dimanche, décembre 12, 2010

La place des parents à l'école

La place des parents à l'école me pose problème, car elle me met devant une contradiction :

1) l'école n'est pas propriétaire de enfants. Ce sont les parents qui en sont responsables.

2) Mais ils arrivent de plus en plus souvent que les parents eux-mêmes soient des facteurs d'indiscipline et de déséducation. Pour bien instruire un enfant, il faut que les parents délèguent entièrement leur autorité au maitre. Si ils contredisent le maitre, ou pire, c'est toute l'instruction qui fout le camp.

Alors ? Qu'en pensez vous ?

20 commentaires:

  1. Tout cela ne peut marcher que si tout le monde est d'accord sur les mêmes valeurs. En gros, si les gens sont patriotes et nationalistes.

    Or, la gauche a passé le dernier demi-siècle a consciencieusement massacrer la notion même de valeurs, de patriotisme et de nationalisme.

    Elle a magnifiquement réussi.

    Maintenant, après avoir cassé son (notre) jouet, elle brâme qu'il faut remettre du lien sociâââl, qu'elle seule peut le faire, et qu'il faut lui donner beaucoup d'argent pour cela.

    Mais c'est vous qui avez démoli ce lien social, bande de connards, même si vous ne l'appeliez pas comme ça à l'époque.

    Et le lien social, ça ne s'achète pas. Ca ne se vend pas. Ca se préserve et ça se transmet. C'est un travail millénaire de chacun.

    Evidemment, la transmission, c'est bourgeois, la reproduction c'est fasciste, le patriarcat (par quoi passe la transmission) c'est l'abomination de la désolation.

    Non seulement vous ne reconnaissez pas votre resopnsabilité dans le désastre actuel, mais en plus vous rejetez la faute sur autrui.

    Salopards. Misérables.

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  2. Il faudrait déjà qu'ils n'en fassent pas une sorte de dieu vivant... et surtout qu'ils lui apprennent la politesse et le respect des adultes... mais là, il s'agit, je crois, d'un doux, d'une époque révolue... en tout cas pour ce qui concerne la majorité des établissements actuels!
    Pour remettre le savoir et la connaissance au centre du système, il faudra une vraie révolution... mais je ne vois pas d'où elle pourrait bien venir!

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  3. A propos de la seule question 1. Il faut au minimum que l'école, pour l'essentiel, se borne aux matières scolaires standard. Même là, bien sûr, on a des matières très "sensibles", comme l'histoire, l'économie, et même la géographie. Il faut faire avec, j'en ai peur. Il suffit de voir, par exemple, comment les programmes ont fait leur place non pas à l'écologie sérieuse, mais à une injection d'écologisme doctrinaire. On ne peut rien contre les programmes, pondus par des commissions conduites par des inspecteurs qui etc.

    Pour le reste, il importe que l'école ne se transforme pas en machine à propagande sur des "questions de société". Je vais sur le site australien Culture Watch de Bill Muehlenberg, article "Same-Sex Marriage: Who Says Nothinh Will Change?", qui rapporte divers exemples d'activiste stupéfiant du lobby homosexuel dans les écoles du Massachusetts ("Gay Days", etc.). Là on sort de l'école. Au passage, en français, on avait jusqu'à il n'y a pas longtemps, une distinction assez claire entre "instruction" (d'où l'ancien Ministère de l'instruction publique), et "éducation", maintenant complètement arasée sous influence de l'anglais.

    Autrefois, l'école servait à faire des bons chrétiens, des bons républicains, des petits soldats faisant des exercices sous le préau armés de fusils factices en bois, etc. Maintenant elle risque de faire des bons petits idéologues du mix stato-ecolo-gender. On voit sur Culture Watch que les parents qui ont essayé de demander qu'on excuse l'absence de leur enfant aux séances d'endoctrination se sont fait jeter sans ménagement.

    A propos de la question 2. Il m'arrive régulièrement de détecter des erreurs dans les manuels de français, d'anglais, d'histoire, de géographie. Je les fais voir à mes enfants, car je leur enseigne que la vérité, c'est la vérité, et que, par exemple, l'Océanie ne peut pas raisonnablement être appelée un "continent". En même temps, je tends à dauber sur les livres, qui ne sont pas relus correctement (alors même que, parfois, ils se mettent à six ou huit pour les faire), mais, d'un autre côté, à dire que le professeur, lui, a fait un lapsus, ça arrive à tout le monde, surtout dans un métier où on parle beaucoup, que "tu n'as pas compris ce qu'il disait", etc.

