lundi, décembre 20, 2010

Le cercle vicieux : Etat-providence, immigration, mondialisme

Ce que je vais raconter là est évident à mes yeux, évident aux yeux de beaucoup de lecteurs, mais il reste encore certains commentateurs auxquels mon raisonnement échappe, peut-être parce que je me suis mal expliqué. Essayons de clarifier.

Etat-providence, immigration et mondialisme ont partie liée. Certains disent : «Fermons nos frontières, excluons les immigrés des prestations sociales, et ainsi nous sauverons notre bien-aimé Etat-providence». A mon avis, ce raisonnement est erroné et j'ai bien pourtant bien peur que ça soit celui du FN.

Commençons par le cercle vicieux :

> l'Etat-providence a besoin qu'il y ait des pauvres pour justifier son existence, d'où son appétence pour l'immigration, inépuisable réservoir de pauvres. Ainsi, il y a symbiose entre l'immigration et l'Etat-providence : l'Etat fournit aux immigrés des services inaccessibles dans leurs pays et, en retour, ceux-ci fournissent à l'assistanat sa raison d'être.

> l'Etat-providence est par nature déficitaire : ses coûts sont énormes et tout politicien normalement constitué hésite à faire porter la totalité sur ses électeurs contribuables. Il faut donc trouver des créanciers, et, après avoir fait appel à l'épargne national, on fait appel à l'épargne étrangère : il devient impossible de fermer les frontières.

> le mondialisme fournit l'idéologie justifiant ce cercle vicieux : puisque, selon cette idéologie, les hommes sont interchangeables et peuvent s'installer partout sans problèmes, faisons venir d'ailleurs de la main d'œuvre bon marché.

Où pèche le raisonnement de ceux qui pensent que fermer les frontières et exclure les étrangers de l'Etat-providence résoudraient nos problèmes ?

Certes, ils ont raison au premier abord : JP Gourevitch a estimé à -27 Mds d'€ le bilan annuel de l'immigration africaine et nord-africaine pour l'Etat français (au sens large). L'exclusion des immigrés des prestations sociales réduirait les déficits. Mais on remarque qu'ils ne seraient pas annulés pour autant.

Plus grave : le mécanisme infernal serait toujours en place. Au bout de cinq ans, de dix ans, de quinze ans, de vingt ans, le système se chercherait de nouveaux clients (probablement au nom de «il faut une main d'œuvre bon marché pour payer nos retraites et, ce coup ci, nous ne recommencerons pas les erreurs de l'immigration de peuplement. Promis, craché, juré.») et de nouveaux financements à l'étranger.

Pour casser ce cercle vicieux, je préconise «le libéralisme dans un seul pays», c'est-à-dire zéro déficit public, un Etat minimal, des assurances sociales privées, mais une liberté d'installation des étrangers restreinte. Même si j'ai quelquefois des doutes sur la question, la liberté de circulation des capitaux et des marchandises, sans naïveté, pourrait rester la règle.

Je ne doute pas que les Français, délivrés de l'effet débilitant de l'Etat-providence (1), trouveraient en eux toutes les ressources pour faire à nouveau de la France un pays prospère et admiré.

*************
(1) : je rappelle à ceux qui prétendent que l'identité française serait l'addition du camembert et de la Sécu que l'Etat-Providence existe depuis moins de trois générations et que la fin de celui-ci ne signifie pas, bien au contraire, la fin de la solidarité.

18 commentaires:

  1. "je préconise «le libéralisme dans un seul pays», c'est-à-dire zéro déficit public, un Etat minimal, des assurances sociales privées":

    Totalement en désaccord avec vous. Le peu de lectures économiques que j'ai (principalement Jacques Sapir)et le peu de souvenirs qu'il m'en reste me suffisent pour trouver aberrant et complètement idéologique et dogmatique tout cela. Les pays où ces traitements de choc ont été appliqués, ça a été un désastre. Sans vouloir du tout chercher l'affrontement gratuit, le dogme rigide du "zéro déficit public" est débile, je suis désolé mais je ne peux pas employer d'adjectif moins fort. C'est typique de la théorie néoclassique dominante, qui n'a jamais été prouvé scientifiquement contrairement à ce qui est couramment prétendu, et que la réalité et les travaux de psychologie expérimentale invalident et battent en brèche.

