mercredi, juin 27, 2012

Syrie : on nous refait le sketch


C'est hélas toujours le même sketch, puisque nous n'apprenons rien de nos erreurs passées, et même nous ignorons que ce sont des erreurs.

On nous impose, par un bourrage de crânes de reportages partiaux, une vision qui colle à un schéma pré-existant : les gentils rebelles contre la méchante dictature. D'aillleurs, comme il est difficile de faire passer les rebelles pour de vrais gentils, on insiste sur la méchante dictature. Les termes "épuration ethnique" devraient surgir bientôt.

On nous a tellement fait le coup du Kosovo à la Libye que nous devrions en être blasés.

La ficelle est grosse, mais plus c'est gros, plus ça passe : si une dictature sanguinaire, c'est mal, pourquoi se focaliser sur la Syrie et non sur les multiples dictatures africaines ? Parce qu'une intervention en Syrie sert des politiques et des intérêts (cela fait mal de lire -article en lien- que les Européens sont les idiots utiles de l'islamisme, mais c'est vrai) que ne sert pas une intervention en Afrique.

On n'est pas obligé de consentir à être les dindons de la farce de cette mascarade.

Alors ?

Alors, la Syrie est un pays divers, vous savez, cette fameuse diversité dont on nous serine qu'elle est une chance pour la France, et, sans un pouvoir fort, ce pays explose en une guerre civile. La question est de savoir si la dictature de la minorité alaouite, autour de laquelle se rassemblent d'autres minorités, vaut mieux que la dictature de la majorité sunnite. Pour moi, la réponse est positive : je crains que la majorité soit plus oppressive que la minorité.

Et l'intérêt de la France ?

C'est marrant : on nous tartine à longueur de médias sur la Syrie et nulle part je n'entends cette question qui devrait être la première, voire la seule (parce que, si l'intérêt de la France n'est pas en jeu, pourquoi se mêler des affaires syriennes ?). Il est vrai que le patriotisme et le souci de la France ne sont pas en tête des préoccupations des journaleux, la place est prise par l'argent, la vanité, la notoriété, avec qui coucher pour devenir quelqu'un.

Je ne pense pas qu'il soit dans l'intérêt de la France d'avoir un gouvernement islamiste en Syrie, dernier pays laïc de la région. Mais qu'en pensera notre gouvernement de buses ?

Finalement, la seule chose qui nous retient de faire trop de conneries, c'est l'impossibilité d'une intervention militaire. Je préférerais que cela soit l'intelligence qui nous retienne.

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