samedi, février 21, 2015

Les députés au front

Est-ce populiste de se demander ce que feraient nos actuels députés ?

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Frédéric Chevillon, député des Bouches-du-Rhône, tué à l'ennemi aux Eparges le 21 février 1915, s’était engagé le 1er août 1914 au 44e régiment d’infanterie territoriale, en même temps que son collègue de la Meuse, André Maginot. Ils retrouvent tous les deux leur ami Léon Abrami, député du Pas-de-Calais. À leur demande, ils sont aux avant-postes et bientôt en première ligne. Tous les trois prennent part à de nombreuses reconnaissances chargées de renseigner le commandement sur les positions ennemies. André Maginot est rapidement convaincu que la constitution d’un groupe de reconnaissance permanent, avec des éléments soigneusement choisis et un effectif suffisant pour qu’à tout moment une patrouille soit disponible, est une solution à mettre à l’épreuve. La « patrouille Maginot » est rapidement formée.

Elle comprend 20 soldats, sous les ordres de Maginot. Bien vite, les trois compères sont promus caporaux. Chevillon qui est nommé sous-officier puis sous-lieutenant est affecté au 132e régiment d’infanterie. À partir du 25 octobre, le 132e tient le secteur des Éparges, en Argonne, théâtre d’une des luttes les plus meurtrières et les plus pénibles de toute la guerre. L’ennemi s’acharne pour la possession de la crête, les attaques et les contre-attaques, les combats corps à corps et à la grenade, sous un bombardement d’obus de tous calibres et sous l’écrasement des torpilles, se renouvellent, sans arrêt, pendant une période de cinq mois dans les conditions les plus pénibles. Au cours des journées du 17 au 21 février, le 132e RI perd plus de 200 hommes. Même le chef de corps de ce régiment, le lieutenant-colonel Louis Bacquet, trouve une mort glorieuse au combat. Licencié en droit, administrateur civil, Frédéric Chevillon avait été chef de cabinet du ministre de la Marine, Théophile Delcassé, entre 1911 et 1912. Il était aussi le fils du député-maire d’Allauch, Joseph Chevillon (1849-1910). Il siégeait sur les bancs de la Gauche radicale qui, à l’inverse de ce que son nom peut indiquer, était un groupe centriste.
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