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  4. Raymond Boudon est très clair là-dessus :
    "Ainsi, la cause la plus importante de l'inégalité des chances scolaires est que les familles et les adolescents tendent à déterminer leurs ambitions et leurs décisions en matière scolaire en fonction de leur position sociale : ce qui est échec social pour une famille est réussite sociale pour une autre. Ce mécanisme familier est le principal responsable du mal. [...]
    [Une étude comparative entre Paris et Genève] montre que les inégalités devant l'école étaient dans les années 70 beaucoup plus importantes à Paris qu'à Genève au début du secondaire. Pourquoi ? A Genève, c'est le système scolaire qui assumait exclusivement la responsabilité de l'orientation de l'enfant au niveau de l'entrée dans le secondaire. Les effets des groupes de référence se trouvaient donc neutralisés : l'enfant était orienté non en fonction des ambitions de sa famille, mais en fonction du pronostic des enseignants sur sa réussite probable dans telle ou telle voie scolaire." Raymond Boudon, La sociologie comme science, p. 39, 2010, La Découverte

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  5. Sur le blog "Savoir ou se faire avoir", de Sami Aldeeb, voir l'article du 10 décembre 2010, "Encore un truc : ne pas écouter la leçon de musique, 'affaire de mécréants'", avec l'histoire de l'école de Reggello, en Italie. L'école à la carte.

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  6. Je suis conscient que libérer l'école présente des dangers. La liberté, d'une manière générale, est dangereuse.

    Mais je préfère tout de même la liberté.

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  7. chris alphabetadécembre 13, 2010

    Je dirais , plus simplement , qu'il faudrait d'abord envoyer ( de force ! ) ce genre de parents à l' école ....

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  8. C'est un dilemme pour moi et, pour l'instant, J'en suis à me dire que la plupart du temps, j'éviterai de contredire l'enseignant, afin de préserver son autorité. Dans les cas extrêmes, en revanche, je privilégierai une bonne éducation à une mauvaise instruction. À la fin, le responsable, ce n'est pas le prof, ce sont les parents. Donc, s'il dit ou fait des conneries, il ne faut pas qu'il croie qu'il a toute liberté pour décérébrer ma progéniture!

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  9. Je n'ai pas rappelé quelque chose d'élémentaire, c'est un tort : en ces temps de grande misère intellectuelle, il faut quelquefois rappeler des bases.

    Les parents délèguent leur autorité aux enseignants. Donc contester les enseignants devant les enfants revient pour les parents à saper leur propre autorité : «si ce prof est si nul, pourquoi me confies tu à lui ?» Et inversement : les enseignants qui contestent les parents sapent l'autorité qui leur est déléguée.

    Il est possible et humain que les parents aient des conflits et des divergences avec les enseignants, mais, dans ce cas, il vaut mieux régler cela entre adultes, sans y mêler les enfants.

    J'ai appris des années plus tard que le soudain regain de sévérité d'une prof laxiste était due à une intervention parentale, mais jamais mes parents n'ont critiqué cette enseignante devant moi.

    Evidemment, l'antique pratique d'ajouter la punition parentale à la punition professorale avait plus de bon sens (si elle ne tombait pas dans les excès) que le dézinguage des profs. Dans le débat qui nous occupe, parents et enseignants devraient être dans le même camp : celui des éducateurs face à l'éduqué.

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  10. "celui des éducateurs face à l'éduqué"

    Ou encore plus simplement celui d' adultes responsables face à l'enfant par nature narcissique, inexpérimenté et irresponsable ...
    Faut-il encore que ces adultes aient conscience - même vaguement - de leur place et de leur rôle dans la collectivité, sans quoi ni la responsabilité ni l'autorité n'ont de sens.

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  11. Avez-vous songé au parallèle entre éducation et information?
    La mission initiale des médias est d'informer et celle de l'EN de transmettre un savoir. Qu'en font-ils exactement?
    Prendre la responsabilité de déléguer son autorité au maître, ne peut se concevoir que s'il s'agît effectivement d'enseignement, car il n'y a aucune raison de déléguer son autorité pour autre chose que la transmission de savoir.
    Ainsi, déléguer son autorité pour que son enfant devienne un enfant-roi qui ne sache ni lire ni écrire ni compter, mais considère que ces faux savoirs sont ringards (comprenez petits-bourgeois) puisque la société a le devoir envers lui de s'adapter à son inculture, relève du suicide plutôt que de l'éducation.

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  12. Franck, je suis d'accord avec votre mise au point. Mais à l'impossible, nul n'est tenu. Il y a parfois des gens tellement sûrs de leur supériorité que toute discussion autre qu'accessoire est inutile. C'est à ce moment que le dilemme commence.

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  13. Pour ma part j'ai été par deux fois confronté à ce dilemme.
    Première fois, à l'entrée au CP dans une école à méthode semi-globale. Je l'ai résolu en apprenant à mon gamin 3 mois avant le CP à lire et en allant voir l'instit dès le début pour l'informer que son bouquin et sa méthode seraient interdit chez moi. Elle n'a pu que se plier à la chose.
    Deuxième fois au CM1 quand, sidéré de ne voir que des "leçons" sans la moindre définition, seulement des descriptions, je prend rendez vous avez l'instit qui m'explique que les définitions et leur mémorisation favorisent les bons élèves comme mon gosse et pour éviter cette inégalité on les supprime!!!
    Ca a failli finir en baston et là mon gamin a su que je considérais que son instit était nuisible et que j'étais là pour corriger ses erreurs.