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  2. La formule de Franck Boizard s'oppose directement à certains courants libertariens américains très pro-immigration. Je ne suis pas sûr qu'ils aient toujours réfléchi aux implications.

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  3. A Weetabix : Tout de même, en dehors du temps de guerre et de la suite immédiate, on ne voit pas bien le caractère désirable d'un déficit a) trop élevé, b) trop durable, c) détourné d'investissements productifs.

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  4. Pourquoi vouloir limiter le libéralisme concernant la liberté d'installation ?

    A partir du moment où vous avez supprimé l'assistanat public et instauré un véritable libéralisme, l'effet d'aubaine disparaît de lui-même... Seuls les plus performants auront intérêt à s'installer en France, puisque ce sera le seul moyen de bien vivre dans un pays à niveau de vie élevé et donc... cher.

    La liberté de circulation pour les hommes est tout aussi importante que celle des capitaux ou des biens : elle permet une allocation optimale des ressources !

    @weetabix: "Le peu de lectures économiques que j'ai (principalement Jacques Sapir)et le peu de souvenirs qu'il m'en reste "

    Et bien, commencez déjà par vous éduquer sérieusement avant d'avoir un avis (qui plus est formulé par quelqu'un d'autre).

    Concernant ce M. Sapir, même Wikipedia mentionne son "engagement politique à la gauche de la gauche"... belle référence.

    Lisez plutôt Friedman, von Hayek, Schumpeter, Bastiat... (les écrits de ce dernier ayant l'avantage d'être en Français et disponibles gratuitement sur internet)

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  5. Je comprend un peu mieux votre point de vue.

    Mais j'ai quelques interrogations!

    Vous soulignez que l'état-maman a besoin de ses pauvres pour justifier son existence. Mais alors, un état minimal ne risque t-il pas de perdre toute crédibilité de par son minimalisme? Parce qu'un gouvernement qui n'aide presque jamais, qui laisse le privé gérer (et donc gérer uniquement pour être rentable rapidement) et se contente de récolter les amendes sur le bord de la route et de contrôler les foules va assez rapidement se rendre antipathique. L'Etat-policier, en fait. Aura t-il une autre légitimité pour se faire respecter que la matraque?

    Et le libre-marché? Les dictateurs n'accepte de commercer que s'ils peuvent vider un peu le trop plein de jeunes de leur pays. Trop de jeunes chômeurs produirait des révoltes. On n'en veut pas? Pas grave , le voisin lui veux bien les accueillir.

    Très bien! Nous vivrons sans ces contrats! Nous sommes fiers! Euh... pourquoi les investisseurs partent, pourquoi les chefs d'entreprise délocalisent? Ah, ils ne sont pas fier eux...
    Est-ce qu'alors l'état minimal intervient pour calmer la main invisible du marché?

    Par contre, l'idée de supprimer totalement la dette, OUI!!!! C'est pour ça que j'avais voté Bayrou il y a quelques années, le seul qui ait osé parler de ça dans sa campagne. L'absence de dette c'est le pouvoir dire m... et de rendre les autres dépendant en prêtant.

    Je critique, je critique, mais je ne donne pas de solution, j'avoue! :-)

    J'en ai une mais elle est farfelue.

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  6. Je viens d'ouvrir ce sujet ; je trouve délicieuses les réponses qui appuient sur les contradictions énormes de Monsieur Boizard.

    Beaucoup de commentaires d'une logique implacable - y compris et même surtout par les libéraux qui vont jusqu'au bout de leur raisonnement - répondent mille fois mieux que moi.

    J'ajouterai toutefois que l'existence du père-Noël est plus crédible que la croyance en laquelle les importations vont régler nos problèmes économiques. Dans une vidéo qui a vite disparu sur Internet, Eric Zemmour avait remis en place les étudiants de l'ESSEC sur ce sujet. Il les avait cassés en montrant que le mondialisme c'est perdant-perdant. Les produits sont en effet achatés 100 fois moins cher en Chine mais sont toujours vendus aussi cher et même plus cher chez nous. La différence ne sert pas à alimenter l'Etat-mama - même si certains néocons de mauvaise fois oseraient cette ânerie alors que les multinationales ne sont taxées qu'à hauteur de 8% - mais uniquement à engraisser les profits de Carrefouette, de Leclerc, de pépé-Mulliez, de Valéo ou de Vivendi. Le consommateur paie toujours plus cher, les caissières sont payées toujours moins cher et pourtant la production par des esclaves chinois ne faiblit pas : cherchez l'erreur. C'est agravé par la corruptions des socialos qui, par exemple, dans ma région, ont donné le transport public à Véolia et floué les PME du secteur. L'échec du socialisme vient de sa trahison plus que de son idéal, le FN est parfaitement légitime à revendiquer jaurès sur ses affiches.

