vendredi, mars 30, 2007

Rions un peu aux dépens des réchauffistes

L'un de mes lecteurs a récemment commenté en rappelant que c'est un plaisir de gourmet de se faire traiter de con par des imbéciles.

Etant donné le catastrophisme, l'hystérie et l'affreux sérieux (1) des réchauffistes, c'est un autre plaisir de gourmet, du même acabit, que de prendre un peu de recul, par exemple en lisant le journal et en sirotant une bière bien fraîche, et de se payer une bonne tranche de rigolade de toute cette foire à l'apocalypse :

Hécatombe chez les bébés phoques ?


(1) : au moins dans l'attitude, parce que, pour ce qui est du sérieux du raisonnement, il y a comme un défaut ...

lundi, mars 26, 2007

La vie en entreprise : "Avoir toujours raison est un grand tort"

Cette phrase de Turgot, reprise comme titre pour ses mémoires par Edgar Faure, "Avoir toujours raison est un grand tort" me fait penser à deux excellents ingénieurs que je connais.

Ils partagent certains traits de caractère : droits et francs au point d'en être adrupts, réfléchis, expérimentés, analytiques, voyant loin.

Par leurs qualités, je ne les ai jamais vu en matière technique, ni même organisationnelle, avoir tort, ils éclaircissent les problèmes complexes. Quand ils ne trouvent pas la solution, ils proposent une méthode pour y arriver.

Malheureusement, ils se détachent du lot des médiocres, des moyens, qui, par nécessité statistique, peuplent une grande entreprise.

Ils font tache. Pour peu que la société qui les emploie n'ait pas une culture du dissentiment, de la différence, le caractère entier qui est l'autre face de leur raisonnement droit les dessert.

Ils excitent les jalousies, les médisances. Comme on ne peut leur reprocher leur compétence, on fait mine d'avoir des difficultés avec leur caractère sur l'air de "Il est très bien, mais ..." Cependant, au fond, c'est pour leurs qualités qu'on leur en veut.

Trait qui ne trompe pas : on leur reproche volontiers d'être des "fouteurs de merde". Il suffit d'y regarder pour comprendre qu'on veut dire par là qu'ils ont révélé des problèmes qu'un consensus d'inertie s'accordait à laisser glisser sous le tapis.

Pour des esprits bas se soutenant l'un l'autre, des qualités trop éclatantes sont un miroir trop cruel, une insulte qui appelle réparation.

L'un n'a pas la carrière qu'à mon sens il mérite, l'autre a été prié d'aller voir ailleurs.

Il me semble qu'il y a une fable de La Fontaine sur le sujet, il faudra que je cherche.

dimanche, mars 25, 2007

Toujours plus d'assistanat

Voilà qu'on nous ressort l'allocation étudiante d'autonomie, payée par la collectivité, comme de juste.

A l'âge censé être le plus audacieux, le plus entreprenant de la vie, être autonome, ça serait dépendre de l'Etat, bel oxymore !

Je veux bien admettre qu'il y ait un problème pour financer les études (quoique je n'en sois pas totalement convaincu), mais pourquoi le recours à l'Etat serait-il la seule solution, et la meilleure ?

Et tout ce qui ce fait dans les autres pays : prêts étudiants bonifiés, jobs étudiants, c'est impossible en France ? La France est d'une autre essence ?

Bien sûr que non, mais une banque ne peut raisonnablement accorder un prêt étudiant que si la probabilité d'avoir un emploi à la sortie des études est forte, c'est pourquoi les prêts étudiants ne s'adressent en France qu'aux élèves de grandes écoles.

Evidemment, les prêts étudiants à la place de l'arrosage étatique, ça serait la fin , bienvenue, des caprices estudiantins : je connais une "jeune" qui à 28 ans est toujours aux études car elle en est à sa troisième filière, et, à chaque fois, il faut reprendre à zéro.

C'est une des grandes vertus du prêt étudiant : obliger les étudiants à se poser la question du remboursement et donc leurs futurs emploi et salaire.

A contrario, l'allocation étudiante d'autonomie serait une pompe supplémentaire fort puissante pour alimenter la machine à étudiants prolongés, sans métier et sans avenir. Est-ce vraiment ce que nous voulons ? Est-ce vraiment la meilleure manière de préparer l'avenir ?

samedi, mars 24, 2007

"Le PS a un QI de pétoncle"

Campagne médiocre : la faute à Tony Blair

Pourquoi le niveau de réflexion économique dans cette campagne est-il si médiocre ? Alors que le diagnostic sur la profondeur de la crise française est maintenant bien établi et partagé par les trois camps principaux, UMP, UDF et PS, pourquoi les candidats ne proposent-ils que peu de mesures pour stopper la dégradation de la compétitivité nationale et relancer la croissance et pourquoi ces lapins sortis du chapeau comme les heures supplémentaires chez Sarkozy, les deux emplois sans taxes chez Bayrou, ou le "rétablissement de la confiance" d'un coup de baguette magique, ploup !, chez Royal

Pourquoi, en somme, les candidats ne sont-ils toujours pas à la hauteur de l'enjeu énorme : la guerre mondiale économique, la Chine, l'Inde, les Etats-Unis, l'accélération technologique, le vieillissement, etc. ?

Le fautif s'appelle Tony Blair. Il y a dix ans, les socialistes français ont qualifié, a priori et sans examen, le blairisme de politique "de droite" et ils n'ont toujours pas corrigé leur erreur depuis. Le déport gauche-gauche opéré alors dans l'ambiance post-1995 bourdieusienne et trotskiste a provoqué une perturbation magnétique du paysage politique français qui dure encore, malgré la tentative de Ségolène Royal. La gauche déportée sur sa gauche a profité en 2002 à Jacques Chirac, qui préfère les girouettes aux boussoles, mais elle a surtout évité à la droite de devoir construire une réponse au blairisme, c'est-à-dire une réelle politique économique libérale française de droite. Blair nié, pas de confrontation intellectuelle, pas besoin d'idées.

