mardi, mai 05, 2009

L'automobile, la nouvelle sidérurgie

L'homme est un animal extraordinaire : il a des capacités d'innovation spectaculaires, mais aucune mémoire au-delà d'une génération.

Le parallèle entre l'industrie automobile et la sidérurgie d'il y a trente ans est frappant. Et l'on recommence les mêmes erreurs :

> on nous explique que l'industrie automobile occidentale est dans une mauvaise passe mais qu'elle est fondamentalement saine. C'est faux : elle souffre de sur-capacité structurelle, il y a trop d'usines.

> de cette mauvaise analyse initiale, on tire qu'il faut l'aider à surmonter ces difficultés supposées momentanées grâce à des subventions. C'est faux : cela retarde la nécessaire re-structuration qui finira par arriver, et ne fait qu'en augmenter le coût final, humain et financier.

> les aides étatiques sont partout conditionnées au fait de ne pas licencier et de ne pas fermer d'usines. L'Etat prolonge la crise en en retardant les solutions.

Comme la sidérurgie il y a trente ans, l'autromobile est en train de passer du statut de bien de consommation ou de produit technologique au statut de denrée. La voiture n'est pas encore vendue au poids mais je pense qu'on y viendra d'une certaine façon : il y aura des formules style Vélib de la bagnole, où la tarification sera à la durée et au kilomètre.

Bien sûr, il restera toujours le fait qu'une voiture est un chez-soi ambulant, cependant, je suis persuadé que sa valeur va baisser et, par conséquent, ses marges.

L'industrie automobile survivra, comme la sidérurgie : dans les pays du tiers-monde, sauf quelques spécialistes du luxe, mais tout le monde ne roule pas en Aston Martin ou en Ferrari.

2 commentaires:

  1. Il faudrait peut-être que quelqu'un le dise une fois : à long terme, la globalisation, c'est ce qui pouvait nous arriver de mieux. Encore faudrait-il que l'on sache la gérer.

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  2. " il y aura des formules style Vélib de la bagnole, où la tarification sera à la durée et au kilomètre": Ca existe depuis quelques années déjà en Belgique, sous la dénomination "Car sharing" (société Cambio, implantée dans la plupart des villes).

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