jeudi, décembre 16, 2004

Quelques films recommandés

Il serait trop long de vous recommander tous les films que j'aime, je ne vous cite que quelques films que je trouve exceptionnels, cette sélection est forcément très incomplète, j'ai ajouté des films au fur et à mesure jusqu'à m'arrêter arbitrairement :

La règle du jeu

Un (Le ?) chef d'oeuvre du cinéma français. Renoir opposait classicisme et romantisme. Pour lui, le classicisme, représenté par les personnages de Molière aux noms bizarres, est bien plus vrai, plus réaliste, que le romantisme dont le réalisme n'est que de façade. C'est pourquoi sa peinture de la société française de 1939, avec toutes ses invraisemblances apparentes (un acteur juif jouant un aristo), a provoqué un rejet aussi violent : elle traduisait une vérité profonde insupportable à la France d'avant-guerre, "vaincue d'avance".

De plus, et c'est une autre des lignes de force de La règle du jeu, les sentiments, même de bonne foi, abandonnés à eux-mêmes, sans le secours de la raison, sont dévastateurs en période de crise. Thème très actuel, à notre époque où toute sensiblerie est considérée comme positive, de la Star Académy en passant par les procès (seules les malheureuses victimes ont droit à la parole dans les media -ras la casquette de ces poncifs sur le "nécessaire travail de deuil") jusqu'à la politique. Les pleurnicheries ou les roulades, suivant que la situation est triste ou joyeuse, s'étalent partout. Chacun s'estime le droit de faire étalage des soubresauts de son petit moi. Je ne vous étonnerai pas en vous disant que plus en accord avec Renoir qu'avec notre époque.
Epuiser les richesses de La règle du jeu est impossible en quelques lignes.


Les enfants du paradis

En quelque sorte, l'opposé de La règle du jeu : aucun réalisme, que de la poésie. Le génie de la Régle du jeu est visuel alors que l'attrait des Enfants du paradis est dans les dialogues. La règle du jeu se regarde, Les enfants du paradis s'écoutent.


Othello

J'aime la version d'Orson Welles


Le dictateur

Premier film parlant de Chaplin. Morceau d'anthologie : le discours d'Hinkel aux enfants de la double croix.


The party

Loufoquerie à tous les étages. Un sommet du délire sans queue ni tête, du moins au premier abord, car, en réalité, l'escalade destructrice, style horloge déréglée, est très ordonnée.


Jour de fête

Mon préféré de Tati


Barry Lindon


La vie est belle

Tour de force de Begnini : faire une comédie à l'italienne sur les camps de la mort et l'antisémitisme. Une réussite à la hauteur du défi.


Casablanca

Umberto Eco : "Quand il y a quelques clichés, c'est un navet. Dans Casablanca, il y a mille clichés : c'est un chef d'oeuvre."A noter, une parodie de Bugs Bunny : Carrotblanca


Le voyage de Chihiro

J'en ai pris un parmi d'autres, mais en fait, je trouve tous les films de Miyazaki formidables.


Nosferatu

Une question me turlupine chaque fois que je vois ce film : comment Bela Lugosi faisait-il ses courses avec une gueule pareille ?


Metropolis

Un coté mélo des fois un peu énervant, amis un film attachant tout de même.


Vacances romaines


Tant qu'il y aura des hommes

Un peu l'équivalent américain de La règle du jeu : la danse au-dessus du volcan. Les petites histoires de militaires américains qui s'ennuient ferme à Hawaï, la veille de l'attaque de Pearl Harbour. Mais La règle du jeu était prémonitoire, alors que Tant qu'il y aura des hommes a été tournée en 1953.


Le ciel peut attendre

Un sommet de la comédie romantique hollywoodienne.


La boutique au coin de la rue

Probablement que sans Lubitsch, la moyenne de temps de rire par être humain baisserait de quelques points.


Un condamné à mort s'est échappé

Un des rares films optimistes de Robert Bresson.


L'armée des ombres

Muri par Melville pendant vingt ans, ce film, fruit de son passage dans la Résistance, offre à Simone Signoret un superbe personnage.


Kirikou

Preuve qu'on peut faire un film pour enfants sans les prendre pour des demeurés, n'est ce pas,Walt D. ?

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