Voilà pourquoi, dix ans après l'arrivée de Tony Blair au pouvoir outre-Manche, ni la gauche ni la droite française n'ont de doctrine étudiée, confrontée, validée, forte, face aux défis de la mondialisation.

Voilà pourquoi la campagne est médiocre et pourquoi les trois candidats sont si imprécis, si ambivalents, si peu fiables, en un mot. Et voilà pourquoi les électeurs hésitent. On les comprend.

Revenons au point de départ, à ce PS français au QI de pétoncle. Il a sous ses yeux, de l'autre côté du Channel, à deux heures trente de train, une politique de gauche qui réussit, et il s'obstine à affirmer que c'est une politique de droite qui échoue. L'erreur est devenue cette fois-ci grosse comme le nez au milieu de la figure, et on peut espérer que même le PS peut en voir l'effet : si François Bayrou occupe 18-22 % des voix dans les sondages, c'est que le PS a déserté le centre, laissant le champ libre à une renaissance de l'oubliée UDF.

Toute la remagnétisation correcte du paysage droite-gauche et le débat d'idées qui s'ensuivra attendent la reconnaissance de leur erreur par les socialistes : le blairisme est non seulement de gauche, mais c'est la réponse intelligente de gauche à la mondialisation. Insistons : ce n'est pas seulement le sort du Parti socialiste qui est en jeu, mais bien l'atterrissage, si retardé, de toute la France dans la réalité.

Remplissons donc un devoir "citoyen", pour employer un mot tarte à la crème qui fait vibrer de plaisir les militants : voici un manuel de démonstration du caractère de gauche de la politique conduite par Tony Blair et Gordon Brown, son ministre des finances, depuis leur arrivée au pouvoir, en mai 1997 :- Le taux de chômage a été réduit à 5,5 % (baisse de 3 points en dix ans).- 75 % de la population entre 15 et 64 ans a un emploi, contre 63 % en France. Le gouvernement a créé un smic en 1999. Les inégalités, qui ont crû jusqu'en 2000, ont depuis tendance à se réduire.- La moitié des créations d'emplois depuis 2000 l'a été dans les services publics, soit 600 000 emplois.- Le gouvernement a réalisé des efforts d'investissements historiques dans la santé, les transports et l'éducation.

L'examen budgétaire constitue la preuve par neuf : les dépenses publiques britanniques ont crû de 8 points de PIB depuis 2000 (elles avaient baissé, il est vrai, pendant le premier mandat), pour atteindre 45,6 % de ce même PIB, selon l'OCDE, soit un niveau proche de l'Allemagne ! A cette vitesse-là, camarades, Blair n'est pas seulement de gauche : il est communiste !

Cette hausse des dépenses n'est pas seulement un rattrapage par rapport aux coupes claires du thatchérisme. Elle constitue un pilier de la doctrine stratégique de la troisième voie blairiste : une économie complètement ouverte à la mondialisation, mais accompagnée par un Etat très actif. Actif dans les services publics, actif dans la défense des plus faibles, actif dans l'innovation, actif dans le discret mais déterminé positionnement dans les services à valeur ajoutée. Demandez à Gordon Brown comment il défend la City !

Tout n'est pas parfait au pays de la rose : la productivité reste faible, la croissance dépend de l'endettement immobilier, les divergences régionales se sont accentuées. Mais "nous n'avons jamais été aussi bien", titrait récemment le magazine The Economist. La richesse par habitant en Grande-Bretagne est passée du septième rang au sein du G7 en 1997 au deuxième derrière les Etats-Unis aujourd'hui.

La clé première de cette politique de gauche qui réussit, Antony Giddens, père intellectuel du blairisme, la donnait récemment (www.telos-eu.com) : "Accorder la primauté à l'économie et à la croissance."

Are you listening, madame Royal ?

Eric Le Boucher

Ajout du 25/03 : Je pense que la déliquescence intellectuelle du PS, même DSK ne sait rien proposer d'autre que de nouvelles taxes, est terrible pour la France.

Elle favorise la transformation de la politique en un concours de jet de fantasmes à la face de l'adversaire. La politique française est aujourd'hui totalement détachée de la réalité du monde.

La droite, qui n'a jamais voulu assumer le peu de libéralisme qui est le sien, en est co-responsable.

vendredi, mars 23, 2007

Même à l'école, nous avons la gôche la plus bête du monde

Certaines nouvelles peuvent se passer de commentaires, mais je n'ai pas pu me retenir.

Tollé contre l'arrestation d'une directrice d'école

PARIS, 23 mars (Reuters) - Partis de gauche et associations de défense des étrangers [illégaux] ont dénoncé vendredi la mise en garde à vue d'une directrice d'école maternelle du XIXe arrondissement de Paris, qui a été relâchée après quelques heures.

Tous reprochent à Nicolas Sarkozy d'avoir donné des consignes permettant aux forces de l'ordre de s'en prendre aux enseignants qui protègent les sans-papiers [c'est-à-dire les immigrés clandestins illégalement en France], à quelques jours de son départ du ministère de l'Intérieur, qui interviendra lundi [bref, ce qu'ils reprochent à NS, c'est de faire appliquer la loi.].

Convoquée dans la matinée au commissariat, la directrice, Valérie Boukobza, était suspectée "d'outrages et dégradations de biens publics en réunion" et deux autres personnes également entendues "d'incitation à l'émeute [pour une directrice d'école, elle n'a pas honte].

L'enquête portait sur des incidents survenus mardi devant l'école en marge d'arrestations de parents d'élèves sans papiers. Après plusieurs heures d'interrogatoire, le parquet a ordonné leur remise en liberté, a dit le bureau du procureur.

Les échauffourées, mardi, avaient opposé des particuliers et des policiers qui venaient interpeller des parents d'élèves sans papiers chinois dans cette école, rue Rampal.

Les policiers auraient fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les personnes qui intervenaient en faveur des étrangers. Un enregistrement vidéo de ces incidents, effectué apparemment sur téléphone portable, circule sur internet [La video est disponible à ce lien Arrestation à l'école Rampal : vous entendez clairement que les manifestants s'opposent violemment à ce qu'ils savent être une arrestation.]

