mardi, juillet 22, 2008

«Lutte contre les phobies» institutionalisée : pourquoi je suis contre

Plutôt qu'un long discours, une illustration. Qu'est-ce qui justifie que les sketchs ci-dessous ne soient plus possibles ?





Ou encore :

On avait le choix entre la Résistance et la collaboration

La collaboration, c'était la notabilité, un prie-Dieu à Saint-Honoré d'Eylau,les indulgences de Pie XII et des places de faveur aux concerts de Tino Rossi et Maurice Chevalier.

Oui mais ... La Résistance, c'était la vie au grand air : You kaï di you kaï da.

Oui, mais la collaboration, c'était la possibilité d'apprendre une jolie langue étrangère à peu de frais.

Oui, mais dans la Résistance, on ne se cultivait pas, mais on rigolait bien : "Et boum le train. Et boum le petit viaduc ..."

Oui, mais la collaboration, on faisait pas sauter les ponts, mais on pouvait sauter les connes !

Oui, mais la collaboration ... Pour bien gagner sa vie, fallait dénoncer les Juifs. C'est pas très joli comme méthode ... non, mais ... dans la Résistance, on dénonçait pas les juifs ... Mais fallait vivre avec !

4 commentaires:

  1. non.

    Pas mal, mais j'en préfère d'autres.

    a+

    Anonyme

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  2. Ce qui est egalement curieux, c'est que l'on entend plus non plus l'alter ego du sketch "On me dit que des juifs...", a savoir "Rachid Cherkaoui", qui pourtant ravirait les bien-pensants qui ne manqueraient pas de le prendre au premier degre.

    De memoire: "les rues de Paris ne sont plus sures... dans certains quartiers... les arabes... n'osent plus sortir seuls le soir !" ou "Encore une fois vous vous meprenez, je ne suis pas un raton, je suis blanchisseur. Un raton laveur, a la rigueur !" ou "je suis moitie diabetique, moitie musulman"


    En tout cas, les choix operes par les decideurs dans les medias ces trente dernieres annees ont eu pour resultat prejudiciable une sorte de censure inversee : ce sont aujourd'hui les auditeurs ou telespectateurs eux-memes qui reagiraient contre de tels propos.

    Ce qui au passage conforte l'idee que la television et la radio ne sont plus des outils d'information mais de divertissement : les journaux sont devenus magazines, les emissions d'information se contentent de ramener des images chocs et de les commenter sans aucune forme d'analyse, etc.


    Le public ne veut plus entendre de critiques, constructives ou pas, sur le fond des choses.


    Parallelement, douter est devenu un acte de bravoure et exprimer ce doute expose le penseur au mieux aux colibets, au pire a la lapidation.

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  3. «Le public ne veut plus entendre de critiques, constructives ou pas, sur le fond des choses.


    Parallèlement, douter est devenu un acte de bravoure et exprimer ce doute expose le penseur au mieux aux quolibets, au pire a la lapidation.»

    Sans vouloir jouer les Calimeros, je vous invite à regarder donc la façon dont j'ai été traité sur Bonnet d'âne.

    Ca ne remonte pas particulièrement les profs dans mon estime ! Ca me renforce aussi dans mon idée qu'il y a déconnection totale entre l'érudition, la capacité d'analyse et le comportement en société : toutes les combinaisons sont possibles (inculte, intelligent et poli / cultivé, bête et méchant / cultivé, bête et poli / etc ...)

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  4. Voici une citation de P. Muray qui va très bien :

    « J’ai appelé depuis longtemps rebelles de confort ou mutins de Panurge ces insoumis qui pullulent dans le parc d’abstractions de la modernité. »

    « Il y a un gâtisme de la rébellion, et il est l’héritage de tout le romantisme, c’est-à-dire du culte de l’authenticité, perfusé avec acharnement depuis deux siècles dans la société. Cette rébellion doit être jetée, comme tant d’autres choses. Je ne vois pas pourquoi elle devrait continuer à être affectée d’un signe positif, quand on voit tant de rampants de toutes sortes (artistes, journalistes au Monde, etc.) s’intituler rebelles ou faire l’éloge de la dérangeance et de l’iconoclasme à l’œuvre dans n’importe quelle petite merde scolairement avantgardiste, moi-iste, écriturante. »

    « Défendre la littérature comme la seule liberté précaire encore plus ou moins en circulation, implique que l'on sache exactement ce qui la menace de partout. Même s'ils sont légion, les ennemis de la littérature sont également nommables et concrets. Les pires, bien sûr, logent aujourd'hui dans le cœur de la littérature, où ils sont massivement infiltrés, corrompant celle-ci de leur pharisaïsme besogneux, de leur lyrisme verdâtre, de leurs bonnes intentions gangstériques et de leur scoutisme collectiviste en prolégomènes à la tyrannie qu'ils entendent exercer sur tout ce qui, d'aventure, ne consentirait pas encore à s'agenouiller devant leurs mots d'ordre, ni à partager leur credo d'hypocrites. Sous leur influence, l'écrit lui-même est devenu une prison. Ils contrôlent jour et nuit les barreaux de la taule. Ils dénoncent sur-le-champ les plus petites velléités de rébellion ou seulement d'indépendance. Ces surveillants nuisent en troupeau : ce sont les matons de Panurge. »

    « Le post-humain est quelqu’un qui se croit libéré des dettes que ses ancêtres pouvaient avoir envers le passé et qui file sur ses rollers à travers un réel dont la réalité ressemble à du carton-pâte (parc d’abstractions). Il est désinhibé à mort, il fait la fête, mais il ne rit pas parce qu’il est plus ou moins retombé en enfance et que le rire suppose un fond d’incertitude dont l’enfant a horreur. »

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