vendredi, février 27, 2015

La somme de toutes nos lâchetés

Les sujets ci-dessous sont parents car ils pointent tous une de nos lâchetés.

♗ La moitié des Français favorable à la peine de mort : un bilan accablant pour Taubira


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♗ Salon de l'agriculture : on n'a même plus le droit de boire un coup

Nous sommes très proches du puritanisme anglo-saxon, et comme celui-ci est très proche de la pudibonderie islamique … Houellebecq a tout compris.

Comme je l'ai déjà écrit, nous avons pris l'habitude la soumission à la dictature socialiste « républicaine », quand elle deviendra Ripoublique Islamique Modérée du Frankistan, il n'y aura pratiquement rien à changer, les cantines, l'habillement et les jours fériés seront déjà hallal. Le trou est déjà fait, il n'y aura même pas besoin de vaseline pour que ça passe.


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Parlementaires français à Damas : «La diplomatie ne se fait pas avec ses amis»

Extrait :

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont fait l'énorme erreur de fermer l'ambassade, qui était pour nous la place où nous pouvions parler au régime et surtout obtenir des renseignements. Le gouvernement français par la voix de Laurent Fabius traite la Syrie comme si elle était l'ennemie de la France. Bachar el-Assad n'est pas l'ennemi de la France.

[…]

La quatrième condition est de préserver les intérêts de la France. En Libye, le général Kadhafi, nous offrait plusieurs avantages, dont celui de pourchasser les islamistes et d'empêcher les trafiquants d'êtres humains d'atteindre la Méditerrannée. Des hommes politiques comme Alain Juppé, Nicolas Sarkozy ou Laurent Fabius devraient prendre en compte les intérêts à long terme du pays qu'ils servent. Nos intérêts sont aujourd'hui desservis par le fait que le général Kadhafi ne tienne plus la Libye. En ce qui concerne Bachard el-Assad, la position française est intenable car elle ne prend pas en compte la notion d'ennemi principal. Notre devoir est d'aller tuer les gens qui viennent devant nos écoles pour assassiner nos enfants. Notre devoir est d'aller tuer les gens qui nous obligent à mettre des hommes en armes devant chaque école juives, chose qui n'a pas été faite depuis 1791, date de l'intégration de la communauté juive dans la nation, parfaitement intégrée depuis.

Voilà pourquoi je ne voterai jamais Hollande, Sarkozy, Fabius ou Juppé : ils ont commis trop d’erreurs trop graves.

Voici un commentaire que j'ai commis sur le même sujet chez Philippe Bilger :

La realpolitik est souvent à courte vue mais le droit-de-l'hommisme sélectif (nous sommes les fidèles alliés de l'Arabie Saoudite et du Qatar) est ridicule et tout juste bon pour les gogos (il y en a au sommet de l'Etat).

Nos alliés possibles sont la Syrie, la Russie, l'Egypte si elle reste nationaliste, l'Iran, Israël et la voiture électrique. Autrement dit, un axe anti-pétromonarchies sunnites. Nous sommes très loin de la politique arabophile de Sarkozy-Hollande et anti-juive du quai d'Orsay.

Ne vous étonnez pas que je mette Israël et l'Iran dans la même ligue : au-delà des rodomontades de façade, ces deux pays, malgré des conflits bien réels, savent qu'ils ont des ennemis communs.

Le sunnisme et son ambition de constituer une mondialisation concurrente de la mondialisation occidentale sont aujourd'hui les plus gros facteurs de trouble de la paix dans le monde.

J'ajoute que je suis très troublé par l'attitude complaisante des Etats-Unis vis-à-vis de ce sunnisme qui fout la merde un peu partout dans le monde.


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♗ Des centaines de Chrétiens enlevés par l’Etat islamique : lesr essorts d’une curieuse indifférence

Extrait :

Bertrand Vergely : Il faut comprendre le climat mental dans lequel nous évoluons depuis des dizaines d’années. Quand j’interroge mes élèves au sujet de la religion, tous me répondent que celle-ci est le mal sur la terre, toutes les guerres étant de leur faute.