Selon le parquet, une voiture de police a été dégradée et un policier frappé s'est vu prescrire dix jours d'incapacité totale de travail. Le parquet assure que les policiers ont identifié la directrice comme la responsable des dégradations sur la voiture [génial, et c'est elle qui fait les cours d''instruction civique ?].

PROTESTATIONS A GAUCHE

Dans un communiqué, le Parti socialiste a demandé "solennellement à ce que toute la lumière soit faite sur l'arrestation de la directrice d'une école maternelle" [Préciser "directrice de maternelle", ça fait plus pitié, on est dans le sentimentalisme, dans la démagogie. N'empêche que ça n'a rien à voir avec l'affaire. C'est du beau, pour des gens qui proclament républicains].

Dans une lettre à Nicolas Sarkozy, le député PS Jack Lang se déclare "totalement solidaire de ces enfants" qu'il se dit prêt à accueilllir et à protéger [protéger des délinquants : jack Lang remonte dans mon estime !], ainsi que de la directrice d'école "qui mérite notre plein respect." [Si c'est ça le respect, je comprends que les enfants ne respectent plus rien].

Marie-George Buffet, candidate communiste à l'élection présidentielle, a jugé cette arrestation "révoltante", de même que le candidat altermondialiste José Bové, qui avait appelé à manifester devant le commissariat.

"C'est à l'un des derniers refuges des valeurs de la République - l'école - que le ministre-candidat de l'UMP s'attaque en posant la dernière pierre de son action au sein de ce gouvernement" [l'école comme refuge contre la loi, il fallait l'inventer, celle-là. Après, on cherche pourquoi il y a des problèmes de violence à l'école !], s'indigne la candidate des Verts, Dominique Voynet.

Pour la Ligue communiste révolutionnaire, "le ministre candidat Sarkozy", derrière ses discours électoralistes, "montre son vrai visage."

L'Unsa Education dénonce les "tentatives d'intimidation [c'est normal qu'ils soient intimidés, ça s'appelle la peur du gendarme, bien connue de tous les délinquants] à l'encontre des enseignants qui protègent les élèves sans papiers [immigrés illégaux]" et SOS-Racisme demande que cessent "ces harcèlements policiers" [des policiers qui travaillent, c'est du harcèlement. Déjà qu'ils ne travaillent pas beaucoup, ça va leur mettre le moral à zéro] qui "ressemblent beaucoup à un signe électoral."

Après une vive polémique sur les expulsions d'étrangers parents d'enfants scolarisés, l'été dernier, Nicolas Sarkozy avait annoncé le 18 septembre sa décision de régulariser 6.924 personnes sur les 30.000 ayant demandé à rester en France.

De nombreuses associations demandent une opération de régularisation globale [Et puis quoi encore ?]. Une campagne sur les écrans de cinéma en faveur des enfants étrangers a été lancée par des cinéastes et des artistes [ça ne leur coûte pas cher aux "artistes" et c'est de la bonne pub].

Le mois dernier, la Cour de cassation a condamné la méthode policière consistant à arrêter un étranger sans titre de séjour en préfecture après l'avoir convoqué sous le prétexte d'un examen de sa situation, une méthode utilisée par la police.

La semaine dernière, le Conseil d'Etat a annulé pour des raisons de procédure la décision de Nicolas Sarkozy de créer un fichier informatique baptisé "Eloi" pour les étrangers illégaux et leurs proches.

[Qu'on me comprenne bien : je suis pour l'immigration libre à condition de supprimer les systèmes collectivistes (sécu, retraites, chomage, alloc) pour les remplacer par des systèmes privés. Puisque cette condition n'est pas remplie, il est cohérent qu'il y ait des lois limitant l'immigration et qu'elles soient appliquées.]

Vendre EADS à un LBO ?

Je vous joins cet article, car en rédigeant pour ce blog une analyse à propos d'EADS, j'ai songé que la meilleure solution pour rétabir cette société serait un LBO. Mais je n'ai pas osé l'écrire, pensant que, dans le contexte actuel, je serais pris pour un fou.

Et voilà que Jacques Marseille, lui, n'hésite pas à l'écrire, même si c'est sous forme de boutade !

Bien sûr, nous parlons d'un vrai LBO, pas d'un LBO "à la française" entre copains de promotion de l'X ou de l'ENA.

La finance mode d'emploi

Une conséquence prévisible de la démagogie

La grogne des riverains du canal St Martin s'amplifie

jeudi, mars 22, 2007

Témoignage d'une prof

Vous excuserez le style relâché de cet extrait d'une correspondance familière. Je le publie juste parce que j'en ai ma claque d'entendre dire que la baisse de niveau scolaire est un fantasme de bourgeois, une affabulation de conservateur, voire la faute de la société (c'est ce que dit P. Meirieu dans Le Monde d'aujourd'hui) :

Dès que j'ai un moment je vais voir les sites [que je lui avais conseillés], même consacrés à l'école primaire ils m'intéressent, de toute façon tout part de là. Un peu pessimiste aujourd'hui , au collège on n'a pas trop de pouvoir, quand un élève a été "gâché" au primaire par des méthodes idiotes.

Le collège recrute sur plusieurs écoles primaires, et je vois bien des différences entre les différentes écoles, et des échos nous viennent sur certains instit ... où ma foi, on n'apprend pas toujours l'essentiel (réflexion d'un élève : "l'an passé, avec M Machin, on a appris plein de trucs, mais en fait j'crois bien que ce n'est pas vraiment des trucs qui servent ..." ça veut tout dire !! ) et d'autres, qui s'obstinent à donner des devoirs écrits à la maison, qui font apprendre par coeur (et qui s'eng... avec leur inspecteur ! ). Quels élèves s'en sortent mieux ? Je te laisse deviner ! Et qu'on arrête de me dire que c'est parce que dans le1er cas, le niveau social est défavorisé par rapport au 2ème ...

