mercredi, février 08, 2012

La dépossession



Les invités ne comprennent pas Richard Millet.

Moi, ce sont les invités que je ne comprend pas : à les suivre, l'identité collective (1) ne serait ni raciale, ni culturelle, ni religieuse. Autrement dit, à leurs yeux, l'identité collective est vide de substance. Bref, elle n'existe pas, elle est un fantasme.

Or, un tel point de vue est une aberration, tant au regard de l'histoire que de notre monde contemporain. Les hommes se regroupent naturellement par race, par religion et par culture. Prétendre le contraire est une folie de quelques millions d'occidentaux, probablement minoritaires même dans leurs pays.

Ils me font penser aux êtres dégradés d'Aristote (2). Ce sont des zombies, il leur manque une dimension humaine essentielle.

Ils vivent une chimère d'homme nouveau, que seule une prospérité hors du commun permet, qui ne résiste pas à l'épreuve : imaginez demain une guerre civile, une épidémie durable, un cataclysme prolongé. C'en serait vite fini des «citoyens du monde», ils se retrouveraient «citoyens» de leur pays, peut-être même de leur village, de leur communauté, de leur race.

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(1) : car Richard Millet parle d'identité collective quand il dit qu'il ne se sent plus chez lui en France. Ce n'est pas faire injure aux Africains musulmans que de dire que la France est blanche, chrétienne et de culture grecque et latine.

(2) : «La Cité fait partie des choses naturelles et l’homme est par nature un animal politique. Celui qui est sans patrie est soit un être dégradé, soit un être au-dessus des normes humaines. Il est comme celui qui est injurié par Homère, sans lignage, sans loi, sans foyer.»

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