samedi, mai 21, 2011

L'aviation, rude école de modestie

Renaud Ecalle, pilote exceptionnel, est décédé le 3 octobre 2010 dans un accident aérien, avec son épouse et leurs deux enfants.

Le rapport du BEA est sorti. Il confirme ce que beaucoup d'entre nous pressentaient.

Le Jodel DR1050 « Ambassadeur » F-BKBZ avec ses quatre occupants « a heurté le relief en descente rectiligne, dans la couche nuageuse », indique le BEA qui souligne qu’ « aucun document météorologique n’a été retrouvé à bord de l’avion ». Un pilote de l’EVAA, interrogé par les enquêteurs affirme que Renaud « consultait principalement les METAR et utilisait rarement les cartes de prévision TEMSI, de vent et les TAF. Il manifestait peu de confiance dans les prévisions météorologiques ». Il ajoute que Renaud « avait pour habitude d’utiliser son iPhone pour obtenir ces informations en vol ». Les enquêteurs ont noté que « la fonction internet du téléphone a été utilisée pendant la majeure partie du vol ». Ils concluent que « l’utilisation en vol de son iPhone, avec possibilité de consulter des informations météorologiques, de communiquer et éventuellement d’utiliser d’autres applications telles que le positionnement, pouvait lui donner un sentiment de sécurité supplémentaire».

«L’accident résulte, d’une préparation du vol insuffisante, d’un choix de l’aérodrome de déroutement basé sur des considérations logistiques ayant amené le pilote à poursuivre le vol dans des conditions météorologiques très dégradées et incompatibles avec l’équipement de l’avion, d’une série de décisions qui rendaient impossible l’arrivée de jour à l’aérodrome de déroutement en raison de la sous-estimation de la composante de vent de face ».

Et le rapport de conclure que « l’excès de confiance du pilote dans ses capacités, associé à des pratiques d’évolution en dehors du cadre réglementaire, ont contribué à l’accident ».

Même un pilote hors du commun n'est qu'un pilote, c'est-à-dire une anomalie dans le ciel cernée par les causes pouvant lui faire percuter involontairement la planète.

Les dictons aéronautiques ne sont pas faits pour les chiens :

Mieux vaut regretter d'être en bas que regretter d'être en haut.

Il n'y a pas de bons pilotes, il n'y a que de vieux pilotes.

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