    Bref, seuls les gogos peuvent avaler que la mondialisation fait baisser les prix et crée de la prospérité.

    Le programme économique du Front National est validé face aux velléités de M. Boizard. Après, c'est une question de philosophie : on est soit patriote soit libéral-mondialiste, mais dans les deux cas on oppose une cohérence face aux idées libérales-conservatrices des atlanto-puritains-bushistes. Je suis évidemment patriote et considère que la frontière doit maîtriser les flux économiques et aussi les flux de personnes. On peut être ouvert ou fermé selon les périodes, on peut entre-ouvrir à l'espagnolette, mais on reste maître de ses échanges. Pour les flux de personnes, c'est aussi par humanisme : l'immigrationnisme, ce n'est que la version à l'échelle macro du plan "time to move" de France Télé-con : obliger les gens à se déraciner pour mieux les manipuler, mieux les exploiter, mieux affaiblir les solidarités et les résistances, bref mieux "manager". (d'où, dans ce bougisme, la collusion idéologique entre la chienlit 68tarde et la racaille financière mondialisée). Ce n'est par xénophobie que l'on s'oppose aux déportations que sont les migrations internationales, mais au contraire par amour des autres.

    Partout où l'idéologie néolibérale a été appliquée, c'est la banqueroute chez les ultralibéraux qui a précédé la nôtre, à supposer qu'elle adviendra en France. Les pays de l'ex-union soviétique se sont laissés envahir par les doctrines néoconnes. L'espérance de vie a baissé de 10 ans, c'est la catastrophe sur tous les plans. Le communisme avait finalement fait moins de dégâts.

    Les Russes ont trouvé un nom magnifique "démocratie" qu'on a voulu leur importer : la "Dermocratie", "Дермо" (Dermo) étant facile à traduire, puisque c'est un anagramme évident si on remplace le "o" par un "e".

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  7. "Pour casser ce cercle vicieux, je préconise «le libéralisme dans un seul pays», c'est-à-dire zéro déficit public, un Etat minimal, des assurances sociales privées, mais une liberté d'installation des étrangers restreinte."

    Autrement dit : le modèle suisse. Qui fonctionne (bien qu'il soit menacé par le totalitarisme bruxellois).

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  8. La Suisse un Etat minimal ? Les droits sociaux pour les nationaux sont à faire frémir d'envie les socialistes français !!!

    La Suisse est typiquement un modèle social-national ! Sans compter les avancées des droits civiques.

    Chacun interprète le modèle à sa sauce, donc.

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  9. "Parce qu'un gouvernement qui n'aide presque jamais, qui laisse le privé gérer"

    Voyez la différence entre la fondation Bill Gates qui fait vacciner des millions d'enfants dans le monde sans que ça ne coûte pas le moindre dollar au contribuable américain et Roselyne Bachelot qui veut faire vacciner tous les Français à leurs frais.

    "L'Etat-policier, en fait."

    Non, ce n'est pas l'Etat minimal, c'est l'Etat national socialiste français actuel, où l'on persécute des criminels imaginaires comme les automobilistes et où laisse faire des vrais criminels en leur trouvant toujours des excuses.

    "seuls les gogos peuvent avaler que la mondialisation fait baisser les prix et crée de la prospérité."

    Et la chute permanente des prix et l'amélioration des performances du matériel dans l'informatique ?

    "face aux idées libérales-conservatrices des atlanto-puritains-bushistes."

    Bush est un étatiste pur sucre. Mais si ça vous excite qu'il soit libéral, grand bien vous fasse.

    "mais une liberté d'installation des étrangers restreinte."

    Si un particulier décide d'accueillir à ses frais (tout le contraire des socialistes comme Miss Béart ou J. Lang qui veulent bien accueillir des étrangers mais aux frais exclusifs des autres) des étrangers et accepte de répondre d'éventuels crimes ou délits qu'ils pourraient commettre, où est le problème ?

