jeudi, août 29, 2013

Les «frappes humanitaires» et la notion de «crime contre l'humanité» : une régression du droit international

Les «frappes humanitaires» et la notion de «crime contre l'humanité» sont une régression du droit international.

En effet, la notion de «crime contre l'humanité» est extrêmement floue et permet de se passer de tous les instruments du droit international : pas de déclaration de guerre, pas de passage à l'ONU.

Elle ouvre la porte à l'arbitraire le plus complet, comme nous le constatons aujourd'hui. Elle justifie tout et n'importe quoi.

Gazer des civils, c'est dégueulasse, c'est criminel, mais est-ce un «crime contre l'humanité» qui exige qu'on cesse tout questionnement et qu'on fonce dans le tas sans réfléchir ?

J'abhorre le sentimentalisme qui mène l'escalade guerrière contre la Syrie et qui occulte toute réflexion. La situation au Moyen-Orient est extrêmement complexe et l'on invoque le «crime contre l'humanité» pour nous imposer une action simpliste, en nous en cachant farouchement les tenants et les aboutissants.

On nous prend pour des cons et c'est désagréable.

C'est pourquoi je renouvelle mes questions à M. Hollande :

> quelle est la stratégie de la France au Moyen-Orient ? Où est son intérêt ?

> comment les événements de Syrie s'incrivent-ils dans cette analyse ?

> en vertu des réponses aux deux questions précédentes, qu'est-ce qui justifie une intervention armée, ouverte ou secrète, de la France en Syrie ?

Je crains qu'on ne nous donne pas les réponses et, pire, je crains que ces réponses n'existent pas. Parce que la France n'a pas de stratégie au Moyen-Orient, qu'elle n'a pas d'analyse propre de la situation et qu'elle ne sait plus que suivre le sens du vent médiatique du moment, vent qui vient de Washington.

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