Je me bagarre en ce moment avec toutes mes classes, y compris les 3ème pour leur apprendre les conjugaisons (les profs de langue, je ne t'en parle même pas !! ) Les 3ème marquent un refus d'apprendre ce qu'est un temps composé, repérer un plus que parfait est impossible (pour peu qu'on case un adverbe entre l'auxiliaire et le participe passé, tout est fichu ! ) je n'ose même pas faire le passif pourtant indispensable en anglais ... et me heurtent de la part des plus mauvais à un "je ne comprends rien" . J'ai beau leur expliquer qu'il n'y a pas grand chose à comprendre, mais surtout beaucoup à apprendre . A force de vouloir tout leur faire découvrir ... ils pensent que comprendre suffit .

Aucun rapport :

les impôts : une collègue (que je déteste assez ... ) vient claironner en salle des profs, que cette année elle ne paiera pas d'impôt !! Un mari qui travaille , sa paie, 3 gamins ... il n'y a pas un truc qui cloche, quand même ?

Tout ça grâce aux frais de garde, peu importe. Je n'ai même pas osé lui voler dans la plume en lui expliquant ce que je paie, et en rappelant à elle (et aux autres contents pour elle qui ne paie rien), à quoi servaient les impôts ... ah, oui parce que si on pouvait payer moins
d'impôt, faire du social, et garder tout plein de fonctionnaires !!!

Qu'est ce qui vaut mieux : être face aux élèves qui n'apprennent rien par coeur (à quoi ça sert de savoir ça?) ou face aux collègues qui parlent sans réfléchir ? J'aime mieux encore m'exciter avec les plus que parfait !! (ou le futur, d'ailleurs c'est pareil, car ça se confond au choix avec : du passé simple, du conditionnel et même de l'imparfait -avec "je" uniquement...)

L'hiver le plus chaud ... depuis 9 ans ?

L'hiver le plus chaud ... depuis 9 ans ?

La conclusion surtout me fait rire : "Que tant de bruit et de fureur émane de quelques dixièmes de degré aussi incertains est décidément une expérience fascinante sur le comportement collectif de l'humanité, à un âge soi-disant débarrassé des croyances irrationnelles..."

Avis que je partage entièrement.

C'est bien le point de vue avec lequel j'aborde le problème, je suis désormais convaincu que ces histoires de réchauffement climatique anthropique sont, en l'état actuel de nos connaissances, de la foutaise.

Par contre, je suis fasciné de constater à quel point des gens, parmi lesquels des esprits censés être brillants, se précipitent dans le panneau.

J'en finirais par croire Voltaire , qu'une forme ou une autre de religion est nécessaire à l'équilibre d'une société.

lundi, mars 19, 2007

Qu'est-ce que l'affaire Battisti ?

Cesare Battisti fut, d'après la justice italienne, un terroriste. Il fut ultérieurement auteur de romans policiers réfugié en France.

Condamné, en fuite, puis arrêté au Brésil, il est menacé d'extradition en Italie. L'Italie étant un état de droit, de nombreux recours existants, qui ont été épuisés, on peut considérer que M. Battisti est coupable aux yeux de la justice, certes imparfaite, des hommes.

Cela émeut la GRC (Gauche Radicale Chic, proche parente de la GTBP Guimauve Totalitaire Bien Pensante).

Lamentables sont les cris germano-pratins pour défendre celui qui reste, jusqu'à plus ample informé, un criminel.

Je sais bien qu'être ou se dire de gauche fournit une onction sanctifiante qui fait que les crimes n'en sont plus vraiment, qu'au contraire ils tracent la route semée de fleurs vers le paradis universel et doivent de ce fait être passés sous silence, pardonnés, enterrés, voire au contraire célébrés.

Tout comme Staline ne doit pas être comparé à Hitler, Battisti et ses complices ne sauraient donc être comparés, disons, à l'OAS.

Tout cela est ridicule en plus d'être ignoble.

Les plus malins détournent l'attention de l'essentiel indéfendable que je viens de rappeler pour se concentrer sur l'accessoire, à savoir un affreux, forcément affreux, soupçon de manoeuvre électoraliste de Nicolas Sarkozy.

C'est du vent : non pas que le soupçon soit infondé, mais quelle influence a le sort de Cesare Battisti sur la campagne électorale en cours ? Si c'est une manoeuvre électorale, elle n'est pas bien conséquente.

A choisir, la propension d'une certaine gauche à innocenter un criminel du simple fait de ses appartenances politiques me paraît bien plus grave.

Si il y a une affaire Battisti, elle n'est pas judiciaire, ce volet est clos, elle est politique : comment admettre qu'en France, en 2007, certains préconisent la justice politique, indulgente pour les crimes de gauche, sévère pour les crimes de droite ?

dimanche, mars 18, 2007

Qui donc relèvera la fortune de France ?

Qui donc relèvera la fortune de France ?

Cette interrogation angoissée du chancelier Michel de l'Hospital, "dans le moyeu de nos guerres" de religion, est encore aujourd'hui d'actualité.

Cet espoir d'un homme dit providentiel, ou de plusieurs, semblera puérile aux esprits forts. Mais quoi ? L'histoire n'était-elle pas faite d'hommes, providentiels ou non ? Sans hommes pour les servir, les structures ne sont que des objets de débat pour désoeuvrés du microcosme pédant.

Et je tiens, allez savoir pourquoi, que "le chef est toujours seul face au mauvais destin".

Mai 2007, un "accident démocratique" ?

Sous le terme pudique d' "accident démocratique", JM Apahatie redoute sur son blog une plongée dans l'aventurisme politique. J'ai longtemps redouté qu'il vienne de Ségolène Royal :

Inquiétante Ségolène

Le monologue et la flatterie


Jugeons populairement, pardon, citoyennement

Aujourd'hui, la campagne étant lancée, chacun des quatre principaux candidats m'apparaît également inquiétant ; chacun bien sûr pour des raisons superficiellement différentes mais fondamentalement identiques.

En effet, tous promeuvent des solutions anti-libérales.

Or, le libéralisme présente deux caractéristiques essentielles :

> il s'efforce de considérer les hommes tels qu'ils sont et non tels qu'ils devraient être, il est réaliste ; les libéraux ont même ceci d'irritant qu'ils se lancent souvent dans des explications techniques certes intéressantes mais asseez barbantes.