    Evidemment, vous n'empêcherez jamais des phénomènes de "passagers clandestins". Si vous fermez totalement le robinet de l'assistanat, vous réduirez de manière sensible les mouvements migratoires.

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  10. Je suis suisse et chômeur. Phoebastria, vous dites n'importe quoi.

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  11. @ Franck Boizard

    Vous écrivez :

    " l'Etat-providence a besoin qu'il y ait des pauvres pour justifier son existence, d'où son appétence pour l'immigration, inépuisable réservoir de pauvres. Ainsi, il y a symbiose entre l'immigration et l'Etat-providence : l'Etat fournit aux immigrés des services inaccessibles dans leurs pays et, en retour, ceux-ci fournissent à l'assistanat sa raison d'être."

    C'est une idée au passage, comme ça, pour agiter des idées, ou c'est le fruit d'un opinion construite et réfléchie ?

    Si c'est votre vrai avis, cela me semble contradictoire avec les faits suivants :

    - les allocations familliales sont versées sans conditions de ressources.
    - la sécurité sociale est obligatoire pour 100% des ressortissants français résidant en France.
    - les enseignants sont des fonctionnaires d'Etat, et la consommation d'enseignement est proportionnelle à la richesse

    L'Etat Providence est assez établi pour se passer d'une source intarissable de pauvres afin de se légitimer.

    Bien cordialement.

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  12. Bonjour Jazzman.

    Sur le chômage, j'ai trouvé ces chiffres (source UNEDIC) :

    "Si l’on prend l’exemple d’un salaire brut mensuel égal à 2 600 €, parmi les 12 Etats retenus, la France se situe à la 5ème ou à la 6ème place en termes de montant mensuel brut d’indemnisation. En effet, contrairement à la France, plusieurs des États étudiés prennent en compte la situation familiale de l’intéressé pour déterminer le taux d’indemnisation applicable (Belgique, Irlande, Luxembourg, Suisse) et/ou les montants minimal et maximal de l’allocation (Belgique, Espagne), et les montants accordés diffèrent ainsi selon que l'intéressé a ou non des charges de famille.



    Preùmier chiffre : Montant d'allocationsi aucune charge de famille ; deuxième chiffre : Montant d'allocation
    si charges de famille

    Luxembourg 2 080 € / 2210 €
    Suisse 2 080 € / 2080 €
    Danemark 2041,73 € / 2041,73 €
    Pays-Bas 1950 € /1950 €
    France 1492,4 € / 1492,4 €
    Espagne 1356,86 € / 1356,86 €
    Portugal 1222,23 € / 1222,23 €
    Irlande 857,13 € / 1634,1 €
    Belgique 1121,38 / 1121,38
    Italie 1031,93 € / 1031,93 €
    G-Bretagne 329,82 € 11 / 329,82 €

    Cette donnée n'est évidemment pas la seule à prendre en compte, mais c'est un bon indicateur.

    Précisez-nous, dans votre situation, ce qui fait que vous êtes moins bien loti qu'un chômeur français.

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  13. J'ai 58 ans, donc une chance quasi-nulle de retrouver du travail et je suis censé travailler jusqu'à 65 ans. Cela va passer à 67 ans avec la réforme Couchepin.
    Comme j'étais indépendant lorsque la crise est survenue je touche le minimum vital, donc à peine de quoi ne pas crever de faim.
    Pour y avoir droit je dois justifier d'un nombre allucinant de recherches d'emploi qui engorgent les services d'embauches des entreprises et à la moindre incartade, on me coupe les vivres.
    Les chômeurs de plein droit sont au même régime, et s'ils ne retrouvent pas de travail dans les 18 mois, ils tombent dans la même situation que moi.
    Je ne vous parle pas des assurances maladies qui sont un vrai scandale en Suisse.
    Bref, vos chiffres, vous pouvez vous les coller où je pense, ils ne reflêtent pas la réalité. Vous ne pouvez même pas imaginer ce qu'est la bureaucratie sociale en Suisse.

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  14. La seule chose qui rend nos dirigeants un peu prudents, c'est que chaque suisse a son fusil d'assault à la maison. En février on va voter pour supprimer cela. Nous aussi, on a nos socialistes débiles.

