dimanche, mai 23, 2010

Apéros géants, binge drinking et tutti quanti

Les jeunes ont toujours bu de l'alcool que ce soit pour fêter la quille ou la réussite du concours. Et puis, tout simplement, pour boire.

Car devenir adulte n'est pas facile, alors on boit. Mais un homme qui a été éduqué finit par accepter de ne plus être un enfant.

Seulement voilà, nos enfants ont été éduqués à rester des enfants, alors ils boivent sans fin, sans jamais devenir adultes, ou alors à regret, sans vraiment comprendre ce qui leur arrive, ils boivent comme des rois qui ne se remettent pas d'être tombés de leur trône. Ils ne boivent pas en sachant tout au fond que ce n'est qu'un passage qui finira.

Ils ont la cuite triste, anonyme et moutonnière, celle d'enfants sans caractère d'un monde sans espoir.

Il n'y a aucune fantaisie dans leurs beuveries. Ils ne sont pas Gabin et Belmondo dans un singe en hiver, ce n'est pas à eux que viendrait l'idée de déclamer du Péguy à la statue de Jeanne d'Arc pour entrer en communication avec la Sainte, ils ne connaissent plus Péguy, ou de considérer qu'un bain de minuit en février à Deauville (en venant de Paris beurrés comme petits Lu - il y a prescription), c'est classe, ils croient que les riches et les endroits pour riches, c'est pas «solidaire» et qu'il faut en dire du mal.

Ces jeunes me font pitié, on ne leur a pas appris qu'ils sont mortels, alors ils ne savent pas maîtriser leur peur de la mort, encore moins que les hommes devenus adultes, qui, pourtant, eux aussi ont la trouille. Alors ils boivent, tristes et désespérés, ou alors abrutis, et ils grimacent quelques malheureux sourires.

1 commentaire:

  1. CICÉRON dit que Philosopher ce n'est autre chose que s'aprester à la mort. C'est d'autant que l'estude et la contemplation retirent aucunement nostre ame hors de nous, et l'embesongnent à part du corps, qui est quelque apprentissage et ressemblance de la mort : Ou bien, c'est que toute la sagesse et discours du monde se resoult en fin à ce point, de nous apprendre a ne craindre point a mourir.

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