lundi, décembre 17, 2007

Fonctionnaires : puisqu'on a le pouvoir, pourquoi s'emmerder ?

Les fonctionnaires avaient déjà la sécurité de l'emploi et des conditions de retraite avantageuses, voilà maintenant que le gouvernement leur propose une garantie de pouvoir d'achat. On croit rêver !

Il est vrai que, quand on a les clés de la caisse et que la force de la loi et du fisc oblige ces couillons de contribuables à la remplir quoi qu'il arrive, c'est dur de résister à la tentation.

Je suis persuadé que l'Etat français finira par faire banqueroute : dépenser est facile et gratifiant, économiser est difficile et ne rapporte qu'une mauvaise réputation. Il n'y a donc aucune incitation interne à l'économie.

L'incitation viendra de l'extérieur : les contribuables, mis à part l'exil et la fraude, ne peuvent se soustraire à l'impot. Par contre, les créanciers peuvent refuser de prêter, c'est pourquoi, pour éviter cette néfaste abstention, on leur sert des taux d'intérêt de plus en plus élevés.

Mais tout a une fin, même l'indulgence, bien rémunérée, des créanciers.

Bien sûr, il pourrait y avoir un autre moteur (je veux dire autre que l'évitement de la banqueroute) à la réforme de l'Etat : le patriotisme. Le problème est très bien défini dans un livre intitulé Cet Etat qui tue la France.

Mais nos politiciens, parce que ça les arrange, et contre toute raison, font mine de considérer, et pour les plus cons, qui sont fort nombreux, considèrent, que l'intérêt de l'Etat et l'intérêt de la France sont confondus.

Il n'est donc pas près de se trouver quelqu'un pour parler pour la France et contre l'Etat.

Nous irons à la banqueroute et, même après la banqueroute, il n'est pas sûr que nous ferons les bonnes analyses, il sera tellement plus facile de trouver des boucs-émissaires : je les vois déjà d'ici, la finance internationale, Wall Street, les gnomes de Zurich, les Chinois, etc ... Alors que la vérité est que nous avons pendant des décennies dépensé plus que nous avons gagné, et cela, personne, de Zurich, de Pékin, ou d'ailleurs, ne nous y a obligé.

4 commentaires:

  1. Ce dernier billet est à l'image de beaucoup d'autres que tu as publié ici, c'est à dire vrai, désespérément.

    Même des personnes censés, n'arrivent à imaginer, concevoir la réalité et ses conséquences.

    Donc, il faut ecrire, convaincre, en parler. Une lutte comme dirait Arlette.

    PS : je me suis permis le tutoiement non pas de camarade mais de citoyen bien sur.

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  2. Pas de bol, ce matin je me suis encore réveillé fonctionnaire! En vacances il est vrai mais fonctionnaire quant même. Je me suis même réveillé contribuable, finançant de mon travail des travaux jamais finis ou inutiles de l'état, et des gents qui ne font rien (j'en vois tous les jours à l'hôpital), je ne dois pas être bien différent d'autres personnes qui travaillent et qui ne sont pas fonctionnaire pour autant. Je ne suis pas différent de ces gents que les grèves emmerdent.
    J'ai pas les « clés de la caisse » et quand je suis en grève : je bosse pareil!
    Je crois au ratio qui dit : « trop de fonctionnaires » car je suis contribuable. Je crois aussi à l'économie de marché et donc à la loi de l'offre et de la demande. Je veux dire par là que la difficulté n'est pas de faire baisser le nombre de fonctionnaires mais qu'elle réside dans l'acceptation sociale de ce à quoi cela va aboutir : Sommes nous prêt à avoir moins de services, à en demander moins à l'état et à prendre nos responsabilités sans forcément payer moins? Moins de Postes? Plus d'enfants dans les classes? Moins de prises en charge sociale à l'hôpital?
    Que les personnes qui travaillent (fonctionnaires ou pas) aient le désir d'une meilleure rémunération, me semble tout à fait légitime. Je suis plus choqué quand les chômeurs demandent une prime de Noël.

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  3. Je crois que vous faites erreur sur un point : le gaspillage de l'Etat français est tel qu'on peut avoir moins d'Etat et de meilleurs services (c'est évident par exemple dans l'éducation).

    Une technique de hauts fonctionnaire à qui on demande de couper dans les budgets consiste à couper là où ça fait le plus mal, de manière à ce que les cris des concernés bloquent tout progrès.

    On entretient ainsi l'idée que réduire le gaspillage étatique serait forcément terrible.

    Mais je vous fiche mon billet que des administrations entières pourraient disparaitre dans un grand trou noir que les Français ne s'en sentiraient pas plus mal, voire mieux.

    Pour prendre un exemple que je connais, la DGAC cesserait du jour au lendemain de s'occuper d'aviation générale, je ne suis pas sûr que la sécurité ne s'améliorerait pas.

    En tout cas, la contraposée est clairement vérifiée : plus la DGAC s'occupe d'aviation générale, moins la sécurité s'améliore (cela s'explique très bien : déresponsabilisation des pilotes puisque le réglement s'occupe de tout "Certes, je me suis planté, mais j'ai respecté le réglement, alors que peut-on me reprocher ?", vols de plus en plus contraints réglementairement et financièrement => moins de pratique => pilotes plus dangereux) .

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  4. Je suis d'accord avec vous sur le fait qu'il puisse y avoir moins d'état et plus de services et même que cela puisse être salutaire pour notre société. Cependant, je pense que certaines missions ne peuvent être assurées que par l'état car pas rentables. En clinique par exemple, les temps d'hospitalisation sont plus courts, la responsabilité est moins diluée... cela va avec une prise en charge limité aux raisons de l'hospitalisation, à un choix de spécialités, à un "tri" des patients. L'objectif n'est pas de faire de la santé publique mais de faire tourner une entreprise de soins qu'elle soit à but lucratif ou non. En bref, on s'emmerde moins: tu rentres, tu es opéré, comme tu es opéré tu es guéri et tu sors avant d'avoir des complications. L'hôpital public a d'autres missions : la prise en charge des plus démunis par exemple. Ainsi, on y trouve des hospitalisations qui peuvent être plus sociales que médicales (la santé ayant aussi une base sociale). En bref on s'emmerde plus: tu rentres avec ou sans sous, tu es opéré. Comme tu es opéré, tu es malade et tu sors après la guérison des complications. Sérieusement, j'ai beaucoup de respect pour mes collègues du privé ou du public. Tout cela pour dire qu'il n'y a pas que des avantages à être fonctionnaire et que tous ne sont pas inutiles et fénéants. je penses à la police, aux pompiers, aux infirmières, au type qui m'aide à remplir ma déclaration d'impôt, à la postière qui m'apporte mon courrier, à d'autres aussi.

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