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  15. Je suis d'accord avec vous sur le fait que les différents maux dont souffre notre pays se tiennent, et notamment "le grand remplacement" et l'Etat-Providence, mais les liens me semblent un peu différents de ceux que vous mettez en avant. En vrac :
    1)Je ne crois pas que l'Etat providence ait besoin d'importer des pauvres pour justifier son existence. Il y aura toujours des pauvres, ne serait-ce que parce que la pauvreté est nécessairement une notion relative. Ceux que nous appellons pauvres aujourd'hui auraient été considérés comme des gens aisés voici un siècle. Par ailleurs l'Etat-providence crée lui-même des pauvres en sapant les mécanismes économiques et psychologiques qui permettaient à une partie des pauvres de s'élever.
    2)Effectivement l'Etat-providence est par nature déficitaire, surtout ces deux branches que sont l'assurance retraite et l'assurance maladie. La première n'est rien d'autre qu'une chaine de Ponzi et la seconde produit les mêmes résultats que n'importe quelle économie administrée où les prix sont fixés arbitrairement par l'administration.
    3)Le véritable problème de l'Etat providence est moral : il ôte peu à peu aux hommes le goût de la liberté et la capacité à se gouverner eux-mêmes. C'est le "despotisme doux" évoqué par Tocqueville.
    4)Plutôt que de parler de mondialisme (terme trop vague à mon goût) je parlerais de la construction européenne, qui délégitime toute défense de la nation et qui rend en pratique cette défense presque impossible (Schengen, CEDH, etc.).
    Je crois que le libéralisme dans un seul pays a un certain sens, car le libéralisme n'est pas nécessairement synonyme de libre échange, en revanche j'ai de forts doutes sur la viabilité politique d'un tel programme en France. Pas un parti politique qui ne chante les louanges du "modèle social français", y compris effectivement le FN. Disons que je suis moins optimiste que vous sur la capacité des français à secouer le joug de l'Etat-providence et à se redresser : l'Etat-providence c'est nous, hélas.
    Espérons que l'avenir me donnera tort.

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  16. Sylvain,

    Cette opinion est le fruit d'une intense réflexion, mais pas de la mienne ! D'autres ont réfléchi à ces questions bien avant moi : l'école des choix publics date des années soixante.

    C'est par exemple en vertu de cette réflexion que les agences pour l'emploi, qui avaient intérêt au chomage pour justifier leur existence, ont été bousculées par Mme Thatcher.

    Là où vous faites erreur, c'est de croire qu'un organisme peut s'auto-limiter, la limite doit venir de l'extérieur. Pour un organisme privé, cette limite, c'est le marché ; pour un organisme public, c'est la capacité à se financer et les décisions politiques qui en découlent.

    Tant qu'il ne sera pas mis un coup d'arrêt politique et financier à l'Etat-providence, celui-ci continuera son expansion et continuera à s'attirer une clientèle immigrée (le comique de l'histoire, c'est qu'on nous présente le lien de causalité en sens inverse : il faudrait importer des immigrés pour payer nos retraites. Depuis quand l'importation de populations arriérées permet-elle de faire tourner l'économie de pays avancés ?).

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  17. "a sécurité sociale est obligatoire pour 100% des ressortissants français résidant en France."

    Malheureusement, elle l'est aussi pour les ressortissants européens qui viennent travailler en France. Un Allemand doit donc "cotiser" à deux organismes en même temps.

    "Je ne crois pas que l'Etat providence ait besoin d'importer des pauvres pour justifier son existence."

    Je crois bien que c'est Frank qui a raison pour une raison très simple : les pauvres qui viennent dans un pays poussent ceux qui s'enrichissent et donc doivent supporter les coûts de l'Etat providence à fuir leur pays. Le mur de la honte en 1961, c'était avant tout pour empêcher la fuite des cerveaux.

    Je suis presque sûr que si on fait quelques études, elles feront apparaître que les Etats providence les plus développés ont comme corollaire des flux migratoires importants, comme la Californie ou la Suède.

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  18. Cyniquement, l'Etat-providence, c'est faire financer les cons, nombreux, par les intelligents, minoritaires. On comprend que les intelligents fassent leurs valises.

    Bien sûr, je suppose que le revenu est une mesure de l'intelligence : le million de Français qui gagnent le plus compte probablement davantage de lumières que le million de Français qui gagnent le moins.

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