mercredi, novembre 16, 2011

Maurice Bardèche, Rémy et l'anti-conformisme

Je suis en train de lire Sparte et les sudistes, de Maurice Bardèche.

Maurice Bardèche était le beau-frère de Robert Brasillach, fusillé à la Libération.

Il ne s'est pas mêlé de politique pendant la guerre, mais est devenu un ardent défenseur du fascisme après-guerre ! Je ne partage pas ses idées, mais ce genre de personnalités, à contre-courant du carriérisme ambiant, qui accorde plus d'importance aux idées, à leur Vérité, qu'au confort matériel, me soulage de la médiocrité actuelle.

J'ai un exemple beaucoup plus cher à mon coeur : le colonel Rémy. Gaulliste dès juin 40 quand presque tout le monde était pétainiste, il n'a rien trouvé de mieux que se déclarer pétainiste après-guerre, quand tout le monde courait après les brevets de gaullisme, auxquels il avait plus de titres que la plupart de ceux qui en faisaient commerce.

Nos chasses à l'homme médiatiques ont d'étranges indulgences (mieux vaut être un écolo pédophile qu'un curé pédophile), mais elles sont implacables, une fois lancées. Nous n'avons plus assez d'insouciance, nous nous prenons trop au sériex, pour ne pas pousser la chasse jusqu'à l'hallali.

Je ne crois pas que l'anti-conformisme d'une personne publique soit encore possible de nos jours. Je parle bien évidemment du vrai anti-conformisme, qui choque les bobos des medias, pas la rebellitude à deux balles de certains people.

Imaginez, par exemple, un zartiste engagé qui nous expliquerait posément les raisons qu'il a d'être raciste ou de penser que la place des femmes est au foyer, obéissantes aux hommes. Sa mise à mort sociale, médiatique et commerciale ne pendrait pas une journée.

Les propos sont normalisés, personnalités s'affadissent (c'est l'individualisme sans l'individualité de Dalrymple) et notre monde devient chiant.

Mais il y a pire que ce déplaisir : le débat public est tué, la réflexion est paralysée et l'action rendue impossible.

L'immigration en est un exemple frappant : voici un bouleversement de la population comme la France n'en a pas connu depuis mille trois cents ans et les seuls propos admissibles dans l'espace public sont «l'immigration, c'est très bien, il en faut beaucoup plus» (vraie gauche) et «l'immigration, c'est bien, il en faut plus mais cela peut poser à la marge quelques problèmes» (fausse droite). C'est tout de même stupéfiant ! Surtout quand on songe que le Japon montre tous les jours que l'option de se passer d'immigration n'est nullement une fantaisie. Hé bien, cela ne sera même pas débattu, la question ne sera pas posée.

Bien sûr, je fais dans la facilité en prenant cet exemple. Mais il en est mille autres. La conclusion c'est qu'à force de restreindre le débat public, nous devenons collectivement cons.

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