> ce n'est pas une théorie politique ou économique, c'est une philosophie du droit, qui, en insistant sur la liberté et sur la responsabilité individuelles, protège juridiquement le citoyen.

L'absence dans le débat présidentiel actuel de ces deux éléments, principe de réalité et protection de la liberté individuelle, me semble très lourde de menaces de dérives à la fois fantasmatiques et grégaires.

Que valent ma crainte et mon pronostic ? Rétrospectivement, la pertinence de mon analyse des élections présidentielles est mitigée :

> en 1995, j'avais prévu le score final de J. Chirac à 0.1 % près (cette précision est un coup de chance) alors qu'il était au plus bas des sondages.

> en 2002, j'ai été surpris par l'irruption de Le Pen au deuxième tour.

Pour la croissance et contre le chômage, en France on a tout essayé ... sauf ce qui marche (ou l'idéologie en action)

Dans le message précédent, je vous parlais de l'idéologie à l'école. Parlons d'économie.

Il faut vraiment être aveuglé, comme Jacques Chirac et tant d'autres, par l'idéologie anti-libérale, pour ne pas voir ce qui est évident pour tous ceux qui se donnent la peine de regarder honnêtement : ce sont les mesures libérales des années 80 et 90 qui font la prospérité du monde actuel.

Ne cherchons pas d'exemple lointain, en ce lendemain assez difficile de St Patrick bien arrosée, il suffit de faire une petite heure d'avion pour aller en Irlande :

Irish réussite

Est-ce possible en France ? Bien entendu :

France : une croissance de 5 % n'est pas une utopie

Encore faut-il refuser l'obscurantisme, la fuite dans la sodomie des diptères, les raisonnements fallacieux et, tout bonnement, le mensonge :

Incompréhensible !


On est en mer, on se noit, mais plutôt que de s'agripper à la barque qui vient secourir, on fait la fine bouche, on ne la trouve pas assez belle, assez fine, assez parfaite, tandis qu'on loue la solidarité du boulet qui entraîne vers le fond et, effectivement, le boulet est solidaire de sa victime !

Ajout du 20/03 : Il faut mettre le modèle social français au quai Branly

samedi, mars 17, 2007

Désastre scolaire : vive l'ampleur ! (ou l'idéologie en action)

JF Revel définissait l'idéologie comme l'habitude de nier les faits ou de les tordre pour ne pas avoir à remettre en cause une conception fausse des choses.

L'idéologie est discréditée en politique bien qu'elle y existe encore fortement sous des formes dissimulées (l'étatisme jacobin en est un exemple). Mais dans les questions d'éducation, censées être apolitiques (ce qui est totalement faux), elle se laisse aller à l'exubérance irrationnelle.

J'entendais hier un apparatchik syndical nous expliquer à la radio que le niveau ne baissait pas, que les élèves actuels avaient simplement d'autres savoirs que leurs parents, sans préciser lesquels (je suppose macramé et "comportement citoyen").

Je m'interroge : quels savoirs, autres, forcément autres, peuvent être si importants, si précieux, que la lecture, l'écriture, le calcul, l'histoire, deviennent secondaires et soient négligés ?

Car je l'ai constaté de visu et de auditu, il y a des élèves de terminale , pas de sixième, de terminale, qui ne savent pas lire sans buter sur les mots, qui n'écrivent pas sans une faute par ligne, qui éprouvent les pires difficultés à tenir un raisonnement mathématique notamment par ignorance du sens exact des mots "donc", "or", "car" et qui ne peuvent pas classer Napoléon, Louis XIV et Henri IV dans l'ordre chronologique, quant à Corneille, c'est bien entendu un chanteur à succès.

Seule lueur infime d'espoir : à propos de Napoléon, l'un d'eux a eu le réflexe, certes de fuite, de demander "Lequel ?", signe évident qu'il savait qu'il y en avait eu plusieurs.

Les élèves en question sont-ils de malheureuses exceptions ? C'est possible, mais ça serait bien ma veine, si l'éducation nationale produisait tant de génies que je tombe toujours sur des crétins (1) !

Bien sûr, on peut aussi considérer que toutes ces connaissances que je pense élémentaires et fondamentales sont inutiles. Mais comment pourrais-je admettre un tel nihilisme, une telle haine du savoir et de la culture par les hommes qui ont vocation à enseigner (2) ?

Ajout du 18/03, extrot du blog de Jean-Michel Aphatie :

Au détour de l'un de ses raisonnements, [Claude Allègre] a évalué à 3.000 le nombre des permanents des différents syndicats qui seraient payés par le ministère. Le chiffre est important et les pouvoirs s'abstiennent de faire la moindre publicité là dessus. C'est une forme de tabou, entretenu dans la République par des pouvoirs pusillanimes. Les syndicats, eux, jouent parfaitement de la terreur qu'ils inspirent aux ministres qui se succèdent pour garder entière leur rente de situation qui, sans doute, retarde, freine, empêche peut-être parfois les évolutions nécessaires de la citadelle enseignante.

Claude Allègre a aussi raconté avec une certaine jovialité que quand il était ministre, il essayait de regarder dans les zones d'ombre des non affectations, ou des spécialisations marginales, ou encore de la situation de ces professeurs sans élèves, constatant à chaque fois des résistances dans sa quête d'informations.

En le regardant et en l'écoutant, ce matin, à la table de RTL, je me suis souvenu d'un épisode singulier. C'était en septembre 1997, à Montpellier, lors des journées parlementaires du PS. Je couvrais l'événement pour l'Express. Lionel Jospin s'était installé à l'Hôtel Matignon quelques semaines auparavant, début juin, et lui et son équipe bénéficiaient des faveurs de l'opinion.

