mardi, mai 06, 2014

C'est la faute au méchant libéralisme

L'anti-llibéralisme paraît l'opinion la mieux partagée de France.

J'avoue que j'ai beaucoup de mal à comprendre ceux qui nous expliquent que tous les maux économiques et sociaux de la France viennent du méchant libéralisme.

Tout d'abord, je dois avoir la vue basse : je vois très peu de libéralisme dans un pays à 58 % du PIB de dépenses publiques. Je vois du capitalisme de connivence, bureaucratique et technocratique, mais c'est très différent du libéralisme. Par exemple, il n'y a rien de libéral à sauver avec l'argent du moutontribuable des banquiers incompétents mais bien connectés.

Même en admettant qu'il y ait du libéralisme économique en France, je ne comprends pas par quelle malédiction ce libéralisme qui a fait la prospérité de la Suisse, du Canada, de la Suède, du Chili, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et aussi de la France du Second Empire ferait le malheur de la France de 2014. Vivrions nous dans un univers parallèle où les lois de l'économie, point si nombreuses, seraient différentes du reste du monde ?

La vérité, l'amère vérité, c'est que notre classe jacassante, avant d'avoir un problème moral qui, certes, existe, a un problème d'intelligence : elle ne sait pas, elle ne comprend pas, elle n'a pas les outils intellectuels.

Alain Madelin insiste souvent sur ce point : ce n'est pas un problème de courage, savoir ce qu'il faut faire et ne pas oser, c'est plus profond, ils ne savent pas quoi faire. Par exemple, ils nous répètent tous comme des perroquets les 3 % de déficit public, mais ils n'ont aucune idée de la réflexion qui amène à se dire qu'il ne faut pas que l'Etat occupe une place trop importante et des techniques et moyens, cohérents avec cette analyse, qui permettent de réduire cette place de l'Etat.

Rappelons que Ronald Reagan et Magaret Thatcher avaient réfléchi, médité et mûri leur libéralisme, il n'arrivait pas comme une envie de pisser, parce qu'un «communicant» avait suggéré l'idée.

On serait bien en peine de trouver un politicien ou un haut fonctionnaire français qui médite et, si, par miracle, il le faisait, ce serait avec les mauvaises idées. ENA ne signifie pas Ecole Nationale de l'Entreprise mais Ecole Nationale d'Administration, tout est dit.

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