mercredi, septembre 24, 2008

Et si Paulson avait tort ?


David Reilly
THE WALL STREET JOURNAL

Que se passerait-il si le secrétaire d'Etat au Trésor, Henry Paulson, avait tort sur les prix de l'immobilier, et si le marché avait raison ?

Dans un tel scénario, son plan de renflouement de 700 milliards de dollars pourrait s'avérer inefficace et conduire à de lourdes charges pour les contribuables.

Henry Paulson a affirmé mardi devant la commission bancaire du Sénat que son plan "s'attaquerait de façon fondamentale et complète" aux racines de la crise qui ronge les marchés financiers.

Mais cela suppose que les marchés chutent, ou sont gelés, uniquement parce que le pessimisme excessif des investisseurs rend impossible la vente par les banques de leurs actifs - pour retrouver des marges de manoeuvre sur leur bilan - autrement qu'à prix cassés.

En suivant ce raisonnement, les volumes de ventes de logements pâtissent de la difficulté des acheteurs à obtenir des prêts immobiliers des banques, ce qui entraîne les prix à la baisse. Briser ce cerce vicieux conduirait alors à une stabilisation des prix, voire à une hausse.

Les investisseurs de leur côté voient une cause plus intraitable aux maux actuels. Selon eux, l'immobilier est en difficulté car les prix des maisons ont été surévalués et la hausse alimentée par des niveaux d'emprunt insoutenables.

Pour corriger cette aberration, les prix doivent chuter à des niveaux plus conformes à la réalité, ou bien le gouvernement devra augmenter son plan de sauvetage.

Pour l'instant, les marchés ont remporté une manche. Henry Paulson espère que les 700 milliards de dollars injectés changeront les données du problème. Mais même si cela arrive, il n'est pas certain que les prix de l'immobilier repartent à la hausse. Ils pourraient très bien stagner pendant des années.

Ce serait certes mieux qu'une chute supplémentaire. Mais cela pourrait conduire les contribuables à endosser des pertes supplémentaires, alors que certaines banques n'ont pas encore accepté le fait que les prix ne devraient pas rebondir de sitôt.

Les banques et le gouvernement essayent peut être en fait tout simplement de lutter contre le point d'équilibre du marché immobilier. Ce combat est souvent perdu d'avance.

David Reilly, The Wall Street Journal

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