L'après-midi du premier jour de de cette réunion des parlementaires socialistes, Claude Allègre, qui avait déjà annoncé son intention de "dégraisser le mammouth", se trouvait à la tribune. Au fil d'un propos comme toujours chez lui à la fois construit et zigzaguant, il s'engagea la tête la première dans le tunnel de l'absentéisme des professeurs. Pédagogue, il choisit l'exemple de stages de poterie qui vidaient malencontreusement les classes et laissaient les élèves en peine d'enseignants. Il voulait, sans diminuer l'importance de la poterie dans les sociétés occidentales de la fin du XX° siècle, que cela cesse et que des professeurs ne soient plus absents pour d'aussi mauvaises raisons.


Dans la salle, l'auditoire se partagea en trois. Certains parlementaires, anciens enseignants ou amis d'enseignants, paraissaient sincèrement offusqués. D'autres, hilares, contemplaient le spectacle en comptant le nombre de feux rouges que le ministre, lancé à vive allure, grillait. Une poignée enfin découvrait que le travestissement de la pensée pouvait par exception céder le pas à une robuste franchise. Les journalistes, eux, s'affairaient. Claude Allègre n'avait pas quitté son estrade que déjà les dépêches d'agence crépitaient de ces formules.

Lionel Jospin était attendu à Montpellier dans la soirée. Une nuée de journalistes s'abbatît sur lui sitôt son arrivée auprès des parlementaires. Informé des propos de son compagnon, il avait eu le temps de préparer sa réponse. Elle fut singulière. Sans vouloir commenter le fond du problème, il parla de l'homme. Il rappela devant les micros et les caméras qu'il était titulaire du prix Crawford, l'équivalent du prix Nobel dans le petit monde des mathématiciens. Il fallait donc, assura-t-il avoir davantage d'égards pour lui que n'en témoignaient les plumitifs avides de polémiques.

Le tout frais premier ministre, un peu nerveux, nous planta avec cela. Au fond, sous couvert d'indulgence, il disait assez nettement qu'il aimait l'ami et détestait le politique chez Allègre. Il mit encore deux ans avant d'en tirer le constat et de le débarquer du ministère de l'Education nationale.


Quelqu'un sait-il si des stages de poterie sont organisés, aujourd'hui encore, pour les enseignants désireux de se familiariser avec cet artisanat?

En lisant les commentaires du blog de JM Aphatie, j'ai l'impression qu'au fond, au delà de toutes les arguties, ce que les profs (au moins ceux qui commentent) ne pardonnent pas à Allègre, c'est d'avoir essayé de les faire bosser plus.

Ca vous étonne ? Moi pas.

(1) : au sens où JP Brighelli l'entend dans La fabrique du crétin : on ne peut pas, ou très peu -car ils peuvent toutefois lire par eux-mêmes, reprocher à ces jeunes gens de ne pas savoir ce que nul n'a jamais tenté de leur apprendre.

(2) : la vocation à enseigner d'un syndicaliste de l'éducation nationale tel que décrit peut être mise en doute.

vendredi, mars 16, 2007

SR : DSK coupable ?

Vous trouverez ci-dessous la charge violente d'Eric Besson contre Ségolène Royal :

Diatribe d'un déçu de "Madame Royal"

Le propos ne me surprend pas et ne m'apprend pas grand'chose. C'est ainsi que je voyais la madone du néo-socialisme depuis le début et le déroulement de la campagne n'a fait que confirmer mon opinion.

Bref, Mme royal ne m'intéresse pas, j'espère qu'elle ne sera pas élue et je serais bien embêté si elle l'était.

Par contre, une question me paraît plus intéressante : comment en est-on arrivé là ?

Je dois dire que je n'ai pas la réponse complète, même si l'archaïsme intellectuel du PS a sans doute joué un grand rôle.

jeudi, mars 15, 2007

L'argument fallacieux des socialistes sur l'école

L'argument des socialistes sur l'école est le suivant : "L'école est victime du libéralisme, de l'exigence qu'on lui impose(rait) de produire des jeunes Français employables." Il faut donc plus de moyens et, surtout, plus d'Etat.

Soyons clairs : cet argument est un sommet d'hypocrisie. N'importe quel employeur vous dira que les jeunes Français ne brillent pas par leur "employabilité" et que, de toute façon, l'école est très imperméable aux entreprises, ce qui ne l'empêche pas d'être très perméable aux modes, ce qui est différent.

Je l'ai dit en long, en large et en travers sur ce blog : le problème fondamental de l'école française est d'organisation et encore plus de philosophie et de méthodes, et non de moyens.

Lucie Aubrac est morte

La mort d'une héroïne

Il y a des gens dont on espère qu'ils sont éternels. Ca n'est hélas jamais le cas.

Les hommages nationaux se succéderont, du moins, on peut l'espérer malgré cette époque si inconséquente. Il est donc inutile que j'en rajoute. Simplement, on manque de Lucie Aubrac.

Bientôt un ministère de l'identité nationale et de l'immigration ?

Le lien entre immigration et identité nationale est évident, comme le rappelle Ludovic Monnerat. Il est dommageable que, à cause des tabous bien-pensants, il soit impossible d'en débattre sereinement.

Cependant, il faut se garder de deux écueils :

> l'angélisme, qui peut venir de gens vivants dans des quartiers sans immigrés et qui se permettent de pseudo-générosités aux dépens de ceux qui ont des problèmes avec les immigrés, ce sont nos hypocrites "belles âmes" et autres "consciences universelles". Il y a aussi ceux qui ont capitulé : les féministes admettant le voile au nom du multiculturalisme où ces jeunes "blancs" qui se convertissent à l'Islam (1).

(2) la démagogie. Si la France n'a jamais été une terre traditionnelle d'immigration, contrairement aux dires de quelques imbéciles intentionnés, il n'en demeure pas moins que tous nos problèmes d'intégration ne vienne pas des immigrés mais aussi de nous, de nos choix, par exemple de notre système social, qui est un assistanat hypertrophié, le contraire exact d'une incitation à l'intégration par le travail et par l'effort.

Nous ne règlerons pas nos problèmes en les mettant sur le dos des immigrés.

Lino Ventura avait très bien résumé comment un immigré s'intègre : "Je ne suis pas d'ici, je n'ai que le droit de fermer ma gueule et de bosser. Et c'est normal (2)." La suite du propos donne clairement à comprendre qu'à force de "bosser", on gagne le droit "d'ouvrir sa gueule".