Quand j’écoute le monde autour de moi, quand il est question du christianisme, la réaction est immédiate. Le christianisme et en général le judéo-christianisme = culpabilité. Résultat, dans l’esprit des gens comme de la majorité des journalistes, christianisme = mal = culpabilité. Et par extension, christianisme = fascisme. D’où, cette conclusion inconsciente : le christianisme étant fasciste on ne parle pas de ce qui arrive aux chrétiens, parler d’eux revenant à défendre le fascisme.

Des musulmans se feraient massacrer par des chrétiens ? Croyez-moi on en parlerait. Des chrétiens se font massacrer par des musulmans ? On n’en parle pas. Et, quand on en parle, c’est comme lors des attentats contre Charlie hebdo, pour expliquer que le terrorisme n’a rien à voir avec l’Islam. Nous vivons une propagande antichrétienne, le but de notre société étant d’éradiquer son passé chrétien.

Quand on veut mentalement liquider le christianisme il est fatal que pratiquement on ait du mal à parler des chrétiens que l’on liquide, le désir de liquider mentalement le christianisme étant plus fort que les chrétiens qu’on liquide pratiquement..


Vous voulez faire quelque chose pour les chrétiens d’Orient ?

Allez dans une église et priez pour eux.

Vous en profiterez pour découvrir des choses étonnantes, pas toutes pour votre plaisir : beaucoup de catholiques français sont comme les post-modernes les souhaitent : mous, soumis, bien-pensants, altruistes au point de se renier, on croirait quelquefois une cellule du PS (l'altruisme sincère en plus).

Mais vous verrez aussi qu’ils ne sont pas tous comme cela, loin de là, il y en a aussi des actifs, solides, qui savent qui ils sont. Ils sont certes à contrecourant du clergé mais est-ce grave ?

Et, puis, vous pouvez toujours vous convertir à l’orthodoxie.

Destruction de sites historiques par l'EI ou la révolution culturelle djihadiste

Extrait

Au-delà du fanatisme iconoclaste religieux, n'y-a-t-il pas aussi aussi une dimension totalitaire dans ces actes?

Oui, il y a une volonté d'éradication du passé comme si les islamistes voulaient refaire l'humanité à neuf. A travers l'application rigoureuse de la charia, ils cherchent à créer une société nouvelle et un homme nouveau. On peut faire l'analogie avec la révolution culturelle chinoise et la volonté des gardes rouges d'éradiquer tout héritage culturel et artistique, de faire table rase du passé. Il s'agissait d'araser complètement le paysage de toute mémoire. On se souvient aussi de la formidable rage de certains révolutionnaires français que l'abbé Grégoire avait dénoncé.

Pour la première fois, les djihadistes ont filmé leurs destructions. Que cela signifie-t-il selon vous ?

La diffusion des images vise à atteindre l'opinion occidentale en la touchant dans ses ressorts les plus profonds. Il s'agit de terroriser les esprits en disant: «Nous sommes les radicaux des radicaux, nous ne ferons grâce de rien...»

Au moins, nous savons qui nous combattons.

Enfin, pour vous remonter le moral et vous montrer que tous les évêques de France ne sont pas des chiffes molles socialistes (même si, hélas, beaucoup trop le sont), une opinion de Mgr Ravel, évêque aux armées, dans la revue diocésaine, qui intéressera au-delà des fidèles :


LA GUERRE COMPLIQUÉE

La guerre. Son nom est aujourd’hui prononcé. Mettre un mot sur la réalité est gagnant. Mais de quelle guerre s’agit-il ?

Dans toute guerre, la tendance facile consiste à se mettre dans le camp du bien contre des ennemis empêtrés dans celui du mal. Ainsi nous plaçons-nous dans le camp de la liberté contre l’islamisme obscurantiste. Mais concrètement est-ce aussi simple ? En luttant contre le terrorisme à revendication religieuse, en face des islamistes, sommes-nous pour autant dans le camp du bien tout pur ? Ne risquons-nous pas d’être aspirés dans une spirale libertaire et suicidaire avec qui nous partageons le même combat, contre le terrorisme, mais pas nécessairement les mêmes certitudes ? Dans la Résistance, il y avait de nombreux communistes. Pour autant, devions-nous adhérer à l’idéologie communiste en résistant contre le nazisme ? Nous y sommes.

