des virtualités de la subculture catholique, magnifiquement transmise à François Hollande, catholique zombie archétypal. Comme tant d'autres avant lui, il est né poussière, il redeviendra poussière [sauf que le catholique authentique, à l'inverse du catholique zombie, aura entretemps fécondé la terre de sa foi].
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Je rappelle que Staline était un ancien séminariste, comme quoi un chrétien (orthodoxe, je l'admets) zombie peut décider.

Les bretons aussi sont des catholiques zombies.

L’analyse des catholiques zombies a été faite il y a un siècle. Todd n'invente vraiment rien. C’est facile à comprendre en joignant Chesterton (1908 : Orthodoxie) et Le Bon (1905 : Psychologie du socialisme). Les vertus chrétiennes sont devenues folles, au sens où elles se sont détaché les unes des autres (la charité sans la foi).

Les socialistes catholiques zombies, à la Hollande ou à la bretonne, ont gardé l’idée de faire la charité et l’idée de l’universalisme, mais ils ont perdu d’autres idées : la charité est individuelle et non pas collective, le paradis n’est pas de ce monde, l’amour du prochain commence par l’amour concret autour de soi plutôt que l’amour lointain et abstrait de l’Autre, l’homme est pécheur la bonne conscience ne s’achète pas même par un vote socialiste,  la vie est un combat pour la Foi et le Salut  etc.

Il y a la sensibilité et le sentiment, mais il y a aussi la raison et la fidélité. Dis autrement : il y a Saint François d’Assise et Sainte Thérèse de Lisieux, mais il y a aussi Saint Thomas d’Aquin, Sainte Jeanne d’Arc et Saint Louis.

L’Eglise contemporaine est tellement faible en matière de doctrine qu’il arrive que des catholiques dont on n’a pas de raison de douter de la sincérité confondent l’Eglise avec une ONG et se comportent comme des catholiques zombies. Voir Koz, par exemple, qui (par hasard ?) est breton. Ceux-ci sont très irritants, car ils trahissent l’Eglise (de bonne foi ? Expression intéressante dans ce contexte). L’ennemi intérieur est toujours plus difficile à combattre.

Ces considérations ne concernent pas que les catholiques (1), désormais quelques pourcents de la population qui vit en France (je n’ose écrire «française»).

Nous vivons dans un pays de culture catholique. Son histoire, ses paysages, sa langue, ses traditions sont modelés par le catholicisme. En comprendre les dérives et les dévoiements est indispensable.


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(1) : bien entendu, par «catholique», j’entends «catholique pratiquant». La notion de «catholique non pratiquant» est absurde. Plus juste est l’expression «de culture catholique».

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