(1) : les raisons de ces conversions révèlent bien des failles de notre société.

(2) Lino n'avait pas oublié que les immigrés ont choisi d'immigrer et qu'ils doivent assumer toutes les conséquences de leur choix, y compris sur l'éducation des enfants (combien de parents mulsulmans, mais pas seulement, en extase devant leurs petits mâles qui se croient ainsi tout permis ?)

mardi, mars 13, 2007

Bayrou, l'électeur entre désir de tout casser et envie d'immobilisme ?

Je suis sensible au discours bien structuré de François Bayrou.

Cependant, il n'y a pas grand'chose dans son discours mise à part sa sensibilité à la dette publique.

Son coté "ni gauche, ni droite" traduit bien la volonté d'immobilisme, la volonté d'arrêt du temps, d'une majorité du pays (1), car un gouvernement Bayrou serait probablement paralysé, en tout cas incapable d'actions tranchantes. D'ailleurs le tranchant n'est pas dans son caractère. Or, avant de coudre, il faut d'abord trier le bon grain de l'ivraie (j'aime bien jouer avec des images incohérentes !).

De plus, un gouvernement paralysé serait instable, c'est la tentation de la politique du pire.

Si les Français se précipitent ainsi vers la catastrophe, c'est que personne ne propose la seule politique efficace : la désétatisation, la décollectivisation, la libéralisation.

Cette politique exposée clairement remporterait des suffrages consistants. En effet, si beaucoup de Français espèrent vivre au crochet de l'Etat, c'est-à-dire des autres Français, je ne pense pas que ça soit l'ambition de la majorité pour peu qu'on sache lui redonner courage.

(1) : c'est mon sentiment qu'il s'agit d'une majorité.

lundi, mars 12, 2007

EADS, Intelligence économique et Monnerat

Au lien ci-dessous, vous trouverez un pot-pourri des thèmes dans le titre de mon message :

Intelligence économique en France

Si je ne souscris pas entièrement, c'est plus sur des questions de forme (l'auteur oublie un caveat : ce qu'il décrit n'est pas systématique) que sur le fond : depuis vingt ans, la France subit une défaite intellectuelle majeure de ses élites dirigeantes ; la faute à l'endogamie, à l'absence d'air, à l'étatisme comme religion et comme routine.

Je sais que cette comparaison irritera, mais il me semble que nous vivons un mai 1940 au ralenti, au moins un mai 1940 tel que décrit dans L'étrange défaite.

D'ailleurs, la NRH s'interroge dans son dernier numéro sur le fait de savoir si Vichy n'est pas une des formes de la République, la réponse est assurément positive, c'est pourquoi les technocrates dans le genre Papon, Bousquet et Mitterrand ont poursuivi une carrière honorable sous Vichy puis sous la IVème puis encore sous la Vème : il y avait continuité dans la conception étatiste de la société.

J. Chirac s'en va

Il est d'usage lors de départ en retraite ou pour l'éternité de ne pas dire de mal du partant. Cependant, il est loisible de préférer la réaction de Clémenceau à qui on annonçait le décès d'un adversaire : "Un con de moins !"

mardi, mars 06, 2007

Eads et les politicards : pendant les élections, le naufrage continue

Thierry Breton, ci-devant ministre des finances, a déclaré qu'il souhaitait une augmentation de capital d'EADS et que l'Etat français y participerait. Bref, il n'a rien compris et rien appris.

Le poison mélangeant politique et industrie continue à être injecté au malade. Va-t-on imposer aux Chinois d'acheter des Airbus a des prix et en des quantités fixés par décret de l'Etat français ?

Reste à espérer que cette déclaration procède d'un bas cynisme électoraliste, puisque dans deux mois le gouvernement aura changé et que l'Etat serait bien en peine de trouver les milliards d'€ nécessaires à une augmentation de capital (à moins qu'on nous invente un impôt Airbus, ce qui aurait au moins le mérite de rendre évident qu'il s'agit de détourner l'argent de tous au profit de quelques uns).

Mais hélas, je ne n'en suis pas si sûr : la tentation est grande pour les politiciens français de sortir de leur domaine et d'étendre leur pouvoir en se livrant au meccano industriel, si nocif (but who cares ? Le contribuable paiera) mais tellement voluptueux.

On voit ça aussi en entreprise : des gens qui s'occupent de faire le boulot des autres parce qu'ils n'arrivent pas à faire le leur.

lundi, mars 05, 2007

La météo en 2100

J'ai pris ça dans Les Echos. Cette lettre montre juste qu'en quelques phrases, on peut démonter les obsessions réchauffistes. Je suis persuadé que les réchauffistes sont soit des gogos soit des escrocs.

Idées et Débats > Forum des Lecteurs

ENVIRONNEMENT -

La météo en 2100

C'est désormais officiel : la seule question concernant l'avenir de l'humanité qui mérite d'être posée est celle du temps qu'il fera en 2100. Une telle démarche entreprise en 1900 aurait manqué deux guerres mondiales, un quadruplement de la population, la révolution informatique et, bien sûr, le temps qu'il a fait en 2000.

Que dit la science sur ce sujet ? D'une part que le climat change perpétuellement. D'autre part que la croissance de la population conduit à de nombreuses interactions avec l'environnement. Enfin que le climat sera probablement plus chaud (en moyenne !) dans un siècle sans vraiment savoir ce qu'il serait dans deux ou trois.

Si l'on examine à présent les menaces pour 2020 ou 2030, on obtient une liste impressionnante : chômage, terrorisme, financement des retraites et de la santé... Et on veut nous faire croire que l'enjeu essentiel de l'humanité serait la température de la planète en... 2100 ?

Imagine-t-on une seconde qu'on pourrait miraculeusement arrêter les évolutions climatiques alors que le passé révèle des variations brutales et imprévisibles ? A-t-on analysé l'impact d'interventions arbitraires telles que le renchérissement artificiel d'énergie ou la destruction d'emplois dans l'automobile, l'aviation ou le tourisme ? La concentration de CO2 dans l'atmosphère et la mise de l'écologie au « centre de toute politique » donneront-elles des emplois à nos enfants ? Et si la réponse était non aux trois questions ?