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  14. A wakrap : Pour ceux qui sont sensible à l'arme imparable "c'est une tradition républicaine", dire aux instituteurs obsédés par l'arasement intellectuel que leur égalitarisme idéologique est "anti-républicain" (je sais, c'est idiot, mais c'est une pure technique d'intimidation rhétorique), que c'est contraire à "la tradition des instituteurs de la République" (et là c'est vrai), qui voulait que 1) on s'occupe de tous les enfants, sans en laisser de côté ; 2) on les tire tous vers le haut, tous ; 3) on encourage donc aussi les meilleurs à se dépasser. Avec cette façon de faire, on a pu voir, autrefois, des fils de paysans devenir ingénieurs.

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  15. "Qu'en pensez vous ?"

    Le libre marché, la libre concurrence, les contrats librement consentis, toussa (la faute est exprès ici) ...

    Si vous trouvez que les profs chargés de l'instruction de vos enfants sont nuls, dans un marché libre, vous pourriez changer de crèmerie sans problème.

    Je crois qu'ici beaucoup raisonnent en termes d'école nationale, monolithique, centralisée, planifiée et surtout sectorisée qui oblige les parents à trouver mille astuces pour contourner les obstacles.

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  16. L'école norvégienne vue par un Norvégien mal embouché : "Totalitarianism and Education", de Svein Sellanraa (15 décembre 2010) sur brusselsjournal.

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  17. Inévitablement, ce qu'un élève apprend dans sa famille peut retentir sur la façon dont est perçu l'enseignement, du moins quand on n'a plus assimilé, même enfant, le fait que, dans une école publique, on doit respecter ce qu'on appelle "laïcité", ou "neutralité du service public", mais d'un service public qui est celui de la France. Alors ça donne ça, qui n'est pas du tout le pire :

    "Si l’on y ajoute une perspective “dynamique”, il faut constater que nombre de mes élèves musulmans “de souche” ne sont pas en France depuis longtemps. Le flux n’est pas tari et pas seulement, tant s’en faut, pour des raisons de misère ou de persécution politique. La famille B. est venue de Tunisie, il y a seulement deux ans –le père, sous-officier, estimant l’avenir de ses trois fils plus assuré en France. Le plus jeune, fort sympathique, ne voit cependant pas pourquoi on compte ici les années depuis la naissance du Christ. Hichem D. est pour sa part originaire d’Algérie, où son père dirigeait une entreprise. Arrivé lui aussi il y a deux ans, il conteste nombre de mes enseignements, au nom de ce qu’on lui a appris dans son pays d’origine, et m’explique sans méchanceté que, chrétien, je suis promis à l’enfer, quelles que soient par ailleurs mes qualités personnelles, qu’il juge indéniables."

    (extrait d'un article de Jean-François Chemain sur renaissancecatholique)

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  18. La "place des parents a l'école"?

    Je ne suis pas du tout maitre en la matière, mais je pense peut etre que les parents n'ont pas leur place a l'école en fait.

    L'école devrait etre l'endroit ou les enfants apprennent. Se familiarisent avec des matières comme les maths, le français, l'Histoire,etc.

    Et de l'autre coté, les parents devraient etre ceux qui donnent cette "bonne éducation". La politesse, les regles en société, la culture generale aussi peut être...

    Mais de plus en plus les parents ne font plus cette "part" du boulot et délèguent tout a l'Education Nationale.

    On se retrouve avec des parents qui n'enseignent rien a l'enfant, avec des enseignants qui doivent expliquer aux mômes comment faire des bébés.

    Et si ce qu'ils apprennent a l'école ne plait pas a ces mêmes parents, ils se plaignent des enseignants. Se plaindre que d'autres on mal fait un boulot qui était pour eux a l'origine.

    D'un autre coté, l'Ed.Nat ne fait pas vraiment d’efforts ces dernieres années pour donner n enseignement de qualité (opinion personnelle)...

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  19. Les parents responsables savent que leur part de la construction d'un enfant est différente de celle qui est enseignée à l'école. C'est pourquoi ils n'interviennent que lorsque l'enseignant déroge à son rôle. Le reste du temps, ils laissent faire le prof et ne font que contrôler que leur enfant suit correctement et travaille.
    Comme ils ont inculqué des valeurs de vie en société à leur rejeton, celui-ci est prêt à respecter, à la fois ses parents et les profs. Donc il écoute en classe et essaye de comprendre.
    A l'inverse, les parents démissionnaires ( tu m'énerves, vas jouer dehors )ne respectent ni leur enfant ni les enseignants et sont enclins à rejeter sur ces derniers les manquements en matière de comportement de leur propre progéniture qui, pour exister aux yeux des parents, font exprès des conneries voyantes.
    Donc chacun à sa place, respect de l'autre mais vigilance sur ce qui est délégué. Ah oui, il ne s'agit ni de niveau ni de zone favorisée ou non car on peut être un bon parent responsable en banlieue sauvage.

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  20. En tant que parent :

    on fait l'école chez soi
    ou
    on laisse carte blanche à l'enseignement de masse

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