mardi, mars 23, 2010

Zemmour en entretien préalable de licenciement au Figaro

Zemmour en entretien préalable de licenciement au Figaro

Deux hypothèses :

1) C'est une manœuvre pour provoquer une réaction des lecteurs et pouvoir dire «Vous voyez, on ne peut pas le virer, il est si populaire».

2) C'est sérieux : le Figaro est le journal de cette fausse droite française qui cherche toujours à donner des gages de bien-pensance à la gauche et qui, évidemment, échoue toujours à trouver grâce aux yeux de celle-ci. Dans cette hypothèse, une intervention du pouvoir, gêné que chaque chronique d'Eric Zemmour révèle à quel point il est faussement de droite, est évoquée.

Vous remarquerez que ces deux hypothèses ne sont pas antinomiques puisque les deux manifestent un manque de couilles patent.

Il existait une autre possibilité : pas d'entretien de licenciement et «circulez, y a rien à voir».

Je n'arrive même pas à être surpris, ou en colère, ou quoi que ce soit. J'ai un tel mépris pour les grands organes de presse français que toute lâcheté, bassesse ou bêtise de leur part m'apparaît dans l'ordre des choses.

Une chose est claire : certaines vérités, en France, peuvent entrainer le licenciement d'un journaliste. Car la phrase reprochée à Zemmour est factuelle. On peut lui reprocher son absence de précautions oratoires, mais on est alors dans l'ordre du débat. Autrement dit, débattre de certains sujets est interdit. C'est un «dérapage» (quelle expression idiote) insupportable que de dire la vérité.

Je redoute le message que cette histoire envoie, une fois de plus, aux vrais Français, ceux qui ne renient pas la France d'avant (et il y en a qui sont d'origine immigrée, ça n'est pas le problème) : «Vous subissez une invasion migratoire, mais vous ne devez pas vous défendre, vous ne devez même pas exprimer les inquiétudes et les sentiments qu'elle provoque en vous, vous ne devez pas en parler, même pas y penser, même pas mentionner des faits incontestables. Vous devez vous taire et accepter sans murmurer. Vous devez vous soumettre, avec amour. Même une pensée de murmure, de rébellion, est le début d'un crime de racisme. Vous devez aimer Big-Mamma qui vous émascule.»

A mettre en prison des sentiments forts et légitimes, on ne nous prépare pas des lendemains qui chantent, mais des lendemains qui castagnent.

11 commentaires:

  1. S'il est viré du Figaro et de F2, faut souhaiter que ces deux media perdent beaucoup de lecteurs et d'audience. On verra ensuite tous ces lèche-culs du pouvoir venir cirer les pompes de Zemmour pour qu'il les sauve du marasme. S'il refuse, sûr qu'ils iront faire la manche devant l'Elysée comme toujours. Pays de merde va.

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  2. Si cette nouvelle désagréable se confirme, Zemmour n'aura qu'à ressusciter la Lanterne de Rochefort, le journal d'un viré du Figaro qui a fait tomber un régime.

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  3. Le Figaro, n'est-ce point cet opuscule qui proclame en première page: "sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur."?

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  4. Théo,

    Vous êtes naïf. Vous oubliez que, grâce au décervelage télévisuel qu'ils subissent avec enthousiasme tous les jours, les français ont désormais une mémoire de poulet et un cœur d'agneau.

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  5. Ca fait plusieurs années que je n'achète plus Le Figaro (ni Le Monde d'ailleurs). C'est devenu un journal bien loin de celui qui était produit il y a 15/20 ans.
    Seuls Les Echos surnagent un peu.
    Honte au Figaro et à F2.
    Le combat se poursuit sur internet. Il n'y a plus rien à espérer de ces entreprises.
    En tout cas, aucun journal ne devrait recevoir de subventions publiques, et aucune entreprise ayant des contrats avec l'Etat ne devrait pouvoir posséder un journal ou une chaîne TV.

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  6. "Vous êtes naïf."

    Presque sûr que si Zemmour est viré de F2, l'audience de l'émission chutera de manière significative.

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  7. @Théo2toulouse

    Mardi après-midi, en sortant du bureau, j'ai évoqué l'affaire Zemmour avec un collègue...

    C'était dingue la jubilation qu'il éprouva à ce moment là :
    "Zemmour et ses idées de merde [ndr : de "l'extrême-droite"], viré par un journal de droite ! si ça c'est pas un message !". Je pense que pour lui, c'est la preuve que l'orientation à "droite" du Figaro était une erreur et que ce dernier se rend compte de leur connerie.

    Bien entendu, ledit collègue pense que l'UMP est de droite, que Sarkozy et consorts sont des "ultra-libéraux", que la victoire massive de la gauche aux régionales était une excellente chose et que ceux qui votent à "droite" sont des crétins finis (ou des riches capitalistes exploiteurs des peuples).

    Autant dire que ma vie quotidienne est une schizophrénie consciente.

    Donc, je pense que ça ne va même pas en toucher une... vous savez, celle qui habituellement, une fois touchée, ne fera pas bouger l'autre.

    Sur ce, je dois partir apprendre les capitales des pays africains et moyen-orientaux (triste souvenir d'un jeu télévisé...).

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  8. «C'était dingue la jubilation qu'il éprouva à ce moment là»

    C'est confondant de connerie mais parfaitement compréhensible.

    Les gauchistes vivent dans une bulle d'irréalité. Pour les gens qui sont dans cette situation, tout rappel de la réalité, que ce soit Zemmour ou autre chose, est un péril mortel.

    Et y- a-t-il en France plus grosse bulle d'irréalité que le mammmouth, peuplé de ces gens qui se plaignent de la violence mais font tout ce qu'ils peuvent pour saper l'autorité ?

    Rappelons, c'est tout de même le plus rigolo de l'affaire, ou le plus terrifiant,, que la phrase reprochée manquait peut-être de précautions oratoires, mais que c'était une vérité nette et sans bavures.

    La vérité, une fois de plus, grande peur des bien-pensants.

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  9. Variante plus conforme à la ligne de la gazette: "sans la liberté de flatter, il n'est point d'éloges trompeurs".

    A lire sur une sujet équivalent, la dernière chronique de Philippe Bilger: http://www.philippebilger.com/blog/2010/03/robert-m%C3%A9nard-atil-d%C3%A9rap%C3%A9-.html

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  10. @Franck

    Pour la bulle d'irréalité, je veux bien croire que cela fonctionne et fasse toujours impression.

    Je dépense une fortune pour habiter un quartier "bien fréquenté" de la région parisienne.

    Dans la vie de tous les jours, on a toujours l'impression de vivre en France (et avec un peu d'imagination, on se persuade qu'il y a quelques "touristes" de passage), que ce soit dans la rue ou dans les transports en commun.

    Mais il suffit de sortir pendant les heures de travail pour qu'on revoit la réalité, et pour moi de conclure que, soit on est foutu, soit je doit gagner plus pour habiter un quartier plus cher, "mieux fréquenté".

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  11. Tiens, en parlant de refus de la réalité, l'agence Fitche a dégradé la note du Portugal.

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/03/24/l-agence-de-notation-fitch-abaisse-la-note-de-la-dette-du-portugal_1323873_3214.html

    En France, tout va bien. Avec le retour des beaux jours, la chasse au facho a commencé.
    auau facho

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