jeudi, août 30, 2007

Volatilité boursière : une explication plus intelligente que la moyenne

Pour bien comprendre l'article ci-dessous, il faut savoir qu'aucune raison économique ne justifie que l'émission de monnaie et, par conséquent, la fixation de taux d'intérêts à court terme soient un monopole.

Nous sommes tellement habitués à cet état de fait qu'il est difficile d'en imaginer d'autres.

Pourtant, le monopole de l'émission de monnaie est relativement récent. Napoléon a nationalisé la Banque de France pour financer ses guerres il y a juste deux siècles. Auparavant, les émetteurs de monnaie se faisaient concurrence. Il y avait des monnaies plus ou moins bonnes.

La qualité d'une monnaie était fixée par la confiance que l'on accordait à l'émetteur.

C'est encore plus ou moins le cas entre les différentes monnaies internationales, sauf que les banques centrales n'ont pas à répondre de la qualité de leur monnaie à des clients, ce ne sont pas des banques commerciales. La responsabilité des banques centrales, indépendamment de leur statut jurique, est beaucoup plus floue.

De plus, sur un territoire donné, le choix de la monnaie n'est pas libre, je ne peux pas payer ma baguette en dollars même si j'estimais que j'ai avantage à le faire.

Autre chose, que Pascal Salin a bien raison de faire remarquer. Les marchés seraient «court-termistes», tandis que les autorités, sages, intelligentes, saintes, seraient «long-termistes». Ce sont des billevesées pour anti-libéraux attardés mentaux.

Les marchés n'existent pas en tant qu'acteurs, ce sont des agrégats de personnes aux intérêts variés. L'horizon de chacun est déterminé par son enjeu : un emprunteur sur 20 ans est plus «long-termiste» qu'un élu qui voit la fin de son mandat dans 5 ans.

A ce compte, les plus «long-termistes» sont les actionnaires de sociétés peu liquides (les petites), leur horizon est illimité, et les fonds de pension, leur horizon est en décennies, et non les autorités.

Bref, il est idiot de considérer que les acteurs privés seraient par essence «court-termistes» tandis que les acteurs publics seraient «long-termistes».

Sur ce, bonne lecture.

Dans la crise financière, les banques centrales ne sont pas innocentes.

2 commentaires:

  1. 'A long terme, nous sommes tous morts'.
    Le long terme n'est aujourd'hui, compte tenu des mécanismes mis à la disposition des agents, qu'une suite de court termes...

    D'autre part, la mauvaise monnaie chassant la bonne, je ne suis pas sur d'avoir envie d'acheter ma baguette en huan...

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  2. "Le long terme n'est aujourd'hui, compte tenu des mécanismes mis à la disposition des agents, qu'une suite de court termes..."

    C'est tout simplement faux, tout dépend de quels agents vous parlez.

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