lundi, juillet 28, 2014

Vivement la mort du tourisme

Tourisme pour tous, comment la modernité a tué le voyage

Depuis quelques années, j'ai un point de vue (que j'ai découvert être celui de Chesterton) : le tourisme est un divertissement pascalien. On recherche l'exotisme à l'étranger parce qu'on est trop lâche pour affronter sa vie quotidienne. Rien de bien original.

Je sais que certains vont contester ce point de vue.

En tout cas, il y a une chose dont je suis certain : le tourisme n'apprend absolument rien au touriste. Il n'a pas besoin d'aller à Angkor pour ressentir une émotion esthétique, Notre Dame de Paris y suffit amplement. Et celui qui n'est pas ému par Notre Dame de Paris ne le sera pas plus par Angkor, sauf qu'il aura payé le billet d'avion et que, pour ce prix, il simulera l'émotion.

Et les gens qu'on rencontre en voyage ? C'est la même chose : je ne vois pas l'intérêt qu'il y a à faire quinze heures d'avion pour aller voir un moine bouddhiste alors qu'à une heure de voiture de Paris, vous pouvez aller voir un moine trappiste qui sera ravi de vous accueillir, et dans une langue que vous comprenez (j'espère).

Il y a dans le touriste et dans son expression «j'ai fait» tel ou tel pays, qui en réalité s'est très bien fait sans lui, merci, une naïve vanité.

Vous me direz : «Tu nous la bailles belle ! Avant de critiquer les voyages, tu as beaucoup voyagé».

Certes. J'en ai simplement tiré que l'intérêt des voyages n'est pas de former la jeunesse, mais d'apprendre que les voyages sont très surfaits et n'ont aucun intérêt. Tout le monde devrait voyager jeune, afin d'être tôt déniaisé du rêve des voyages et de passer à autre chose.

Vous me direz encore que j'exagère, que les voyages ne sont pas si vides que je le prétends. C'est vrai, les voyages ont un petit attrait exotique, mais c'est très superficiel. Quant à ce qui compte, l'humain, l'art, le divin, que les voyages peuvent-ils apprendre que vous ne trouviez dans un rayon de quelques kilomètres autour de chez vous ?

J'en ai tiré les conséquences : depuis quelques années, nous ne voyageons plus qu'en France, et, si nous allons au bout de mon raisonnement, dans quelques années, nous ne devrions plus sortir de notre ville.

Mais vous avez des excuses si vous connaissez une hôtesse de l'air dans ce genre :


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