Voilà que, dans la guerre naissante, la peur nous saisit d’être pris à revers… Le chrétien se sent jeté précipitamment dans la zone de no man’s land où s’échangent les tirs d’obus. Il rampe au milieu des mines et autres barbelés, entre deux tranchées adverses d’où pleut la mort. Sa place au cœur de la bataille se résume alors à aller chercher les blessés pesant sur la boue tandis que deux idéologies terribles, deux pensées de mort, deux camps inhumains s’affrontent au dessus de sa tête. Il sait qu’il en sera la première victime, dans la foulée de son Maître, l’Agneau de Dieu qui l’envoie comme une brebis au milieu des loups.

Pris pour un ennemi par les deux côtés, il recevra la mort de l’innocent, brancardier du monde, titubant entre les corps, pour la dignité du mort et le salut du blessé. Voilà que, avec inquiétude, nous découvrons que notre guerre n’est pas simple ; qu’il nous faut choisir notre camp ; que nous nous armons contre le mal manifeste sans prendre position pour le mal sournois. Le chrétien se sent pris en tenaille entre deux idéologies.

D’un côté, l’idéologie qui caricature Dieu au mépris de l’homme. De l’autre, l’idéologie qui manipule l’homme au mépris de Dieu.

D’un côté, des adversaires déclarés et reconnus : les terroristes de la bombe, vengeurs du prophète. De l’autre côté, des adversaires non déclarés mais bien connus : les terroristes de la pensée, prescripteurs de la laïcité, adorateurs de la République. Dans quel camp se situer comme chrétien ? Nous ne voulons pas être pris en otage par des islamistes. Mais nous ne souhaitons pas être pris en otage par des bienpensants. L’idéologie islamique vient de faire 17 victimes en France. Mais l’idéologie de la bienpensance fait chaque année 200 000 victimes dans le sein de leur mère. L’IVG devenue droit fondamental est une arme de destruction massive. Alliés pour la France avec d’autres, nous devons faire front contre les attaques terroristes explicites. Mais, pour autant, nous ne devons pas cautionner les folies de l’euthanasie, du mariage pour tous et autres caricatures de Charlie-Hebdo. Que faire ?

L’histoire n’est pas neuve. Il s’agit de faire corps avec son pays, mais de refuser les idéologies qui le traversent. Etre russe, sans être soviétique, chinois sans être communiste, allemand sans être nazi. Les idéologies ne font que passer. Au regard de l’histoire, leur durée de vie est plus courte que leurs propagandistes ne le pensent.

Bien avant, les prophètes eurent la même attitude : tout en se rangeant du côté du peuple d’Israël, ils en dénonçaient les perversions. L’invasion des babyloniens n’empêche pas Jérémie de protester contre les idolâtries du peuple dont il partage la destinée. Né vers 650 avant J.C., Jérémie va connaître la période tragique de la ruine par morceaux du Royaume de Juda alors concentré autour de Jérusalem. En 587, Jérusalem est prise par les babyloniens, le Temple est incendié, la population déportée. Passionné par Juda, passionné par Dieu et pour son peuple, Jérémie fulmine aussi bien contre Juda que contre les nations païennes.

La première partie du livre contient des menaces contre Juda et Israël (1, 1 à 25, 13), la deuxième partie contre les nations, les peuples adverses (25, 13 à 25, 38 et 46 à 51). Les autres passages sont essentiellement biographiques, Jérémie y révèle ses souffrances. Il fait corps avec son peuple : il souffre de tous ses membres de son infidélité mais il en reste solidaire jusqu’au bout. A ce qu’il me semble, à ce point de mes réflexions, j’ose affirmer qu’épouser la cause de Dieu pour sauver l’homme ne signifie pas : Refuser de servir son pays. S’éloigner des combats jugés fugaces pour l’éternel Royaume. Refuser la loi des corps et des esprits qui naissent et grandissent dans la lutte.