Avant de se préoccuper du temps qu'il fera dans un siècle ou deux, nous devons nous préoccuper des prochaines décennies.

Tomas Vanicek, ingénieur physicien 92200 Levallois-Peret


samedi, mars 03, 2007

Le grand méchant marché (A. Landier, D. Thesmar)

FFF

Sous titré "Décryptage d'un fantasme français", ce livre essaie de d'expliquer l'aversion française au marché.

Les auteurs essaient de trouver des explications rationnelles.

> L'économie libérale n'a pas tous les défauts qu'on lui donne en France : les "licenciements boursiers" n'existent pas, les OPAs hostiles (ie hostiles à la direction en place) créent plus de valeur que les OPAs amicales et la bourse est parfaitement capables de voir à long terme (exples : Texas Instruments, Microsoft, Google, ...)

> Ce rejet du marché est spécifiquement français. Dans aucun autre pays, y compris en Amérique Latine, on ne retrouve un phénomène aussi massif.

> L'aversion à l'économie libérale n'est pas culturelle. Les explications culturalistes oublient que la France de la IIIème république était fort libérale sous tous ses aspects (notamment une grande détention d'actions par les particuliers), à l'exception d'une hostilité à la concurrence étrangère.

> Les auteurs considèrent d'abord une erreur d'attribution : la nostalgie des Trente Glorieuses attribue au dirigisme des vertus qu'il n'a pas. La croissance de ces années est avant tout du à un phénomène de rattrapage de notre retard économique que le dirigisme n'a fait qu'accompagner.

> A la faveur du dirigisme, s'est créée une caste de patrons-fonctionnaires ou de fonctionnaires-patrons, qui ne brillent pas par leur excès de compétences à diriger une entreprise, qui ont tout intérêt à dénigrer les mécanismes (pressions d'actionnaires, chute du cours de bourse, OPA hostile, ...) qui peuvent les remettre en cause. Les patrons qui pestent contre le court-termisme de la bourse ont surtout peur de perdre leur place à court terme.


> Le système de retraite par répartition donne des créances, des droits à la retraite, en contrepartie de cotisations. Ce système pousse donc les Français à se comporter en créanciers, averses au risque, et non entrepreneurs. Ce système a aussi fait que, par absence de fonds de pension, le capital des entreprises français est détenu dans une proportion inconnue ailleurs par des étrangers. Ce système est donc triplement néfaste : pour la démographie (sujet d'un précédent message), pour le capital des sociétés françaises et pour l'attitude générale des Français vis-à-vis de l'économie.

Les préconisations des auteurs découlent de cette analyse :

> Liquider les restes de l'économie mixte et ses ravages (et les auteurs ne parlent pas d'EADS !)

> Remettre à plat les mécanismes redistributifs pour les rendre plus justes (et j'ajouterais : plus légers)

> Favoriser toutes les actions de mécénat qui réconcilie avec la richesse.

> Enfin, changer le système de retraites, passer de la répartition, qui ne convient plus du tout à notre régime démographique, à la capitalisation.

vendredi, mars 02, 2007

Des régions dans le capital d'EADS

"Des régions dans le capital d'EADS ?", ai-je entendu, "c'est bien une idée à la c.. de socialistes !" Bien sûr, celui qui m'a dit cela n'est pas un grand fan de Ségolène et de ses boys.

Cependant, on peut partager sa colère : c'est vraiment ne rien avoir compris aux difficultés d'EADS, ou alors s'en contre-battre, que de renforcer le mélange des genres industrie-politique qui est le poison même qui tue cette société.

Ce n'est pas parce que les landers allemands le font que c'est une bonne idée, ou alors qu'on aille au bout de la logique, que les acteurs publics prennent la majorité, assument la direction et financent la recapitalisation à venir.

Faute de cohérence, on court à la catastrophe, une catastrophe certes étalée sur plusieurs années vu la durée des cycles aéronautiques, mais catastrophe tout de même.

Addendum : j'ai entendu un éditorialiste dire "De deux propositions totalement connes [ce sont ses mots], régionalisation d'EADS et droit opposable au logement, on pourrait faire une bonne idée : mettre les SDF dans les Airbus invendus."

Bon, c'est un peu gros, mais le niveau du débat est tellement nul que ça ne vaut pas une réaction plus élevée.

Nathalie Brion réfléchit à un article dont elle a déjà le titre : "Le jour où j'ai découvert que Ségolène était blonde."

Airbus : l'envol des erreurs

jeudi, mars 01, 2007

Désolé, je n'ai pas résisté



Cette campagne électorale affligeante ressemble à une réunion de copropriétaires : "Qu'est-ce qu'on fait pour les poubelles ? Qui paye la porte cassée ? Les visites au médecin du 5ème dérangent. Le concierge n'a toujours pas remplacé l'ampoule grillée sur le palier du 4ème., etc."


La vision d'avenir, la politique, tout ça, au panier.

La France a des syndicats qui font dans le bizarre

La CFDT Métallurgie émet contre Airbus une critique qui me laisse perplexe : "Ils imitent Boeing."

Boeing ? Cette boite à la dérive qui engage un redressement spectaculaire ? Cette société qui a fait le bon choix avec le 787 pendant qu'Airbus faisait le mauvais avec l'A380 ? (1)

Je comprends ce que le syndicat essaie de dire, mais en regard de la dure réalité économique et concurrentielle, ça n'a aucune pertinence : quand tout est dit, sera le plus sûr de survivre et de se développer, et donc d'assurer le travail de ses employés, est celui qui gagnera le plus de sous.

(1) Airbus a trois problèmes : par ordre d'importance :

> un actionnariat et une structure de direction qui mènent EADS et Airbus au suicide.

> l'A380 et l'A350 ne se vendent pas.

> l'organisation et la structure de coûts sont archaïques (et je suis gentil)