jeudi, septembre 04, 2014

Valérie a des dents et elle mord

Valérie Trierweiler pousse jusqu'au bout la logique de la démocratie représentative.

Les cris d'orfraie des politiciens - qui montrent là une solidarité corporatiste de la plus belle eau - vis-à-vis du bouquin de Valérie Trierweiler me semblent rater un point essentiel.

Nous sommes en démocratie représentative, on élit un homme, et non un programme. Il n'est donc pas illégitime de s'attacher à la personnalité, au caractère et à l'intimité des politiciens. Il faut juste faire preuve de mesure.

Or, il se trouve que les politiciens eux-mêmes ont personnalisé la campagne présidentielle de manière démesurée. Il n'est donc pas illogique qu'ils se reçoivent en retour un voyeurisme démesuré. Pour désamorcer cette tendance destructrice, il faut aller à rebrousse-poil du mouvement de fond et dépersonnaliser le pouvoir. On en revient à mon idéal suisse. Je ne pense pas que les politiciens français soient capables de le faire.

Ceci étant dit, le comportement de Valérie Trierweiler est indigne. Hélas, il est à l'image de son milieu : sans foi, ni loi, sans pudeur, sans droiture. François Hollande et elle faisaient bien la paire.

Le mépris de François Hollande pour les pauvres ne m'étonne pas, je n'ai d'ailleurs pas besoin de Valérie Trierweiler pour le connaître. Il apparaît de manière tout à fait publique et officielle dans les discours et dans les décisions. Ce n'est pas un hasard si "populiste" est devenu l'insulte suprême. La morgue et le mépris de la classe dirigeante, et spécialement de sa composante de gauche, sont déjà bien documentés.

François Hollande paye une erreur profonde : ne pas s'engager, ne pas se marier et, cependant, tricher, faire comme s'il s'était engagé quand même. Je l'avais dit à l'époque : soit il se marie et Valérie Trierweiler a sa place à l'Elysée, soit il ne se marie pas et elle n'a pas sa place à l'Elysée. Il a choisi de ne pas choisir quand le choix était nécessaire.

Bref, il a fait du Hollande.

Le mépris que la classe dirigeante a pour le peuple n'a d'égal que le mépris en retour dont le peuple asperge ses dirigeants. C'est situation délétère peut-elle durer ? Hélas, l'histoire montre que oui, il peut s'installer sur une longue durée un mépris réciproque entre le peuple et ses dirigeants. Cela n'est jamais bon. Toute maison divisée contre elle-même périra.

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