lundi, novembre 27, 2006

Le papy-krach (Bernard Spitz)

Bernard Spitz, dans la lignée de ses livres sur l'étatisme français et ses méfaits, explique que l'alliance des retraités d'après-guerre et des baby-boomers a réussi, aux dépens des jeunes générations, actuelles et à naître dans les deux prochaines décennies, un hold-up d'importance historique.

Le constat n'est en lui-même plus à faire : seuls ne voient pas ceux qui s'obstinent, le plus souvent par intérêt bien compris, à ne pas voir et s'évadent dans des solutions qui n'en sont pas ("un autre monde est possible" et patati et patata).

L'un des points qui frappent le plus Spitz, et moi aussi, c'est que les jeunes depuis vingt ans se sont évertués à combattre contre leurs propres intérêts : voir défiler côte à côte un étudiant et un conducteur de train SNCF, c'est rencontrer la condamné solidaire de son bourreau.

Ceci étant dit, voici le scénario catastrophe que B. Spitz imagine, dont je ne sais si il est le plus probable, mais qui est celui qui prolonge les tendances actuelles.

Si nous suivons notre pente, les jeunes de 2030 (donc ceux qui naissent en ce moment) seront soumis à la triple peine :

1) Du fait de l'absence de réforme du système éducatif et de réforme de la fiscalité, pour éviter de bousculer les personnels et les habitudes, les jeunes les plus talentueux émigrent, pour étudier et pour travailler. Restent donc au pays ceux qui sont comparativement les moins qualifiés et donc les plus soumis à la pression des pays dits émergents.

2) Le fardeau du système de santé et du système de retraite pèse de plus en plus lourd sur des épaules de moins en moins nombreuses, de moins en moins qualifiées, pour servir des retraités de plus en plus nombreux et qui vivent de plus en plus longtemps.

3) Les jeunes en question souffrent non seulement pour servir le système de santé et de retraite de leurs parents mais sont de plus assurés que leur propre retraite et leur système de santé seront dégradés par le manque de moyens.

Comme le fol égoïsme des vieux que traduit ce scénario est difficilement supportable, même par un cégétiste cheminot (quoique ...), on comprend qu'on essaie de nous expliquer qu'un sou n'est pas vraiment un sou, qu'il n'y qu'à se servir dans la poche des riches, qu'il existe une autre logique et autres contes pour enfants.

Foutaises que tout cela ! Les solutions sont connues : reculer l'âge de la retraite et dévrouiller les monopoles étatiques, à commencer par le système éducatif. Chiche ?

5 commentaires:

  1. Oui !
    Les réformes des retraites auraient déjà dû être faite. De même que l'âge de la retraite aurait déjà dû être reculé. A quoi bon de reculer cet âge à 67 ans ou plus dans 10 ou 15 ans, alors que les Baby boomers seront partis en retraite ? Ce sera surement trop tard.
    Frédéric Serrière
    www.leMarchedesSeniors.com

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  2. ***
    2) Le fardeau du système de santé et du système de retraite pèse de plus en plus lourd sur des épaules de moins en moins nombreuses, de moins en moins qualifiées, pour servir des retraités de plus en plus nombreux et qui vivent de plus en plus longtemps.***

    L'esprit méthodique que vous êtes intègre à coup sûr à son raisonnement une hypothèse sur le nombre des immigrés qui seront venus boucher les trous et rajeunir l'ensemble.

    Votre bonté pourrait-elle aller jusqu'à nous dire laquelle ?

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  3. Le coeur même du socialisme : Régler des problèmes actuels et réels avec des hypothèses et des espoirs.
    Quant à chiffrer ce nombre providentiel d'immigrés accourant pour payer les retraites, la charge en revient, naturellement, à ceux qui dénoncent l'incurie actuelle.

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  4. ***************
    L'esprit méthodique que vous êtes intègre à coup sûr à son raisonnement une hypothèse sur le nombre des immigrés qui seront venus boucher les trous et rajeunir l'ensemble.

    Votre bonté pourrait-elle aller jusqu'à nous dire laquelle ?
    ***************

    Non, je n'intègre aucun immigré, ou, plus exactement, je fais l'hypothèse que la contribution des immigrés est neutre.

    Pourquoi ? Parce que, de même que dans l'éducation supérieure, la concurrence pour attirer les immigrés les plus "rentables", c'est-à-dire les plus qualifiés ou les plus motivés, est mondiale.

    Je suis désolé de ma brutalité, mais je préférerais qu'il y ait en France plus d'immigrés chinois et moins d'immigrés africains.

    On a proposé à des étudiants chinois de venir étudier en France.

    La réponse a été à peu près "C'est gratuit ? C'est que ça ne vaut rien." et ils sont allés aux USA payer fort cher leur diplome.

    Qu'on les approuve ou non, cette anecdote vous illustre la teneur de la compétition pour détourner vers chez soi les flux d'immigration les plus intéressants.

    Et je suis sûr que nous n'y sommes pas préparés, ni dans les textes, ni dans nos système éducatif et économique, ni, bien sûr, dans les têtes.

    Je trouve donc audacieuse l'hypothèse qui consisterait à faire de l'immigration vers la France un plus dans la compétition pour la haute valeur ajoutée.

    Que cette immigration ne soit pas un handicap serait déjà un moindre mal.

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  5. Francois,

    Tu oublies plusieurs choses, meme si je suis d'accord avec toi dans les grandes lignes.

    1.
    Des immigres (qui travaillent, et cela suppose que le travail soit plus rentable que les allocations ou le RMI -ils ne sont pas plus cons que d'autres et sont des acteurs economiques rationels eux aussi) augmentent la valeur ajoutee et donc le PIB. Regardes comment une economie dynamique et liberale (non, ce n'est pas un gros mot, je suis une nouvelle fois d'accord avec toi) comme les US ou la GB absorbent les mexicains ou 600k europeens de l'Est sans probleme -tout en depassant le PIB francais pour la seconde.

    2.
    En ce qui concerne l'attractivite du systeme educatif francais, il est vrai que l'on perd une belle opportunite. Il est loin le temps ou la majorite des dirigeants africains parlaient francais. Au rythme actuel, ils parleront le mandarin dans 20 ans. La francophonie (post-colonialisme francais?) manque de moyens, j'en veut pour preuve le criant sous-financement des Lycees Francais a l'etranger (autre bon example dans ce domaine, l'Italie).
    Quant aux etudiants etrangers, ils ne sont pas bienvenus (tracasseries administratives) et l'enseignement superieur francais est de moins en moins attractif a l'etranger.

    Une lueur d'espoir cependant: Dauphine s'ouvre au secteur prive...

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