Mais je crois pouvoir dire qu’épouser la cause de Dieu pour sauver l’homme signifie : Reconnaître toutes les idéologies, leur virulence, leur opposition (souvent l’une révèle l’autre). N’en suivre aucune : les dénoncer symétriquement et systématiquement. Ne pas en construire une autre, à mi-chemin entre les deux. Et pour cela, il y a une discipline à pratiquer : Se méfier des idées, de toutes les idées surtout enveloppées de croyances, voire de christianisme.

Les idées tuent, elles sont les idoles modernes auxquels on sacrifie l’homme libre. Aller vers l’homme concret, individuel, de chair et d’os : tant d’idéologies humanistes organisent les génocides au nom de leurs principes. Que de morts au nom de la vie, que d’emprisonnements au nom de la liberté ! Ce chemin de l’homme concret conduit à Dieu. Le chrétien n’est pas apatride : sur terre, il appartient à des communautés dont deux sont d’institution divine, la famille et la nation. Où en sont-elles ?

De cette discipline découlent trois missions concrètes, c’est le camp du chrétien et son action particulière dans la guerre : Il va à l’homme individuel. Il va vers lui, en épousant ses joies et ses espoirs… tout ce qui le rapproche de cet homme blessé lui convient mais le partage de la même misère est le meilleur raccourci pour aller à l’autre.

Il défend la famille. Car c’est la première communauté d’hommes et de femmes concrète qu’il rencontre et sans laquelle il finit par imploser dans sa solitude. Le pape François aux Philippines (16.01.2015) s’écrie : «Comme nous avons su dire non à la colonisation politique, nous devons dire non à toute forme de colonisation idéologique qui viserait à détruire la famille. »

Il prend part à la dynamique de son pays. Et s’il doit combattre dans les rangs de son armée, il le fait sans honte et sans retenue. Car se faisant, il ne prend pas la cause de telle ou telle idéologie semée dans sa nation ; les poilus de 14 ne prenaient pas fait et cause pour l’anticléricalisme régnant en se battant pour la France. Le catholique allemand devait être dans les rangs allemands et le catholique français dans les rangs français. La cause de l’homme, le camp de Dieu s’incarne ainsi dans l’homme, la famille, la nation. A nous de nous intégrer à fond dans l’homme, la famille et la France.

Guerre compliquée, donc, parce que nous sommes courageux mais aussi lucides. Nous voulons défendre la France mais sans être pris en otage par une revue de misère. Nous voulons nous opposer au terrorisme islamique sans donner raison au terrorisme contre Dieu.

Nous serons courageux avec les autres mais nous serons lucides pour les autres en questionnant.

Par exemple, à force de laïcité (agressive) n’avons-nous pas laissé le saint Nom de Dieu entre de bien mauvaises mains ? A force de le cacher dans un placard, n’avons-nous pas laissé le saint Nom de Dieu moisir en milieu de haine ? Certaines questions feront mal à nos élites, docteurs de la Loi, gardiens du Temple.

Comment aussi demander aujourd’hui à des musulmans droits et de bonne volonté de s’intégrer à une France qui leur est présentée comme une somme de valeurs libertaires, irréligieuses, amorales ? L’intégration en France ne doit pas présupposer l’assimilation à des valeurs déifiées et erronées. On peut, on doit demander l’intégration à la France mais pas à la caricature de la France. L’intégration, par ailleurs, fait peur à certains au motif que chacun doit rester avec sa culture, sa religion etc. On pourrait en rire en d’autres circonstances : en république laïque, l’intégration n’impose aucune religion ou changement de religion ! Et donc pourquoi revenir sans cesse sur cette conjugaison religion-intégration ? Intégration signifie faire corps ensemble, comme la main, le foie, le cœur ne s’intègrent au corps qu’en réunissant leur force pour la vie de la personne totale. Quand un soldat français musulman combat et meurt pour la France, lui a-t-on demandé de renoncer auparavant à sa culture et à sa religion ?

La position, je parle là en militaire, sera inconfortable. Mais avec la Grâce, elle ne sera pas intenable. Seul notre courage validera notre lucidité aux yeux des autres. Seule notre lucidité validera notre courage aux yeux de Dieu.

+ Luc Ravel






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